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 Le troisième dragon : reboot

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Crayon
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Crayon


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MessageSujet: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptySam 25 Juin - 22:14

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Même univers, mais histoire et contexte différent ! On remet ce rp avec l'envie de le rendre plus mature, plus adulte quoi. Et plus libre ! Vous pouvez même changer de personnages (voir règles à la fin). Alors have fun, les gens. Posez-vous et lisez. puis postez à foooond ! (n'oubliez pas la nouvelle "règle" dans new !!)

L'île aux dragons:

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Le changement de gouvernement:

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Les années de paix:

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Une nouvelle menace ?:

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Au début du rp, nous sommes en juin. Et pas à n'importe quel date, mais la veille d'une grande fête organisée à la capitale, une grande fête s'étalant sur toute une journée. Le peuple d'Argeya célèbre l'officialisation de la fin de la guerre, l'arrêt des combats, le retour de la paix, bref tout ça, et il faut bien que le peuple s'amuse pas vrai ?

Les activités de cette fête se déroule toute la journée : le matin, le roi ouvre la fête avec un discours, et il y a un défilé de chars et de faux dragons (un peu comme ceux des danses chinoises). L'après-midi, différentes activités comme les concours de costumes, des pièces de théâtre en plein air. Le soir, il y a les feux d'artifices. Et bien sur, tout cela avec de la nourriture et toutes sortes de boissons coulant à flot.

L'armée assure la sécurité de la ville pendant la fête, il a donc des patrouilles à pieds, mais elles restes discrètes. Tout le monde est convié, aussi bien humains que dragon, aussi bien clients que marchands.

Tour d'horizon d'Argeya:

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Le formulaire:

Règles

- Les règles du forum : regardez la nouvelle new sur le règlement, elle devrait rendre le rp plus actif maintenant !!

- Vous n'êtes pas obligé de faire un duo cavalier/dragon : il est possible de faire seulement un humain, ou seulement un dragon, ou encore que deux joueurs se partagent un duo.
Même sans dragon, un humain a la possibilité de maîtriser la magie.

- Vous n'êtes pas obligé de garder vos anciens personnages. Envie de changement ? Aucun problème, vous pouvez faire passer vos perso en pnj, les envoyer couler des jours heureux quelque part, ou tout simplement dire qu'il sont morts. Leur existence n'est pas effacée (les autres perso se souviennent d'eux et ils peuvent toujours être cités dans un post par exemple), mais vous ne les jouez simplement plus.

- Attention au power-gaming, hein ! Dites-vous que si vous, vous avez lu le formu des autres joueurs, ce n'est pas le cas de votre perso.

- Cependant, n'hésitez donc pas à aller rencontrer les autres. Comme on l'a déjà dans un topic : les contacts physiques ne sont pas considérés comme du power-gaming ! Ce dernier se limite à ne laisser aucune marge de manœuvre à l'autre personnage, par exemple affirmer dans votre post que vous avez blessé l'ennemi sans laisser le choix au joueur.
Petit rappel : "Le power gaming ce n'est pas le fait de prendre l'avantage, ou d'avoir tord si vous touchez le personnage d'en face.
Si vous voulez que votre personnage rencontre tel ou tel personne, faite donc ! Si vous voulez que X saute sur la tête de Y vous avez le droit. Si vous voulez donner une grande tape amicale vous pouvez. Cela ne blesse personne et rend les actions plus actives."

Recensement des endroits où les perso' ont été vu la dernière fois (titre pompeux):


Dernière édition par Crayon le Dim 17 Juil - 1:18, édité 12 fois
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Ikari
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyLun 27 Juin - 22:07

Champignon

(parce que je veux faire pousser des champignons partout)
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http://le-troisieme-dragon.forumactif.com/
Loupwolf
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Loupwolf


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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyJeu 7 Juil - 14:43

Lorsque son réveil se mit à sonné il était encore tôt dans la matinée, pourtant pour ceux qui travaillaient elle était déjà bien avançé. Light sortit une main de sous ses draps pour arrêter le son horripilant en soupirant. Il n'était pas du genre à faire des grasses matinée mais il n'aurait pas été contre quelques minutes de sommeils en plus. Mais il ne pouvait pas se le permettre si il voulait éviter d'arriver en retard au café, auquel cas il se ferait remonter les bretelles par le patron dans les régles de l'art. Cet homme faisait vraiment flipper quand il se mettait en colère.

Ce fut sur ces pensées que Light se tira enfin hors du lit, il ne remit que négligement sa couverture avant de filer en direction de la salle de bain.  Comme chaque matin il prit une douche rapide appréciant la fraicheur de l'eau pour se sortir des dernières torpeurs de son sommeil. Une fois lavé et essuyé, il put revetir un pantalon noir et une chemise blanche, dont il omit la cravate sans boutonner les premiers boutons dévoilant le haut de son torse, vêtements allant avec le style vestimentaire imposé par le café où il travaillait. Le jeune homme coiffa ensuite rapidement ses cheveux avant de juger qu'il était prêt et de sortir de la salle de bain. Vu l'heure déjà avancée que lui annonçait sa montre, il ne prit pas le temps de prendre un petit-déjeuner et sortit directement de chez lui prenant tout de même soin de refermer à clé la porte d'entrée.
Light prit alors la direction de l'arrière de la propriété pour y rejoindre Reira. La jolie dragonne aux plumes blanches semblait, elle, réveillée depuis un moment. Et elle attendait plus ou moins patiemment son cavalier. Pour la saluer, comme chaque matin depuis qu'il l'avait rencontré, Light vint tout de suite se caler contre son poitrail profitant des plumes chatouillant son visage. Ah il ne se lasserait jamais de la douceur de ces plumes, rien à voir avec les écailles de beaucoup d'autres dragons.

"Bonjour à toi aussi Light, tu est en retard encore une fois, ce matin. Remarqua à voix haute la dragonne.
-'jour Reira ! Je sais, je sais... mais si on se dépêche j'arriverais juste à temps devant le café !
-Sans vol matinal...
-Je suis désolé, ce soir on ira faire un tour. Et demain je me leverais plutôt !" Affirma Light en accordant un grand sourire à Reira.

Cette derniere sembla se retenir de soupirer hésitant entre l'exaspération et l'amusement. Il faudrait déjà que son cavalier trouve enfin la motivation de règler son réveil un peu plus tôt. Elle recula pour qu'il s'éloigne d'elle et d'un signe de tête désigna son dos :

"Très bien, dépêche toi de grimper Don Juan sinon Mr. Rod va encore s'énerver de tes retards, il va vraiment finir par te mettre à la porte si tu ne deviens pas plus sérieux...
-Mais je suis très sérieux, puis pour les heures sup' que je fais le soir et toutes les jolies clientes qui vienne au café rien que pour me voir, il perdrait un trop bon élément ~"

Il esquiva le coup d'aile de sa dragonne destiné à lui donner une tape à l'arrière du crâne avant de grimper sur son dos , quand elle fut assuré qu'il soit tout de même un minimum bien installé, Reira déploya ses ailes et décolla. À vol de dragon le café où travaillait Light était juste à côté, tout juste quelques courtes minutes, le seul bémol était surtout qu'ils ne pouvaient pas vraiment profiter de ce vol bien trop court. Le duo ne fut donc pas bien long avant de pouvoir atterir devant la façade du café, Light descendit donc aussitôt et salua Reira avant d'entrer dans le batiment par la porte de derrière, réservée au personnel. Par coup de malchance il croisa immédiatement son patron, Mr. Rod qui semblait vraiment tout sauf ravis de.... :

"Hep je suis pas en retard ! Mais juste à l'heure Monsieur !"

S'exclama aussitôt Light avec, en plus, un sourire satisfait. Un instant l'homme sembla hésiter entre l'envoyer directement bosser ou l'étrangler pour faire disparaitre le sourire qu'affichait son employé, mais il finit par grommeler avant de choisir la première option :

"Aujourd'hui t'es de service,. Mais ne perds pas ton temps à draguer les demoiselles pour une fois"

Light ne lui répondit que par un haussement d'épaule ne pouvait vraiment pas promettre ça. Puis il alla récupérer le tablier noir assigné au serveur avant de rejoindre la salle où quelques personnes étaient déjà présente pour prendre un café ou une autre boisson avant de commencer leurs boulots.


*******


Ses heures de sommeils aussi hasardeuses que le contrôle de son pouvoir lors de ses mauvaises humeurs, cette fois-ci Seo se réveilla plutôt que la veille. (Pas compliqué de se réveiller plutôt que le début d'après-midi en même temps.) Tai Lung n'avait absolument pas bougé depuis la veille au soir. Les beaux temps étaint en train de s'installer, les nuits étaient bien plus douce et la veille au soir, Seo avait préférée dormir dehors plutôt qu'à l'intérieur. Elle s'était donc calé contre Tai Lung profitant du ciel étoilé bien dégagé à cette période de l'année. Bref tout ceci pour dire que le long dragon était toujours en partie enroulé dans l'herbe et ne semblait pas vraiment enclin à se réveiller pour le moment.
N'ayant aucune idée de quand il avait put se coucher, Seo décida de ne pas le déranger. Elle s'écarta donc discrètement de son ami, même si un tout petit peu de bruit pouvait rarement tirer facilement un dragon de son sommeil, avant de rejoindre à pied ĺa grande maison héritage de ses feu parents.
Avec la fortune que leurs parents avaient laissés, Seo et son frère Iwaizumi n'avait pas vraiment besoin de travailler.  Si Seo prennait parfois des petits boulots pour s'occuper ou pour donner un coup de main aux habitants, elle avait du mal à comprendre pourquoi son frère mettait autant d'acharnement dans son travail.

Mais bon ici, peut importe. Elle se dirigea jusqu'à chez elle pour se laver et se changer, ne voulant pas profiter seule d'un petit déjeuner elle sortie plutôt avec l'envie de déjeuner dans un café. Elle avait du temps à tuer et donc décida de laisser Tai Lung tranquille afin de rejoindre la ville seule en marchant. Vraiment ces derniers temps tout le monde lui semblait si occupés qu'elle ne cracherait pas sur trouver un petit boulot pour s'occuper. Enfin pas dans la ville à côté de chez elle... après avoir accidentellement mis le feu à un magasin et à un restaurant, peu de personne ne semblaient enclin à la recruter. Le bouche à oreille était vraiment efficace quand il s'agissait d'éviter les dangers ambulants. Dommage. Si ces incidents arrivaient c'est uniquement parce qu'elle s'ennuyait, ce n'est pas qu'elle ne contrôlait pas son pouvoir mais qu'elle était distraite et un peu tête en l'air.

C'est ruminante sur ces pensées que Seo finit par atteindre la ville la plus proche, Lor'danel. Habiter à côté d'une grande ville sans complètement être dedans avait un certain avantage autre qu'être à proximité d'une ville intéressante tout le monde voulaient tellement s'y aglutiner que certains alentours étaient assez tranquille. Tout du moins chez elle c'était assez tranquille. Pas grand chose à voir avec les rues commençant à se remplir et les commerces commenćant à ouvrir en même temps que le matin avançant. Mais tout de même ce monde et ce brouhaha du quotidien était quelque chose qui plaisait bien à Seo. Et justement par rapport à ce quotidien tranquille elle comptait bien demander quelque chose à son dragon. Quand Tai Lung se réveillerait et lui demanderait où elle se trouvait elle irait bien rejoindre la capitale, passer le bonjour à son frère qui avait sûrement déjà le nez dans les paperasses ou alors en train d'engueuler les personnes à son service pour qu'elles soient plus efficaces et qu'ils puissent finir leur boulot plus rapidement. Peut être pas tout de suitenil avait horreur d'être tiré de son boulot mais à la pause déjeuner ou bien le soir en fin de journée.


*****

Iwaizumi s'était levé alors que le soleil commençait juste à laisser ses lueurs orangées zèbrer le ciel, annonçant le petit matin.  La grande majorité des personnes dormait encore à cette heure-ci, les grandes rues de la capitale d'Argeya étaient donc en grande partie vide seul quelques rares personnes matinales ou venant de terminer un boulot de nuit, étaient présentes dans les ruelles. Mais ce n'était pas quelque chose qui durait, les rues de la capitale seraient bientôt à nouveau remplis à mesure que le soleil se lèverait. En attendant Iwaizumi était assez content de pouvoir profiter du calme rare de la capitale, pour aujourd'hui il avait simplement à surveiller Cylnaes et bien sur intervenir si quoi que ce soit arrivait. Les habitants d'Argeya étaient les mieux plaçés pour le savoir et l'affirmer, l'île des dragons n'était jamais totalement calme après tout, ils n'auraient pas besoin d'ainsi veiller sur les grandes villes sinon. Mais  il espèrait tout de même une journée sans trop d'accroches,  même si cela signifierait simplement faire plusieurs fois le tour de la ville en insistant bien sur, sur les endroits les plus susceptibles d'avoir des problèmes.

Une journée selon lui pas bien chargée et un peu ennuyante en somme même si faire le tour de la grande ville prennait tout de même un certain temps. Après tout il s'agissait de la capitale d'Argeya et celle-ci était toujours en expansion, il fallait bien pouvoir accueillir toutes les personnes souhaitant y vivre et, en plus de cela, avoir la place de laisser les dragons pouvoir y entrer pour être avec leurs cavaliers. Même si c'était un point compliqué pour les plus grand d'entre eux. Ce qui expliquait pourquoi la capitale grandissait aussi, et surtout, en hauteur, afin de laisser des endroits pour que les plus grands dragons puissent se poser et ne pas être trop éloignés de leurs cavaliers. Encore heureux que seul les dragons de cavaliers se rendaient à Cylnaes sans quoi les problèmes d'habitations et de surpopulation de la ville seraient encore plus compliqués.

D'ailleurs c'était justement cette grande population et toutes les aller et venus de la ville qui la rendait difficile à surveiller. Et en parlant de population, cette dernière commençait justement à sortir. Le soleil se dressait plus fièrement dans le ciel à presant et les habitants de Cylnaes commençaient à descendrent dans les rues pour se rendrent à leur travail ou profiter de cette nouvelle matinée commençant sur Argeya. Le silence si rare qui avait couvert la ville il y avait seulement de cela quelques minutes, commençait à laisser place au brouhaha quotidien d'une ville qui se réveille. Comme si le temps avait été suspendu le temps d'une nuit sur Cylnaes et qu'il venait tout juste d'être remis en marche.  C'était maintenant que la journée, pour les membres de l'armée devant veiller aujourd'hui sur Cylnaes, commençait sérieusement. Iwaizumi avait lui à s'occuper de l'exterieur de la ville, marchant parmis la foule qui commençait à se former comme si il faisait partit de n'importe quel civil commençant sa journée.
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Ikari
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyJeu 7 Juil - 15:02



L'odeur du sang. De la mort des combattants. De ces gens qui ne se sont pas enfui vers un repos éternel, de ces guerriers perdants ou gagnants, voulant revanches ou nouvelles gloires. De ces monstres, comme elle, de ces hommes devenus bêtes, s'adonnant à l'insanité, aux plaisirs du meurtre, à la satisfaction de voir la vie quitter les yeux de son adversaire. Le sang, abreuvant le sol, le cri, perçant les cieux, et les entrailles fumantes donnant le spectacle à ces voyeurs de spectateur. Ces cœurs arrachés et pourtant encore battant, écrasés par une botte, coupés par une lame. Ces têtes lentement scindées, se détachant sans rapidité d'un corps encore vivant, pleurant et gémissement. Les ailes de la Folie protégeant les plus forts, les ailes de la Mort enlaçant les plus faibles. C'était une étrange chose que d'être ici, de sentir les mains froides des vieux fantômes prendre la votre et vous guider au centre de l'arène comme pour vous combattre, d'entendre les gémissements et les souffles rauques, de sentir l'odeur de la chair pourrie et du sang, de goûter à cet ambiance sombre, sinistre et silencieuse, puis de voir la scène se déroulant devant les yeux à cause d'une imagination perturbée.

Le son de ses talons se répercutaient contre les statues qui la toisaient du regard : elle pouvait se sentir observée mais ne dévoilait qu'un visage calme, un corps droit et strict alors qu'aucune arme ne se trouvait sur elle. Pauvre proie trop faible.
La pluie pénétrait l'édifice, ne pouvant pourtant pas faire disparaître toutes les atrocités qui avaient pu être commise en ce lieu si étrange. Elle s'y sentait bien, dans un élément dont elle était la maîtresse, un endroit qui ne lui faisait ni peur ni crainte. Un monstre dans son élément, c'est ce qu'elle était devenue dès l'instant où ils s'étaient approchés de l'endroit. En soit, rien d'intéressant, après une nuit passé dans un lieu où elle se rendait souvent la jeune femme n'avait plus rien à voir. Chaque cache, chaque pièce jusqu'au plus profondes et plus obscures, elle les avait vu. Sa main se glissa lentement sur la fleur dont les racines poussaient dans rien d'autre que la cavité de son globe oculaire. Ses longues mèches neiges glissaient sur son ensemble étonnamment blanc alors qu'elle finit par se planter au centre de cette ancienne arène.

Sa lame apparut, cette arme blanche, bien étrange et unique en son genre, cette épée qui avait fait couler plus de sang que le meilleur des gladiateurs de ce lieu. Pointe sur le centre, poigne dans la main de cette étrange femme, l'ambiance sinistre retomba d'un seul coup. Comme si elle comprenait qui se tenait en son milieu, sans ressentir une once de terreur. Soudain une ombre blanche coupa court à la pluie pendant un instant, alors qu'un souffle puissant balayait la poussière. Les ailes chutèrent sur la pierre, les griffes s'enfoncèrent dans le mur, laissant un enfoncement, alors que la gueule de la bête souffla un air chargé d'électricité sur cette petite humaine.

- Qu'il y a-t-il Arashi ?
- As-tu décidé de passer ta vie ici Zéro ?

La voix forte de la vouivre couvrait le bruit des gouttelettes sur les matériaux, comme à son habitude toute sa puissance se montrait sans qu'il ne le désire : ses muscles roulaient sous son cuir à chaque mouvement, son corps entier dégageait chaleur et une électricité claquant dans l'air. Il inspirait la terreur, la puissance et la froideur autant que sa cavalière, et même elle paraissait plus moral que lui, même elle semblait avoir un cœur là où le dragon cachait bien son jeu. Pour lui tout n'était qu'un échiquier, et toutes les personnes qu'il rencontrait devenaient ses pions.

- Ils ne doivent pas être dans ce lieu maudit tu sais, grogna-t-il de son air narquois, seuls les fous viennent.
- Alors je serais une folle, mais je le suis déjà sûrement n'est-ce pas ? De toute manière, dragon blanc, j'ai fait mon deuil depuis longtemps déjà.

Un sourire terrible se dessina sur la face du grand mâle qui fit claquer sa queue par l'excitation. Même s'il préférait les pics foudroyés ce lieu était tout aussi intéressant, un passé encore vivant, vivace, et relativement présent. Il se remit bien droit, laissant la mercenaire grimper sur dos sans l'aider, puis il glissa au centre de cette vieille arène, regarda le ciel, ferma les yeux. Son cœur allait à toute allure, il se délectait des cris et de cette odeur si alléchante. Un grondement sourd se fit entendre alors qu'un battement claqua et plia l'air à sa volonté. En quelques battements à peine l'édifice se retrouva sous eux, la pluie glissant sur un corps d'écaille, de cuir et d'électricité. Celle-ci créait une lueur d'un bleu azur dans un ciel lourd de nuage, un lueur d'espoir pour ceux encore sans délit, une lueur de destruction et de chaos pour les plus avisés.

Les pensées de Zéro se tournaient vers la pluie et le beau temps, se questionnant sur le temps qu'il devait faire à la capital tandis que le dragon volait dans les monts Celrons. Le matin était plutôt bien avancé, le planning de la journée effectué : elle irait se présenter au roi, la vouivre en haut d'une tour, puis peut-être traquer quelques personnes de divers contrats, faire couler le sang dans l'insanité la plus totale, dans l’immoralité la plus bestial alors que la loi interdisait ce genre de tuerie. Mais... Zéro était une part de la loi.
Par pur plaisir la vouivre rugit, d'un de ses rugissements dont il avait le secret, faisant tourner les têtes, pâlir certains, mais jamais les faire sourire. La mercenaire réprima une grimace, posant ses mains sur ses oreilles, grognant à cause du dragon blanc.

- Arashi !
- Que se passe-t-il ma belle ? Te sens-tu heurtée, blessée par un simple rugissement ? Serais-tu devenue... Faible ?

Elle préféra garder le silence, faisant dans sa tête le chemin qu'elle ferait le soir, une petite heure avant la fermeture du café où elle avait l'habitude d'aller, sûrement l'un des seuls moments où elle pouvait relâcher la pression, poser ses doigts rugueux sur une tasse et oublier, ne plus penser au lendemain, à la même routine l'attendant. Pendant une petite heure Zéro faisait un choix égoïste, pendant une petite heure elle mettait en avant une Zéro avec des besoins, une humaine et non plus un monstre. La fleur maudite s'installait toujours au niveau de la table la plus reculée, refusant de se montrer, ou de faire peur à certains clients, cette heure d'égoïste était la sienne, uniquement la sienne. Sans Arashi, sans gamins pour se faire dessus en la voyant, et si elle se mettait le plus loin possible, quitte à être sur une petite table dans un endroit plus sombre du café, sans fenêtre, entre deux plantes en pots qui cachaient sa présence elle ne s'en formalisait pas et préférait s'y installer, évitant ainsi les cris des personnes la voyant. A force d'y venir trois à quatre fois par semaine, toujours aux mêmes horaires le patron avait appris à reconnaître ses goûts, et si quelques fois ses serveurs ne la voyaient pas immédiatement il en envoyait un et lui disait de ne pas faire de grabuge. Il savait aussi que Zéro gagnait tout le temps et que son ardoise était vide et n'avait jamais eu un coup de craie sur le marbre.

Un soupir traversa les lèvres de la cavalière, Cylnaes était en vu, et Zéro avait du travail, beaucoup de travail. Le dragon mit son altitude à mal, descendant si près de la paroi rocheuse qu'il pouvait sentir la terre absorber l'électricité générée par son corps. Puis quand enfin il arriva à hauteur des premiers bâtiments, des premières rues le dragon qui volait alors à la verticale se redressa violemment, créant une véritable bourrasque qui fit hurler ces insectes. Il trouvait ça si bon, si délicieux de leur faire la misère, à ces misérables qu'il haïssait.

Il déposa sa cavalière dans les jardins du château, la regardant s'en aller sans presser le pas, sans arme ni rien, sans défense, mais dans les ténèbres l'ombre des ces armes ornaient déjà les murs et les sols de ce palace. Quand à lui, il reprit une nouvelle son envol, toujours avec sa force démesurée, et, comme à son habitude il vint se placer en haut de la plus haute tour signifiant à tous sa présence et celle de la mercenaire. Faisant taire les pauvres âmes des criminelles dans cette ville, son regard de sang observant la fourmilière, et ses griffes d'ors faisant couler le sang des fourmis espionnes. Arashi n'était qu'un maître, un tyran sur ce monde où il ne craignait pas l'affront, ni la rivalité et encore moins la défaite.






Une onde se mouvait dans le sable, faisant s'écouler plus rapidement les petits grains des dunes comme un sablier. Malgré le matin le soleil était déjà haut dans le ciel, il tapait avec violence, avec ardeur, et ses rayons devenaient plus chaud de minutes en minutes. Mais la masse sous ces braises se trouvait dans son élément, dans un endroit qui n'était pour elle qu'un terrain de jeu. Une immense mer de sable où elle évoluait sans soucis, presque sans craintes et sans peurs.

Une sombre membrane perça la dune, et comme si toute cette étendue n'était que de l'eau la bête surgit pour de nouveau s'enfuir dans cette terre pétrissable. Seule une queue dorée put se faire apercevoir tant l'action avait été rapide. De nouveau la bosse se déplaça rapidement, dans un lieu où seuls ceux pouvant supporter les grandes chaleurs vivaient, dans un lieu où l'on pouvait, pendant des jours, ne croiser aucune âme vivante, mais surtout : n'y voir aucun humain.
Une nouvelle fois un corps sombre fendit les sables, des ailes d'or reflétant un ciel si bleu, si azur, si profond que même la plus cristalline des eaux en seraient jalouse. Un grognement de plaisir éclata des les cieux alors que la dragonne se laissait tomber dans ce si bel endroit, là où le vent changeait chaque fois le paysage. Endroit de mystère, où les cartes n'étaient pas plus utiles que des yeux dans une tempête de sable. Ce lieu où seul les habitants pouvaient se repérer, et encore, dans ce paysage se mouvant au gré du vent, au gré des battements puissants et importants des dragons, les routes se mourraient, les oasis disparaissaient et certaines ruines retournaient à la surface, émergeant d'une mer où nager s'avérait impossible.

Le sable s'envola, virevoltant sous les coups d'ailes de cette masse qui venait de lourdement s'écraser dans cette plage infinie. Sa queue glissait, s'agitait, claquait l'air avec joie et bonheur alors qu'elle fermait les yeux, laissant son corps d'or et d'obsidienne dans une position sans défense, dans l'impossibilité d'attaquer. Mais de cela, elle s'en moquait éperdument : la dragonne se sentait juste remplie d'allégresse, de cette joie et ce plaisir de vivre qui brûlait dans un embrasement de flamme en son sein. Elle pouvait entendre chaque grain chuter, bouger, et se mêler à ses crins, sentir le faible vent n'apporter qu'une vague de chaleur, un surplus de température qui ne dérangeait pas la femelle.
Soudainement elle se redressa, le regard émeraude joueur, les griffes labourant le sol qui roulait sous elle, et la jeune dragonne se laissa tomber de la moitié  de cette colline de sable avant de reprendre son envol, faisant tomber de son corps moult petit grain. En surplace, la femelle s'ébroua un instant, appréciant la chaleur qu'elle pouvait emmagasiner, ces flammes, ce feu qui rendait brûlant son sang, qui embrasait son esprit dans un ouragan plus caniculaire que les bouffées d'air d'un magma. Tout son corps devenait une braise, une source thermique si importante que le souffle de flamme d'un dragon ferait bien pâle figure face à sa température cuisante. Et elle grondait de rire, elle ne pouvait s'empêcher de s'ébrouer, de secouer la tête avec joie, avec contentement avec son rugissement presque enfantin qui perçait les cieux pour jouer.

Son regard se tourna vers les quelques roches qui commençait à voir le jour, à percer les sables, ces roches qui cachées hier ce dévoilaient aujourd'hui. Avec la rapidité d'une jeune enfant soudainement curieuse, la dragonne à la crête jaune s'enroula autour de la pierre, qui lorsqu'elle posa ses pattes dessus se désintégra lentement en petite particule, rejoignant les terres ensablés. C'était sûrement le meilleur jeu pour Némésis : transformer les matériaux en sable, faire disparaître certaines choses, apparaître certaines dunes.
Conservatrice, apeurée par la populace humaine, voyant d'un très mauvais œil la présence des Hommes près du désert de Tanaris, la dragonne s'amusait à dérouter les voyageurs assez fous pour vouloir combattre la chaleur sèche et difficile du lieu. Les seuls jeux qu'elle partageaient avec les humains étaient ceux du cache-cache. Ils posaient une statue pour situer quelques dunes si grandes qu'elles ne se déplaçaient point afin de créer un chemin de sécurité au travers de cet endroit. De son côté, la femelle cherchait ces pierres pour les rendre à l'état de poussière. Pourtant, même si elle avait beau se dire qu'elle voulait leur mort, qu'elle ne voulait pas qu'ils empiètent sur le désert, Némésis était toujours la première à leur venir en aide s'ils se perdaient, s'ils mourraient, ne supportant pas la vue de la Mort, elle préférait leur venir en aide et leur faire comprendre de ne plus revenir et encore moins de construire sur cette île en dehors de petits hameaux. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'aller jouer avec eux, d'aller les voir, notamment les enfants et de s'amuser comme une folle, parce qu'elle aimait ça, elle adorait ça. Même si elle en avait peur, Némésis ne pouvait s'empêcher de vouloir jouer avec les petits humains.

Lorsque de nouveau son regard se porta au ciel, son sourire pourtant éternel se vu devenir mortel. Le matin s'était enfui, à toutes jambes, ou du moins les premières heures matinales... Etait-il déjà si tard pour la dragonne ? Bon, et bien son cousin allait sûrement l'attendre, de toute manière, lui était toujours ponctuel avec elle, il fallait bien un équilibre... Elle prit à contre coeur son envol, laissant derrière un lieu chaud pour aller s'amuser à voir un cousin qui vivait dans un endroit gelé et glacial, froid et sans vie, morose et déprimant par un temps de flotte -il n'y avait même pas de tempête de sable ! Et le soleil était plus timide qu'elle là bas!- : la capitale.





Le son d'une cloche, d'un carillon qui résonnait dans cette tour si mystérieuse, l'éveil, le réveil d'un dragon. Un étrange hurlement s'éleva, telle une lamentation sinistre et qui glaçait le sang du plus puissant des Hommes. Ses mains touchèrent le sol bleuté, un sol qu'il ne touchait pas, toujours en lévitation sauf dans son sommeil. Puis lentement il s'éleva, son corps ondulant grimpa les étages, un à un. C'était un vent calme, un esprit tranquille qui prenait son envol.

Pourtant, lorsque la forme serpentine se trouva au-dessus de sa tour, le regard vide tourné vers quelques oiseaux, quelques petits dragons épiant l'intérieur, voletant un poil trop près au goût de ce dragon déjà grand. Un hurlement plus profond se fit entendre, son corps se chargea, il put sentir toute la puissance magique qu'il avait emmagasiner se tordre en lui, se mouvoir entre ses conducteurs et ses perles. Avec une certaine rapidité, mais toujours dans l'élégance de ces ondulations l'étrange dragon se rapprocha de ceux qui osaient se dévoiler sur son territoire. Sa queue se mit à briller, la tension fut palpable, dangereuse.
Puis soudain. Une petite braise. Un souffle. Une détonation. Une explosion. Fulgurante, dévastatrice, laissant derrière son passage un odeur de brûlé, de chair réduite en cendre, une légère fumée s'évaporait tandis que les cendres de cette déflagration commençait déjà à se déposer sur un sol de poussière, de quelques plantes sèches où la vie se manifestait que par quelques reptiles minuscules ou des charognes affamés qui ne tardaient pas à descendre vers les villages avoisinant. Le dragon qui s'était trouvé au cœur même de la magie du plus grand se laissa lui aussi chuter par morceau sur un sol qui aspirait déjà le sang.

Le second dragon n'eut le temps de s'échapper, que déjà une nouvelle vague de magie le submergea, fit craquer son corps, le disloquer... Le dragon sous sa forme de serpent s'enroula sur lui-même, se tournant vers les oiseaux s'en allant à tire d'ailes. Un nouveau vent de panique soufflait sur cet être calme, trop serein malgré ses actes destructeurs et terrifiant.
Dahaka n'était pas foncièrement mauvais, agressif ou violent. Bien au contraire, c'était un dragon sage, terre à terre, et relativement endormi par rapport à la violence. Il préférait le calme, ne pas parler, ne pas communiquer et vivre sa vie dans une solitude qu'il appréciait. Pourtant c'était un dragon, un mâle et une race relativement territorial. Jamais il n'avait accepté qu'un dragon, un animal et encore moins un humain ne pénètre dans cette terre si sacré pour lui, elle était sienne, à lui, elle lui appartenait et il ne tolérait aucune présence autre que la sienne à proximité de cette tour.

Après cette routine matinal, le dragon dont le corps n'était que matériel et choses non organiques se dirigea plus vers le nord, vers la rivière du Péryton, repérant au bord du rivage moult herbivore près à se faire happer par ses grandes mains. Les villageois qui vivaient aux abords de cette rivière relevèrent la tête à l'entente du tintement, comme un mélodie mystérieuse... Une mélodie attirante, presque envoûtante qui se jouait à chaque ondulation du dragon.
Mais cet étrange volant, cet étrange dragon qui apportait l'ombre et l'obscur sur des villages entiers n'avait que faire de ces hommes, de ces paysans, de ces travailleurs. Le regard sur le lac il avait déjà repéré sa proie, et de tout le calme dont il était fait il se dirigeait lentement vers elle, comme si les griffes du destin avaient déjà entourées la pauvre bête, la privant de sa vie alors que son souffle était encore battant.

Le cerf releva la tête, aux aguets, le regard méfiant, vif et attentif. Tous les sens en alerte il sentait le vent tourner, le changement mais aussi les douces mains de la mort venir lacérer son corps. Il s'ébroua un instant, le souffle rauque alors qu'il fit un bon pour se retourner. Soudain une lueur azur se refléta dans son regard, le temps d'une demi-seconde, il se cabra, en profitant pour se retourner. Bloqué contre le lac. Acculé par ce qui arrivait par le ciel. Le cerf ne put sentir que les griffes du dragon transpercer son pelage. Seul un cri étouffé se fit entendre, un dernier râle avec quelques spasmes avant que la bête ne gît totalement dans les griffes du dragon.

Ce dernier prit rapidement sa deuxième forme afin de permettre à ses crocs de pénétrer la chair, de faire couler le sang sur sa langue et de goûter à la chair tendre de la bête encore chaude. Il n'était pas avide de sang, de boyaux ou de tripes, mais il aimait un bon repas, ainsi il nettoya ses mains dans le lac, et s'y trempa quelques instants après qu'il eut repris la forme que le monde connaissait. L'eau rosit quelques instants, le mâle reprit son vol lent, le corps d'un cerf à moitié dévoré dans la main il regagnait sa tour.

Finalement lorsqu'il y arriva, il jeta à une centaine de mètres le cadavre de l'animal, laissant les charognards s'occuper de le faire disparaître. Dahaka se laissa léviter en haut de la tour brisée, l'attendant. Attendant que la mioche arrive. Attendant que la gamine n'arrive. Et surveillant pour savoir si sa curiosité allait lui faire mettre le pied sur la structure de sa tour.






La dragonne noire était déjà éveillée, prête pour le départ. Toute son énergie dès le matin rendait le cavalier légèrement dépité malgré l'habitude. Dès l'aube le sommeil les avait fuit, le petit feu de camp lui aussi avait pris le vent pour s'éteindre et seul un petit filet de fumée s'élevait vers les cieux et le garçon s'empressa de le faire disparaître, ne préférant pas attirer les bêtes et les Hommes. La main masculine passa dans les cheveux, la cape chuta sur les épaules et ils étaient déjà prêt à repartir. La nuit avait été longue, ou peut-être trop courte, il ne savait plus, mais la fatigue commençait à l'accabler depuis le temps qu'il était sur les routes. Chaque jour, chaque matin il ne pouvait s'empêcher de se questionner, de se demander si la milice le recherchait encore, mais plus encore, il ne pouvait se retenir de se remettre en doute : avait-il fait le bon choix ?
Son visage froid et stoïque ne dévoilait rien sur ces doutes, sur la fin de son chemin de rédemption, mais aussi sur l'après, ce qu'il viendrait à cette Fin. Un nouveau chemin ? Une autre rédemption pour se faire pardonner de mentir à sa dragonne ?

Il la flatta quelques instants, elle frottait amicalement et comme une enfant sa tête contre le torse de son cavalier, appréciant sa présence et l'idée qu'elle pouvait compter sur lui. Ils marchaient côte à côte, se protégeant des dangers, s'entraidant, et cherchant tout deux un but éphémère, chimérique. Une quête futile, peut-être oubliée des autres, un passé disparut, un meurtre, un massacre et le refus d'une sentence peut-être perdu dans de vieux grimoires, de vieilles archives. Même pour eux, ils s'égaraient dans leur but, dans leur pensée, entre un cavalier ne sachant pas où sa rédemption le conduisait, et une dragonne qui ne savait jamais, si oui ou non elle voulait réellement, au plus profond d'elle, retrouver un passé qu'elle savait ne pas avoir oublié pour rien.
Pourtant ensemble ils continuaient d'avancer.

- King !! King, où on va aujourd'hui ?
Son regard resta sur la carte qu'il tenait entre ses mains, la petite dragonne se leva légèrement afin de parvenir à poser son bec sur l'épaule de l'homme et ainsi voir par-dessus son épaule. Ils se tenaient à plus de mille kilomètres d'Ormes-Val, vers le nord-ouest, plus du côté u petit lac au sud du fleuve Yvel. Sans réel but, hormis celui de voyager, de marcher jusqu'à sentir toutes les traces du regrets, de la peine, mais aussi pour voir tout ce sang, cette chair putride partir et ainsi atteindre le pardon. Pour ce faire King aidait les populations alentours, les villageois qui pour une obscure raison se retrouvaient plus près du nord, sauvage et indompté, que du sud civilisé, même si pour le moment, à l'endroit où ils étaient ce genre de village était grandement protégés par la grande ville.
Sans un mot à sa dragonne, ne lui offrant qu'un léger sourire en compensation, mais un sourire si rare et presque unique que l'ombre accepta et ne se formalisa point de demander le reste. Ils partaient à l'aventure comme elle aimait le penser, vers des lieux inconnus et parfois encore vierges de l'Homme.

Le matin s'était déjà assez levé, alors qu'ils s'étaient éveillés aux premières lueurs cela devait faire quelques heures qu'ils marchaient ensemble. Comme à son habitude, la dragonne était réellement bavarde et joyeuse, curieuse du monde et King la découvrait un poil frileuse alors que déjà les températures avaient commencé à chuter depuis quelques semaines en comparaison avec la partie sud d'Argeya.
- … Et donc là, le dragon il dit à la princesse « dis moi petite fille, tu crois que j'ai envie de t'enlever ? » la princesse là elle s'offusque, parce que pour elle les grands dragons doivent enlever les princesses afin que celles-ci trouvent l'amoooouuuuur...
- Viens en au fait, Yume, finit par lâcher King calmement, tu es trop longue.
- Mais après je dois chercher autre chose car tu n'es pas bavard... Oh, c'est quoi ?!

Dans un bond la petite dragonne sauta sur une sauterelle qui fut plus rapide qu'elle et qui bondit à son tour sur son museau. Immédiatement l'enfant se releva, s'asseyant et plaquant ses deux pattes sur son bec pour vite enlever cette chose petite et verte, mais juste après elle tenta de l'attraper avec sa gueule.
- … Sauterelle.
Elle s'arrêta, le regarda, eut un petit cri tout joyeux alors qu'elle se remettait à marcher à ses côtés comme si rien ne s'était déroulé. Avec engouement et allégresse elle reprit son discours. Disant au passage que si les princesses voulaient l'amour elles n'avaient qu'à le trouver ou à trouver un cavalier comme King et se frotter contre son torse. Ce dernier ne tint point compte, préférant plus garder son air froid, distant et ses mains dans les poches alors que la dragonne faisait la parlotte.

Cependant, il devait bien avouer qu'il appréciait sa compagnie depuis toutes ces années, sa joie, sa légèreté lui avait permis de ne pas chuter dans le désespoir et la folie malgré un contrôle quasi total de ses sentiments grâce à des années d'entraînement. Elle lui apportait l'idée qu'il n'était pas seul, et qu'il avait quelqu'un à qui parler, un témoin de sa vie tandis que lui même était témoin de sa vie, à elle.





La nuit ne semblait pas vouloir quitter les lieux, l'ombre stagnait comme de l'eau sale, le grésillement de quelques feu-follets allaient bon train, offrant aux divers troncs noirs une sinistre allure aux lumières dansantes. Les branches, quand à elles, se déplaçaient, s'enroulaient entre elles, encerclaient leur tronc avec un étrange sifflement. La noirceur de ce lieu, de ce monde devait rendre celle des ténèbres plus accueillante que cet endroit aux odeurs de morts et de putréfaction.

Un gros serpent noir se glissa entre deux racines, sortant de la terre, de sous un tronc mort et à moitié déraciné. Il rampait sur ce sol impraticable boueux, humide et trempé, entre ces plantes piquantes, sombre et laissant leur feuille pendre mollement dans la terre comme si elles avaient renoncé depuis longtemps à la quête d'une lumière autre que celle feu-follets. Il se mouvait avec aisance, mais de cette lenteur terrible qui mettait les nerfs à vif, et de cette horreur rampante qui faisait naître la panique. Sa langue fourchu frappait l'air alentour pour capter les diverses sources de chaleur dans un lieu au climat lourd. Ses pupilles fendus presque aveugle le faisait passer par des racines en dehors de la terre, dans un lieu de désolation et de perte. Son poids, énorme, laissait derrière lui branches et autres bois pétrifiés brisés ; même les autres reptiles le laissaient passer avec admiration et respect, le tout mêlé à la peur et la crainte d'être dévoré. Son corps monstrueux ondulait en quête d'une proie, d'un de ces monstres connus uniquement dans ce marrée odieux et répugnant. Ni cerfs, ni sangliers, ni lapin et encore moins d'enfants sur qui planter leurs crocs et répandre un venin néfaste, douloureux dans un corps se mourant dans l'agonie.

Un sifflement retentit, alors que le rat sectionné en deux glissa lentement dans l'intérieur de ce monstre aux sombres écailles. Il était comme un vers, un insecte grouillant, dégoûtant, inspirant le dégoût tandis que la mélasse verdâtre de son poison coulait encore de ses longs crochets. Pendant que ce même poison rongeait la flore dépérit, meurtrie que les petites flammes s'amusaient aussi à réduire en cendre. Même le sol putride n'échappait point au venin acide de ce serpent que l'on aurait pu nommer dragon.
Ce dernier grimpa sur un énorme tronc, un tronc à l'écorce dur, imposante et rêche, aux branches courtes et recourbés qui créaient des bosses sur sa base. Ce que ce serpent infâme n'aperçut pas ce fut l'être encore plus abominable qui se cachait sous lui, un être abject qui ouvrit lentement des yeux d'un blanc laiteux, qui eux-mêmes n'étaient qu'un voile pour un iris d'un jaune flamboyant et d'un jaune de trahison. Un souffle vint faire craquer les branches, faisant fuir toutes les bêtes et les monstres ayant élu domicile dans ce marécage de terreur. L'énorme serpent rampait désormais sur ce tronc qui lui-même commença à se déplacer. Il y eu un claquement d'une langue fourchue, plus fort, plus frémissante et nettement plus sifflante. Le reptile se releva soudain. Les crocs se refermèrent, la tête chuta et cracha au hasard son poison sur ses arbres abjectes avant qu'enfin elle ne meurt comme son corps dont le sang, dont le rat à moitié digéré ne chuta dans une forme sombre qui se referma.
Un plus gros craquement, une masse nettement plus imposante et un être aux longs crocs effilés se releva dans la brume et le brouillard noir de la Tourbe aux serpent, et ce monstre, cette abomination, ce rejet d'une nature bien plus obscur s'enroula autour d'un arbre dont les branches étaient des mains, dont l'écorce était de sang, et dont le bois putride résistait encore à l'attaque de la mort et de la maladie. Avec rapidité il fit grimper son corps, le bois suffoqua sous l'étreinte de cette chose, il se craquela, menaçant de succomber. Sa force lui échappait déjà. Puis ce fut l'aura sinistre d'un chaos. Dans cette terre de désolation ce fut l'annonce de la destruction, de la mort et du néant. Un crissement aiguë qui se termina sur un grondement rauque, grave et puissant qui résonna jusqu'aux confins de la Tourbe aux serpents et peut-être plus encore... les feu-follets qui étaient restés pour faire face à ce dévoreur des mondes disparurent, emportés par ce cri terrible et immensément puissant.

Après quelques mois d'un sommeil profond il porta son regard sur ce serpent qui l'avait éveillé, et qui venait de réveiller le cauchemar de tous. Tout le corps serpentin s'enroula autour du tronc alors que la tête puissante et à la mâchoire ferme et terrifiante créait déjà moult chemins dans ces marécages où les flaques d'eau pouvaient bien abriter un trou plus grand. Sa collerette semblait frétiller en même temps que sa langue alors que la terre détruite et mourante qui se dessinait devant lui le rendait d'une humeur joyeuse. De cette joie sinistre qui apportait le massacre et la mort. Lorsque sa queue se posa à son tour sur le sol, la tête se tenant déjà deux cents mètres plus loin, l'arbre se tassa, le corps lacéré par un serpent, un dragon dont le hurlement annonçait la fin.
Tous s'échappaient en entendant le craquement de la terre sur son passage, même les plus féroces des monstres n'osaient s'en prendre à un tel démon, à une telle atrocité de la nature. Personne n'osait lui faire face, et si dans le cas qu'un pauvre fou ne se mette en travers de son chemin, et si dans le cas qu'un village ne soit sur sa grande route de destructeur, son poison et sa force faisaient en sorte de créer de nouvelles terres de désolation et de désespoir. Alors que son seul passage autour de la Tourbe aux serpents agrandissait ce lieu qui ne cessait d'accroître et de répandre sa chaleur étouffante, son odeur de sang, de cadavre, de chair brûlée et en putréfaction et son atmosphère odieuse, dangereuse où il était impossible de vivre. Ni même de survivre.

Puisqu'il était Arai, puisqu'il était ce dragon immense et à la force démesurée,  réputé pour sa dangerosité, pour ses actes de violence, sans foi, sans loi et sans compassion. Puisqu'il était ce créateur de chemins de perte, de ruines et de mort. Puisqu'il était celui que le monde redouté. Puisqu'il était le chaos.






Un faible mouvement de l'eau, une onde apaisante, pure qui jamais ne trahissait. Un simple remous à la surface qui fit frémir les cannes, qui fit onduler les bateaux et s'agiter les pêcheurs.
Les poissons ne mordaient plus, et la vie dans la mer sembla s'arrêter, ou tout simplement disparaître. Tandis que dans les profondeurs de ce liquide la vase et la terre s'élevaient en poussière, remués par des nageoires puissantes appartenant à cette lueur azurée. Tout était calme, tout était si bleu, si royal. Mais de cette bonne royauté, un joyau brut, non poli, non touché par des mains salies, par des doigts avares.

Les pêcheurs se levèrent, ramenant leurs lignes, leurs filets sur leur canot alors que la lueur scintillante, tel un espoir dans le noir, une lumière douce dans les ombres, se rapprochait. Ils voyaient cette masse arriver, distinguant son éclat, la rareté de cet habitant des mers profondes. Cet être de bon augure, apportant bonté et prospérité. C'était pour elle qu'ils faisaient le déplacement, ils la suivaient, l'observaient pour apprendre, pour se sentir toucher par la grâce, mais plus encore par la générosité dont elle faisait preuve alors que son histoire était une légende véridique qui se faisait conter de génération en génération, sans que jamais, le fil de l'histoire de soit altéré. Sans que jamais un jugement ne soit effectué. Puisque son histoire était à jamais restée le plus pure des saphirs, et que les mains qui voulaient s'en emparer glissaient dessus comme ils pouvaient faire glisser un galet, polie par l'eau, entre leurs doigts.

Les sourires se lurent sur le visage de ces hommes, de ces femmes dont la vie, la passion et la santé reposaient sur ces mers, sur ses apports et son caractère. Sur ses fureurs ou ses douceurs. Ils étaient soumis à la mer, à l'eau, comme esclaves des caprices d'un élément. Pourtant, même lors des tempêtes ils ne pouvaient s'empêcher de ressentir une joie immense, une caresse rassurante et la pensée d'être sauf quand ils voyaient, dans l'eau, onduler avec lenteur le dragon des mers qu'ils affectionnaient tant. Puis, si par malheur un bateau craquait, coulait et qu'elle était là, le pêcheur au lendemain serait retrouvé. Pourtant, si dans le cas contraire elle nageait déjà pour une autre mer, alors ils l'excusaient, et priaient juste pour le corps du mort, au point tel que les monstres, les poissons, ni même les dragons ne s'approchaient d'un noyé, sous peine de subir cette force pourtant si tranquille, mais pour autant si dangereuse.

Une première corne franchit, perça même, la surface de l'eau, faisant tomber quelques jeunes pêcheurs encore vierge de la vue de la dragonne blanche sur leur barque, ébahit par la taille de la tête, par l'énormité de la corne mais aussi par toute la grâce et la splendeur qui se mouvait dans l'onde. Ils pouvaient sentir leur cœur faire un bon, comme si, dans le silence, et cette tension excitante que tous les marins avaient en voyant cette entité, ces jeunes mariaient leur âme, leur corps et leur cœur à leurs passions, à cette mer comme une femme, comme une enfant, tantôt douce et sucrée, tantôt colérique et amère. Ils se mariaient à ce qu'ils aimaient, à la pêche, à la mer, comme jadis leurs ancêtres. Une tradition qui perdurait, mais qui perdurait librement, et seulement par des cœurs heurtés par tant de magie, touchés par tant d'élégance. L'un des jeunes voulu s'approcher, il tendait déjà la main alors qu'au centre de la mer, à la vue de tous et par tous malgré la distance, la tête de la bête avait déjà immergé, laissant goutter ses longs poils blanc de sa barbe, laissant s'échapper l'une de ces mélodies, mais alors qu'il vacillait, le vieil homme dans son dos le rattrapa lui faisant signe que non. C'était d'abord un grondement en sortant de l'eau, puis une douce complainte mélancolique, qui appelait, qui donnait envie à ces pêcheurs de la rejoindre, de la suivre et de l’honorer sans qu'elle ne le veuille ou plutôt, sans qu'elle n'en ressente la nécessité.

Alors que l'aurore rendait à ce corps un éclat parfait, l'enfant s'approcha du bord, le désir de mieux voir, de mieux apprécier la chose en laquelle il croyait. Pendant qu'à ces côtés la vieille femme posait la main sur les cheveux du petit, que ce dernier l'agrippa au niveau de la robe, ne souhaitant pas chuter dans une mer qui pourrait abriter ces monstres dévoreurs malgré la présence de la dragonne qui se tenait droite, le corps à moitié hors de l'eau.
- Grand-mère, est-ce que maman nage avec Kishibe ? Pourquoi n'a-t-elle pas pu la sauver des requins comme moi ?
- Kishibe a du faire un choix, et ta mère lui en sera toujours reconnaissante, parce qu'elle a sauvé son fils.
- Mais si c'est une déesse, ne pouvait-elle pas la faire revenir ?

Le regard de la vieille dame se ferma, poussant un soupir alors que l'enfant entendait que la dragonne n'était qu'une entité, une déesse sans pouvoir, mais une déesse pour sa force d'esprit, pour sa bonté et son aide. Néanmoins le garçon n'écoutait plus, au loin, alors que l'impressionnante dragonne des mers entamait de se laisser tomber comme une baleine il put voir. Il put sentir son regard poser sur lui. Ce même regard qu'une mère, que sa mère, posait sur lui, ce regard bienveillant, maternel, débordant d'amour et de protection. Une nouvelle fois un long cri doux résonna dans les cieux à la couleur de la mer, ce même son d'appel, mais cette plainte résonnant comme une excuse ou un simple « je veille encore sur toi ». L'enfant blottit son visage dans la robe, ne pouvant regarder plus de ce que Kishibe venait de lui offrir, ne pouvant continuer à porter son regard sur celle qui en cet instant retournait dans les flots, faisant chavirer tous les navires silencieux. La honte s'empara de son petit corps, honte d'avoir douté, d'avoir porté la perte de sa mère sur une dragonne qui l'avait protégé de ces requins géants.

Puis il hurla, il pleura, déversant toutes les larmes de son corps sans que sa grand-mère ne puisse comprendre pourquoi, ses cris brisèrent le silence, faisant tourner la tête pour certains, fermer les yeux pour d'autres, comme si, en l'espace d'un instant, Kishibe avait réuni, connecté tous les cœurs de cette mer pour partager la peine de cet enfant. Pourtant, plus il gémissait, plus il pleurait, et plus son désespoir coulait avec ses larmes, et plus en lui se gonflait la voile de l'espoir. Comme si pleurer face à la présence de la dragonne dans les rayons matinaux faisait naître en lui la vague de l'espoir.
Puisque, Kishibe, était l'espoir.
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyVen 8 Juil - 3:01

...

[Hey les gens, un spoiler "bestiaire d'Argeya" a été ajouté dans le tour d'horizon ! Aussi, trois "lieux" on été ajoutés (dont 2 sur la carte) et leur petite description dans le spoiler "quelques lieux" (au début pour ne pas passer son temps à chercher). Enjoy]

***

Tempête de neige, douce tempête de neige. Alors que le vent faisait rage sur le lac au-dessus duquel se trouvait le grand squelette, ce dernier profitait largement des féroces bourrasques glaciales qui glacerait jusqu'au os n'importe quel humain. L'air était tellement chargé de neige volante qu'on ne verrait pas à deux mètres devant sois, et si humide que le froid s'infiltrait de partout. Couché sur une solide pointe de glace surplombant son lac, le dracoliche leva légèrement la tête en ouvrant les mâchoires, écartant les côtes de son torse, comme s'il allait pousser un long soupir. Mais aucun souffle de vapeur se sortit de son crâne lorsqu'il dégonfla sa poitrine, seulement quelques craquements osseux des côtes se mouvant lentement. Les nuages étaient bas, comme un couvercle déprimant qui empêcherait toute évasion, le ciel glacial prenant au piège ses pauvres créatures, les gelant jusqu'à la moelle. Le lac lui-même était couvert d'une épaisse couche de givre, normalement impossible à traverser, hormis à un seul endroit, celui d'où le dracoliche était sortit, ayant explosé la glace en sautant violemment en-dehors. Cela ne faisait que quelques heures, et pourtant le lac gelé était déjà en train de cicatriser, la glace se reformant dans ce trou béant laissé par son vieux compagnon.
Combien de temps le squelette était-il resté à hiberner, dans cette immensité froide, sombre et silencieuse, lui-même ne le savait pas. Il ne ressentait rien, ne pensait rien, surveillant simplement son territoire, son royaume de glace où seuls les plus résistants peuvent survivre. Le vent battait furieusement les flocons de poudreuse, sifflant laborieusement entre les pointes gelées, accompagné parfois de quelques hurlements de bêtes lointain. Quel plaisir. Pas un humain pour grouiller, pas une vermine à exterminer, juste lui et le froid, vieil ami qui faisait vivre son aura bleutée malfaisante, qui l'a faisait pulser comme un cœur, imprégnant toute sa colonne vertébrale, de son crâne aux orbites fumantes jusqu'au bout de sa queue acérée. Une aura givrante qui glissait entre chacune de ses vertèbres, les faisant vivre d'une mauvaise énergie, une énergie réclamant mort et sang. Les fumerolles bleutés s'agitaient comme un esprit enivré, parcourant les ailes et remplissant les os d'une présence angoissante.
Sortant soudainement du brouillard, un vol de Hurleurs émergea, juste derrière le dracoliche. Indifférent à ce genre de bestioles insignifiante, il vit là une bonne occasion de s'en faire un repas sans devoir bouger de son trône de glace. D'un violent mouvement du crâne, il étendit son cou squelettique et referma férocement ses mâchoires sur le corps d'un membre du troupeau volant, qui émit un hurlement déchirant lorsque les crocs firent gicler son sang, donnant une couleur rouge au blanc environnant. Les autres hurleurs, effrayés par le bruit de leur congénère agonisant, se dispersèrent rapidement en lui répondant par d'autres cris de terreur. Skulrak mâcha sa proie, écrasant ses os, jusqu'à qu'elle cède à son sort et se soit plus qu'un corps lourd dont les ailes pendaient lamentablement de chaque côtés de la mâchoire de son meurtrier. Ce dernier se redressa, écartant ses ailes rapiécées, et se mettant sur ses pattes arrières.
Comme à son habitude, il décapita sans hésitations sa proie, et pressa son corps au-dessus de son crâne pour que tout le sang coule entre ses os, se délectant de la sensation chaude faisant contraste avec le froideur de son squelette. Puis, il l'éventra, plongeant son nez dans les boyaux fumants, extrayant le cœur encore brûlant de la bête, et avec ses griffes, prenant aussi les yeux et la langue. Organes qu'il plaça dans son propre cœur de glace, entre ses côtes couvertes de lambeaux. Un délicieux repas après une longue hibernation. Jetant le reste du cadavre en bas de la pointe de glace, il resta immobile, profitant des nutriments qu'offrant le sang de son repas, laissant ses os les absorber et son aura bleuté se repaître de l'offrande. Les autres hurleurs s'étaient rapidement enfuis, n'ayant même pas essayé de briser la couche gelée pour pêcher dans le lac dont même la glace avait fini par prendre la mauvaise aura de son maître. Se relevant lentement, Skulrak étira tout son squelette, offrant un concert de claquements osseux qui se perdirent dans les sons sifflants du vent. Voulant se dégourdir après autant de sommeil, le dracoliche ouvrit en grands ses ailes, la membrane battue par le froid mais y résistant, et il décolla à nouveau, d'une seule et violente impulsion, disparaissant dans le brouillard blanc. Grimpant en altitude, le squelette filait sans difficulté, se laissant porter dans les courants venteux, descendant lentement vers le sud des Terres gelées.

***

Les premières lueurs de l'aube dans un charmant petit village pittoresque. Les fermiers étaient déjà levés, devant commencer tôt pour s'occuper de leurs bêtes et de leurs plantations, et bien que la journée serait sans doute plutôt sous le signe du beau temps, la rosée matinale rafraîchissait l'air, transformant les respirations en souffle de vapeur. Normalement, le matin était toujours calme dans ce genre de village, et bien que l'une des seules épicerie venait à peine d'ouvrir, il y avait déjà la queue.
– Y'a pas assez, signifia le marchand en reposant la pièce d'argent sur la table.
Cela faisait bien plusieurs heures que Ryuko était réveillée, et elle avait dû patienter longtemps avant de voir le village en faire de même. Comme d'habitude, la nuit avait été très courte, mais son principal problème en ce moment était qu'elle avait faim. Et qu'apparemment, elle avait attendu l'ouverture des commerces pour rien.
– C'est marqué dix pour-cent de remise aujourd'hui ! Alors y'a assez ! se défendit-elle en pointant l'écriteau sur le comptoir de l'épicerie.
– T'as séché les cours de maths ou quoi ? dix pour-cent de sept couronnes d'argent, ça fait six argent trente, pas cinq.
Difficile de contester ça. La jeune fille avait bien espéré que les péquenauds de ce village paumé ne sache pas faire de pourcentages, mais finalement, ce marchand savait compter.
– Bon alors ? Si t'a pas assez, laisse la place à ceux qui peuvent payer, continua-t-il en faisant un geste de la main pour la virer.
De toute façon, un sandwich à sept couronnes, c'est du vol, se dit Ryuko en haussant les épaules. Pourquoi tout était plus cher dans ce genre d'endroit ? Parce que leur produits était artisanaux ou "bio" ? C'était sur que ça avait l'air plus sain que la malbouffe qu'on pouvait acheter pour deux fois rien en ville. Mais après tout, quelque soit la qualité, ça faisait le même boulot, a savoir diminuer la faim... ce que l'adolescente n'arrivait pas à faire, ou alors, en volant des œufs ou des légumes dans les potagers des fermes pendant la nuit. Ressortant de la boutique en soupirant, elle se dit qu'elle trouverait bien un arbre fruitier ou des baies à manger en pleine nature. Et puis, elle pouvait tenir, ce n'était pas comme si elle était affamée. Frissonnant à cause de la fraîcheur matinale, elle marcha le long du chemin terreux qui faisait office de rue, donnant des coups de pieds aux cailloux qui rencontrait le bout de sa chaussure. Les gens du villages ne voyant souvent pas d'un bon œil une étrangère rôdant dans leurs rues, Ryuko préféra changer d'endroit. Quittant tout ses paysans, elle enfourcha son scooter qui l'attendait posé contre un mur, et sortit rapidement du village. C'était certes amusant de se balader un peu partout, mais une fois les économies absorbées, cela le devenait un peu moins.
Le deux-roues filait à une vitesse peu réglementaire sur les routes montagneuses, dérangeant la forêt qui s'éveillait avec son bruit de moteur. Sans casque ni aucune protection, Ryuko conduisait rapidement, comme souvent, heureusement cette fois la route était sèche. Elle savait qu'elle avait encore pas mal de kilomètres à faire avant d'arriver à la tour... d'ailleurs sans doute ferait-elle mieux de retourner chez elle à la capitale au lieu de s'en éloigner encore plus, mais tant pis. L'espèce de dragon en matériaux était la seule personne avec laquelle elle ne s'énervait pas lorsqu'elle parlait, et évidemment, la seule personne qu'elle connaissait dans les environs... plus ou moins, en tout cas. Les écouteurs dans les oreilles diffusant une musique qui s'apparenterait plus à de la soupe auditive insupportable pour les non-initiés, la jeune fille conduisit un bout de temps, suivant les routes bétonnées des montagnes qu'à force de parcourir en long et en large, elle commençait à connaître, elle avait ses propres points de repères pour arriver à la tour vers laquelle aucune route conventionnelle ne menaient.
Comme d'habitude, Ryuko dû laisser son véhicule, impossible d'aller jusqu'à la tour avec, c'était trop caillaisseux et elle ne voulait prendre le risque de crever ou se manger le sol. Elle posa pied à terre et le planqua donc à l'écart de la route, derrière des rochers, bref dans un endroit ou personne ne venait, pas même pour un pique nique vu la tronche de l'endroit. Des rochers secs et de la poussière, pas vraiment une zone accueillante... elle n'imaginait pas la tête des gens qui avait décidé de planter une tour dans ce coin. En commençant à marcher, elle se souvenu d'un coup qu'elle voulait s'arrêter pour chercher des fruits, mais trop tard... n'ayant pas envie de faire demi-tour, l'adolescente se mit à courir et sauter agilement entre les rochers. C'était un peu comme en ville, avec les gens en moins. Pour autant, ce fut même pas essoufflée qu'elle arriva en vu de la tour. À part ce truc, il n'y avait vraiment rien, ici, et il ne fallait mieux pas rester en plein cagnard, heureusement que ce n'était que le matin. En avançant entre les falaises, elle leva la tête, voyant la forme étrange du dragon flotter au-dessus de la tour, déjà présent, ayant l'air de surveiller les environs. Ryuko ne lui fit pas de signe, de toute façon il devait l'avoir remarquée avant qu'elle ne le voit, et alla s'asseoir en tailleur sur une pierre. Pourquoi est-ce qu'elle venait ici déjà ? C'était la question qu'elle se posait à chaque fois, sans avoir le début d'une réponse, car comme d'habitude, elle était l'intruse, celle qui n'était pas à sa place et ne devrait pas se trouver ici.
Elle regarda l'espèce de chemin que faisait la pierre, conduisant jusqu'au pied de la tour. Ça serait facile d'y aller, mais même si cela était frustrant de ne pas savoir ce qu'il y avait à l'intérieur, elle savait pertinemment que Dahaka allait la manger – ou pire – s'il elle faisait mine de vouloir entrer dans son édifice chéri. Mais il ne valait mieux pas y penser. Ryuko leva légèrement sa paume gauche comme si elle tenait quelque chose, la fixant longuement et se concentrant dessus pendant quelques secondes, essayant de faire apparaître de la magie... mais s'était toujours complètement hasardeux. Comme toujours, la petite flamme entièrement rouge vif qui apparu ne dura que deux ou trois secondes, à la manière d'un briquet qui n'arriverait pas à s'allumer. De toute façon, elle abandonnait rapidement et n'essayait pas plus de trente secondes.

***

Hehooo, Holly... tu dors ?
Ce matin fut particulièrement difficile pour la concernée. Lorsqu'elle reprit conscience en entendant la voix de son dragon résonner dans sa tête, Holly grimaça en sentant une légère douleur sur sa joue. Avec toute les peines du monde, elle redressa la tête, clignant plusieurs fois des yeux... complètement avachie sur son bureau, le dos en compote et les bras engourdit. Avec un long soupir, elle se redressa et laissa son corps s'appuyer sur le dossier de sa chaise, un peu fourbue après avoir passé des heures dans une position inconfortable.
Tu t'es encore endormie sur ton bureau ? s'enquit Welo.
Holly se frotta les joues, tournant la tête vers sa fenêtre aux stores baissés, qui laissait filtrer quelques rayons de soleil dans la pièce. Et mince, la matinée semblait déjà assez avancée... elle entendait même son réveil sonner à l'étage, évidemment pas assez fort pour que ça puisse la réveiller. Il devait sonner depuis un moment, sans personne pour l'arrêter. Se recentrant sur ce qu'elle faisait avant de s'endormir sur ses feuilles, elle fixa les dossier et toute la paperasse magnifiquement étalée devant elle. Une vision des plus communes. Sentant que le dragon attendait qu'elle lui réponde, Holly se leva de sa chaise.
J'ai du boulot, moi, contrairement à certains... c'est usant de devoir trier les informations. Tu n'imagine pas le nombre d'opportunistes qui fournissent de mauvais tuyaux juste pour toucher la récompense mise sur la tête du griffon. Et je ne dois négliger aucune piste.
Elle sentit l'amusement du dragon, qui ne fit aucun autre commentaire. Comme un automate, Holly se rendit dans sa cuisine pour mettre en route la machine à café, et aller se prendre une douche.
Tu devais pas aller voir ta cousine ? continua sa cavalière.
Si... mais elle traîne. Alors je m'ennuie.
En attendant, Welo volait au-dessus de la ville à bonne hauteur, décrivant paresseusement de grands cercles, parfois fermant les yeux et se laissant glisser sur les courants venteux. Pour autant, l'air au-dessus de la ville n'était pas des plus agréable, souvent chargé d'odeurs humaines ou mécaniques. Le dragon jaune tourna un peu autour des quartiers de l'armée, croisant au passage quelques autres dragons de l'armée du roi, et retourna errer au-dessus des immeubles, regardant d'en haut les humains s'agiter dans les rues. Cette ville était de plus en plus grande, c'était impressionnant de voir comment ils pouvaient se multiplier rapidement. S'approchant du palais royal, il donna un coup d'aile pour faire demi-tour après avoir vu le vouivre blanc perché sur l'une des tours, et dérangeant sa cavalière qui prenait une douche froide pour se réveiller un peu plus, il lui dit les dernières nouvelles.
Reste sur tes gardes, le chien est rentré.
Un peu agacée par la paranoïa dont pouvait faire preuve son dragon, Holly soupira longuement.
La guerre est finie, je te rappelle. Je ne suis plus cavalière d'Argeya.
Pas sur que ce soit entré dans la tête de tout le monde, si tu veux mon avis.
Qu'est-ce qu'il pouvait être têtue celui-là, songea Holly. Bien que effectivement, les gens qui n'arrivait pas à accepter le fait qu'elle avait accepté le changement – merci redondance – était parfois assez lourds, surtout quand il s'agissait de ses supérieurs. C'était vraiment si dur à imaginer ? Enfin, de toute façon, ils pouvaient bien dire ce qu'ils voulaient, elle, elle faisait son boulot et point barre. Après que ces papiers seront réglés, elle irait bien faire quelques passes d'arme d'ailleurs, histoire de se mettre en jambe pour la journée. Mais avant... tout en buvant presque d'une traite sa tasse de café, Holly fixait son bureau dont on ne serait même pas dire la couleur tellement il était couvert de papiers. Rapidement avec son habileté habituelle pour ce genre de choses, elle rassembla tout ce bazar, les classant bien comme il le fallait, et une fois changée, elle sortit de chez elle, les dossiers sous le bras. Une fois les escaliers de son immeuble d'appartement dévalés, elle regarda la rue, déjà très animée.
Welo, tu n'aurais pas vu Iwaizumi à tout hasard ? Il faut que je lui remette des rapports.
Pas vu. T'as qu'à lui envoyer un message.
Ah oui, tiens. Le téléphone portable était de mise. Par réflexe, elle le sortit de la poche de sa veste noire, et tapota rapidement un message à destination de son supérieur. "Rapports OK, besoin de votre signature. Serais au quartier général dans dix minutes." simple et concis, pas besoin de plus. Évitant évidemment de déranger Welo alors qu'une invention extraordinaire s'appellant tramway existait, Holly commença donc à se rendre sur son lieu de travail.
Welo quand à lui, lassé de faire des cercles au-dessus de la ville, s'en éloigna un peu, pour aller se poser sur le flanc d'une montagne qui surplombait la ville. Il avait une belle vu d'ensemble d'ici, et c'était une position stratégique, car il se doutait que sa cousine adorée allait arriver par le sud, donc il se mettait en vu pour ne pas avoir à se chercher, la capitale était tout de même assez grande. Tout content de revoir un membre de sa famille, il secoua la tête pour arranger ses poils, et se mit à lisser ses plumes. On se fait beau devant une dame, qu'elle qu'elle soit ! Ça faisait un petit moment qu'il n'était pas allé voir ses frères et sœur, en plus... ah les réunion de famille, c'était toujours compliqué, surtout avec une grande famille comme la leurs. Son grand-frère avait eut un dragonneau il n'y avait pas si longtemps, ça lui faisait étrange de penser qu'il était oncle, mais c'était amusant. Car oui, Welo avait des préoccupations biens simples, comme trouver à son tour la dragonne de sa vie, pouvoir se baigner quand il le voulait, des choses simples qu'il appréciait, après tout, même s'il paradait souvent, il restait un dragon modeste et appréciait ça. Il se contentait de vivre l'instant présent sans s'angoisser sur l'avenir.


Dernière édition par Crayon le Dim 10 Juil - 23:51, édité 1 fois
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Loupwolf
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptySam 9 Juil - 21:12




Reira resta quelques courts instant devant la façade du café, juste le temps de voir son cavalier disparaitre à l'intérieur. Ce fut qu'une fois ce point fait que la dragonne blanche se permit de décoller, tout en faisant tout de même attention aux mouvements de ses ailes avec les humains déjà présent en ville. Elle prit rapidement de l'altitude, s'élevant au dessus des maisons, des imeubles les plus haut. Vraiment que cette ville croisse autant en hauteur cela allait finir par devenir handicapant pour les dragons... Mais qu'importe. Elle ne passait jamais ses journées en ville de toute façon. Juste quelques instants, avant que la ville ne s'éveille totalement. Elle survolait Cylnaes ni trop rapidement ni trop lentement, elle appreciait observer les humains sortir peu à peu de chez eux pour envahir les ruelles de la grande ville. Toute la place que pouvait prendre les humains malgré leurs petites taille la surprendrait toujours. Ils s'étalaient et grignotaient les terrains aux alentours de la ville, lorsqu'ils n'avaient plus de plqce ils y remédiaient en construisant en hauteur. Ces pensées allant sur tout et rien, son vol paresseux du matin se terminant, Reira vira dans la direction opposée à la ville. Tout le temps où son cavalier travaillait elle aimait le passer dans des contrés plus sauvage que la ville de Cylanes, profiter de la nature sans grande contraintes. Pour ce dernier point elle était reconnaissante à son cavalier qui n'avait nullement besoin de selle ou autres brides que certains dragons avaient pour le confort de leurs cavalier. Bref pour ce jour-ci Reira rejoignit la forêt la plus proche de la ville de Cylnaes. Se posant à terre et repliant soigneusement ses ailes sur son dos elle n'avait aucun problème pour se faufiler au sol, entre les branches comme le ferait un félin. Bon un gros félin. Mais elle n'était pas un énorme dragon, dans la moyenne en fait pour son espèce, espèce pas bien grosse au passage, et cela était utile quand il s'agissait de se déplacer. Cette heure-ci était parfaite pour chasser, les gros animaux et monstres nocturnes allaient regagner leurs habitats et les autres commençaient à sortir avec la nuit se couchant. Bref l'heure idéal pour chasser si l'ont désirait de la diversité. Et si Reira avait fait un vol assez long tôt dans la matinée avant que son cavalier ne se lève, elle n'avait pas encore prit le temps de chasser, alors elle n'allait certainement pas se gêner. Elle comptait bien attraper sqns tarder un copieux petit-déjeuner avant de pouvoir délaisser cette forêt et repartir se baladait dans d'autres endroits d'Argeya. Comme elle le faisait chaque jour, mais elle ne voyait aucune raison de changer ce quotidien là qui la satisfaisait très bien.

*****

La ville était à nouveau bruyante et vivante. Tout ce que l'on attendait d'une capitale. Le changement s'était fait tellement rapidement par rapport au tout début de matinée. Même si, si on lui avait posé la question, Iwaizumi serait incapable de dire avec exactitude depuis combien de temps est ce qu'il circulait en ville. Observant ce qui l'entourait. Avec un regard exterieur on pourrait prendre son air renfrogné pour une sorte d'indifférence et une mauvaise humeur matinale mais cela n'étaitnpqs le cas, il observait simplement avec attention ce qui l'entourait. Notant dans un coin de son esprit tout ce qui avait le mérite de retenir son attention, soigneusement comme si il avait griffoné sur un cahier. Parfois de simple petits détails peuvent être d'une importance cruciale. Alors même si il n'avait pas changé d'avis, trouvant toujours que pour le moment simplement veiller sur la ville ainsi était une perte de temps il prennait tout de même ce point au sérieux. Comme tout ce qu'il entreprenait dans le cadre du travail de toute manière. Si sa sœur était là elle le houspillerait sûrement encore car il se prennait bien trop la tête. Quoi qu'il en soit ce ne fut qu'il ce fut quelques heures après depuis qu'il avait commencé sa patrouille qu'Iwaizumi sentit son portable vibrer. Sans perdre de temps pour le consulter, Iwaizumi ne fut pas surpris de d'abord constater qu'l s'agissait d'un message d'un de ses subordonnés. Hopkins venait de lui envoyer que les rapports étaient terminés. Iwaizumi remit son portable dans la poche de son pantalon, il redressa la tête pour repérer le chateau du roi qui surplombait la ville. En marchant il y serait d'ici une dizaine de minutes. Parfait, quand le timing était parfait c'était quelque chose de vraiment satisfaisant. Et comme Iwaizumi avait horreur de laisser les choses trainer, encore plus quand il s'agissait de papiers en fait, cela s'entassait trop facilement, il ne perdit pas de temps pour prendre la direction des quartiers générales.

******

Il était bien plus agréable de profiter du silence de la forêt plutôt que du bruit des villes qui devaient déjà être remplis de monde à cette heure-ci. Mais malgré cela, il ne pourrait pas profiter plus longtemps de la nature qu'il appréciait tant, si le monde sortait alors lui devait aller vendre. Même si il le voulait il ne pouvait pas passer à côté d'une journée de travail, en tout cas pas au matin où beaucoup aimaient sortir pour profiter totalement de leur journée. Au moins il avait passé une nuit de plus en forêt, vu qu'il n'y risquait en dehors des intempéries pas grand chose, il n'avait pas vraiment à se plaindre ce n'était pasncomme si il était déjà resté pendant des heures en villes. Alors Lev sortit enfin de sous les arbres, quittant la protection de la forêt pour pouvoir mieux rejoindre sa dragonne. En attendant avec la luminosité plus présente en clairière qu'en pleine forêt il put mieux constater les dégats sur sa manche. Il soupira en constatant le trou dans son kimono, bon en même temps il savait très bien qu'il valait mieux s'habiller pratique quand il sortait en forêt et pas opter our des habits qu'il jugeait confortable . Mais tout de même, il était maintenant bon pour recoudre sa manche, après tout hors de question de jetter un vêtement juste pour un petit déchirement de tissu. Enfin pour le moment Lev ne voulait pas trop se préocuper de ça, il aurait le temps de s'en occuper un peu plus tard, en attendnat il scruta le ciel en espèrant y appercevoir Torn.

(MERCI a mon père pour ses 5giga mais ça rame tant que je repost pas avant Samedi et ne suis pas en mesure d'ameliorer ce post 0/)
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyMar 12 Juil - 3:21

[cray arrête de me piquer mon "dark red"  Bon sinon on a aussi fait une monnaie, que vous pourrez voir dans tour d'horizon aussi. On rajoutera d'autres choses peut-être encore mais on vous tient au courant !]

Cela faisait déjà un petit moment que la vouivre se tenait en haut de la tour, bien droit, l'air arrogant et fier alors qu'il surveillait cette ville. Il se sentait bien en hauteur, à sentir le vent frais sur ses écailles, lui rappelant légèrement son nid qu'il ne voyait plus très régulièrement. Il se disait qu'il devrait y faire un tour, faire déguerpir les dragons assez fou pour traverser un nuage d'électricité et aller vivre dans une grotte à l'électricité environnante et chargée en puissance. Même si dans le fond il n'était pas si inquiété du statut de sa grotte à l'heure actuelle. Peu de dragon prenait le risque de traverser éclairs et foudres pour aller dans une grotte tandis que des centaines et peut-être même des milliers de grottes ornaient l'île, que ce soit dans ses chaînes de montagne que dans le dessous d'Argeya.

Son regard se porta sur un corps long et dorée, munis de deux grandes ailes à plumes sombres, il se dit simplement que c'était encore ce dragon qui n'avait pas grand chose à faire dans l'armée. C'était plus fort que lui dans le fond, Arashi n'avait jamais aimé Welo et sa cavalière Holly, sûrement à cause des combats passés, de la méfiance de Zéro à leurs égards qui se répercutait sur son propre jugement. Même s'il savait que ce n'était pas juste, équitable, il ne pouvait réellement pas oublier les jours où ils avaient mené la rébellion pour retrouver un griffon qui les avait abandonné. Des fois il se demandait comment tout ceci se serait déroulé si les deux camps avaient accepté de discuter. Le dragon ne se serait pas foulé pour leur rappeler que l'oiseau s'était lâchement enfuis, qu'il ne les aidait même pas alors que les griffons pouvaient percer les écailles d'un dragon. Enfin, les choses avaient été faites, l'histoire s'était écrite dans un mélange de sang, d'encre et de sueur et même si aujourd'hui la plupart des civils lambda avaient oublié ce qu'il s'était passé, dans l'esprit de certains ce genre de chose était bien vivace. L'on ne pouvait pas enlever les opinions de chacun, on ne pouvait pas les obliger à aduler le roi il était vrai. Pourtant il fallait bien accepter les phases de changement, accepter que le gouvernement devait parfois changer afin d'apporter de nouvelles créations, une évolution et un regard neuf. C'était plus facile pour lui d'être neutre, il restait un dragon, si un gouvernement ne lui plaisait pas il pouvait simplement partir pour le nord, attendre une petite décennie le changement. Il avait le temps après tout. Il était encore jeune.

Pendant un instant la vouivre secoua la tête, puis tout le corps avant de déplier ses ailes et de s'ébrouer. Il y avait des fêtes il était vrai pour rappeler la fin des guerres, où des fêtes moins importantes aussi. Lentement il se souvint que des humains avaient parlé de préparatifs pour un événement. Décorer la ville -chose déjà faite-, exciter les esprits, les rendre attentifs et impatients. C'était une fête, en l'honneur de la fin de la guerre -de manière officiel- qui se déroulait le lendemain. Comme chaque année depuis trois ans on retrouvait un défilé, des activités qui rappelaient parfois un peu l'histoire, des boissons et de la nourriture un peu partout, des cafés et restaurants ouverts jusque tard dans une nuit illuminée qui pour certain serait sous le signe de la romance, pour d'autre un rendez-vous amical. Mais au final, c'était un moment où ils se réunissaient, humains comme dragons, pour finir par un bouquet final. Partout sur l'île on avait dû agencer des déplacements pour ceux qui venaient de loin. Des navettes, voitures, bus et parfois même ces dragons aux pouvoirs si étranges qui permettaient de voler à plusieurs sur leur dos.

Finalement Arashi ferma les yeux, se coupant un instant du monde et appréciant simplement la brise malgré le léger brouhaha de fond sur une ville agitée.

Tout était bon, tout était clean. Le pas de ses talons résonnaient dans le couloir vide alors qu'elle quittait la salle du trône, le roi s'était calmé en quelques sortes. Plus doux, plus aimant envers son peuple... Il venait tout de même de lui demander d'être dans son ombre le lendemain matin, pour ce « au cas où ». Il lui avait demandé juste pour le matin, et lui avait dit avec un sourire de profiter de la journée. Une journée de paye en moins, enfin, elle était assez rémunérée pour vérifier que personne n'attente à la vie du roi, mais c'était une journée à ne pas être sur les routes, à devoir rester en ville parmi des foules et des foules. Pour finalement par mourir d'ennui puisqu'elle n'appréciait pas faire des activités et passer une journée plutôt seule sur le sol puisque les rues ne seraient pas assez larges pour accueillir tous les dragons.
Arashi, on va aller plus dans les terres, on a peut-être des contrats quelque part avec les déplacements il doit bien y avoir des grands diplomates voulant être protégé.
Sans attendre de réponse la fleur maudite sortit du palais et la vouivre l'attendait déjà dans les jardins. Dorénavant il fallait mieux remonter les chemins. Un peu d'argent aujourd'hui, et un peu d'action devrait combler le vide qu'elle ressentirait le lendemain.

Le dragon était remonté vers la Grande rivière Elgarde, ces terrains là étant bien souvent des plaines où des forêts et des bois. De ce fait il n'était plus compliqué de repérer une voiture attaquée ou une personne pleine d'argent qui pouvait demander ses services.
Beaucoup de dragons aller en sens inverse du duo de mercenaire, les populations se réunissaient déjà afin de trouver des endroits bien loger et au centre de la ville pour ne pas avoir à se déplacer ni se mêler à la foule trop épaisse.
Arashi laissait son regard aller et venir dans le paysage, à voir les grands animaux se déplacer dans les clairières, les plaines, c'était toujours appétissant mais aussi agréable à voir. Il avait ralenti son vol, profitant de l'instant même si sur son dos sa cavalière blanche râlait légèrement afin qu'il aille plus vite jusqu'au moment où le vibreur du téléphone se fit sentir. Alors qu'elle regardait et répondait à l'appel sa main libre vint flatter le cou du dragon qui planait plus qu'il ne volait.

-Oui je peux accepter. Oui, il y eut encore une pause, nous serons là dans cinq minutes pour vous escorter. Mon service n'est pas gratuit. Vous pouvez aller plus que cent, je ne suis pas une mercenaire random vous savez. Pour une escorte j'en demanderais trois cent cinquante couronne d'or.
Un vilain sourire se dessina sur le visage du dragon, il la sentait devenir impatiente, et même si elle continuait de garder un air froid et une voix calme la personne qu'elle avait au bout du fil l'exaspérait. Ils n'étaient pas gratuit non plus après tout, puis cet homme devait gagner assez pour se permettre de demander Zéro et non pas un quelconque et fade mercenaire. Finalement elle lui murmura à l'esprit d'aller au nord de Tereldor, il attendait perdu dans une clairière. En cinq minutes hein... Arashi poussa un soupir et dévia de sa route vers Ormes-val. Cette fois-ci il ne traîna pas, et lorsqu'ils aperçurent enfin leur homme et sûrement ce qui était son dragon. Ils n'étaient même pas sur une route ou un chemin. Juste au beau milieu de la flore. Lorsque Arashi se posa au sol, faisant se plier chaque brin d'herbe, fermer les yeux à l'humain qui fut plutôt surpris du vent engendré. Le dragon de l'homme quand à lui se tasse un peu, n'osant regarder al vouivre alors que c'était un dragon à quatre pattes, qu'il atteignait facilement les deux mètres cinquante là où la vouivre à moitié couchée n'en atteignait que deux. Arashi ne cherchait plus à comprendre dorénavant, un dragon qui ne pouvait plus assurer la protection de son cavalier n'était plus un dragon à ses yeux. S'il ne pouvait pas veiller à son bien être, non pas spécialement par la force et la puissance mais aussi par la fuite ou l'intelligence alors il ne pouvait plus se faire appeler dragon puisque, ne pouvant plus protéger un minimum son cavalier et faire environ vingt-minute de vol vers le sud, alors il ne pouvait plus se protéger lui-même.

Des chiens. Certains dragons sont réellement devenus des petits toutous...
Quoi, cela t'exaspère ? Ou tu as peur de tomber dedans toi aussi ?
N'use pas de mes mots petite humaine.

Il lui lança un bref sourire avant que le groupe ne se mette en selle. La vouivre poussa sur ses pattes pour prendre son envol, l'autre mâle déjà dans les cieux l'attendait en regardant toujours à droite et à gauche, comme son cavalier. Même s'il savait que, comme partout, un dragon pouvait se sentir soumis, pouvait être aussi anxieux et stressé qu'un humain, Arashi se demandait si quelque fois la décadence de la race des dragons au stade d'animaux de compagnie n'était pas pas finalement due à ces Hommes trop faibles, n'entraînant, ne stimulant jamais leurs dragons afin que ces derniers gardent un minimum d'indépendance, de savoir vivre dans des endroits hostiles et difficiles. Aujourd'hui ce n'était plus que des dragons de salon. Lui n'avait connu que Zéro, comme si toute sa vie il n'avait attendu que cette enfant, il l'avait formé, poussé, à devenir mercenaire, à devenir forte.
Mais loin de jeter la pierre sur un seul parti le dragon blanc savait que la faute revenait aussi aux siens pour accepter l'idée d'être un dragon de salon, de dépendre de quelqu'un et de ne pas continuer à vivre sa vie en milieu sauvage de temps en temps pour ne pas perdre les acquis. Ni même l'instinct.

Enfin, le dragon se reporta sur la mission, il fallait les escorter jusqu'à la capitale, et en plus ils s'étaient trompés, là où ils avaient dit être au nord de Tereldor, soit à plus de cinq cent kilomètre de la capitale, ils se retrouvaient sur la même ligne que la ville au final, près de trois petits lacs, soit perpendiculaire à la capitale. Ils n'étaient qu'à deux cent quatre-vingt cinq.
A une vitesse constante Arashi se disait qu'ils en auraient pour un peu plus d'une heure, puisque après tout les cavaliers supportaient plutôt bien la vitesse de leur dragon. Sûrement était-ce la magie, ou le fait qu'une fois sur le dos du dragon s'était comme s'ils ne faisaient plus qu'un ? Une seule chose était sûre, leur contrat se composait de deux idiots sans aucun sens de l'orientation et vraiment incapable d'aller regarder sur leur portable leur localisation. C'était risible.


***


Cette fois elle était réellement en retard, elle avait beau aller le plus vite possible la distance était vraiment immense ! Et ce froid... polaire ! La dragonne était toute haletante, pantelante et semblait passer en rase-motte en tant que véritable furie. Même une femme trompée et découvrant la supercherie ne pouvait, en cet instant, aller plus vite. Dire qu'elle aimait prendre son temps... Welo devait bien patienter, et même s'impatienter.

Ce fut le soulagement lorsqu'elle aperçut la ville, si bien qu'elle se posa quelques instants afin de reprendre son souffle et d'éclater de rire ? Elle était allée tellement vite, au-delà de ses compétences, qu'elle avait subi une véritable montée d'adrénaline qui s'évacuait par le rire. Bien, elle se dopait à sa propre adrénaline.
Après s'être calmée Némésis chercha ce dragueur un peu partout avant d'enfin l’apercevoir en hauteur, sur le flan de l'une des montagnes.  Elle se douta qu'il s'était mis là pour qu'elle puisse rapidement l'apercevoir mais... Némésis était plutôt du genre à se compliquer la tâche.
Plutôt joueuse, la sale gamine qu'elle était malgré son âge de jeune adulte, elle se faufila plus bas dans la ville afin de contourner le flan. Silencieuse, comme l'ombre qu'elle était, faisant des mouvements lents pour grimper un peu plus haut que Welo, pour grimper dans son dos, sans qu'il ne puisse la voir puis...

-BOUH !
Elle s'élança d'un peu plus haut du flan, fonçant en piqué sur le dragon jaune noir et à la langue radioactive, avant de hurler quand elle heurta son dos. Pourtant tout ne se passa pas comme elle l'avait prévue. Bon, en effet, elle n'avait strictement rien prévue, comme d'habitude, ou du moins son plan dans sa tête se dessinait comme celui d'un enfant de quatre ans : se cacher, lui sauter dessus et rire. La suite ? Quelle suite ?
La suite, la voilà en mille : le poids de la dragonne lorsqu'elle bondit sur Welo les fit basculer en avant, l'étonnement et la surprise se dessina sur le visage de la femelle qui ne sentit plus le sol. Ah. Mince.
A moitié sur le dos de son cousin, la tête juste à côté de la sienne elle regarda le vide leur tendre les bras. Pourquoi avait-elle fait ça ? Mais elle ne regrettait rien !
-Aaaaaah !
Elle ne peut empêcher un hurlement alors qu'elle aurait pu ouvrir les ailes, agripper Welo et ainsi arriver à gérer leur chute. Mais non, bien sûr que non, ça aurait été moins drôle sinon, bah bien sûr. De toute façon ,Welo aurait été trop lourd. Mollo sur les biscuits. Puis à moitié paniquée à moitié en train de rire la femelle était presque à quatre pattes (ows, you touch my tralala) sur le mâle, si bien qu'elle devait plutôt entraver les ailes plumées. Mais quelle connerie.

Par chance une petite pointe rocheuse dépassait du pan de la montagne, permettant ainsi aux deux compères de s'écraser sans trop de mal, et sans trop de blessures. Ils auraient peut-être quelques hématomes... De gros hématomes. Bien douloureux. Ceux qui peuvent vous empêcher de voler.
La femelle se remise bien droite, un grand sourire sur les babines, une lueur vraiment amusée dans les yeux et quelques plumes noirs dans la gueule (bah quoi ? Fallait bien se raccrocher là où on pouvait), se mit au-dessus de son cousin avant qu'il ne puisse se relever et...
-J'ai gagné !!
Gagner quoi ? Elle ne savait pas, mais elle avait quand même gagné. C'était comme ça, puis un homme laissait toujours une dame gagner n'est-ce pas ? Enfin juste après elle s’enquit de s'il allait bien en lui relevant la tête, tapotant le dos -elle n'était pas une plume non plus- et regardant les ailles et la peau du membre de sa famille pour vérifier que tout allait bien. Puis elle lui tapota aussi le haut du crâne avec sa queue touffue comme elle avait l'habitude de le faire avec les plus petits de sa famille. Même si lui était plus vieux.

-Dit, dit, tu m’achèteras ce truc rose là, tout sucré... ça fond dans la bouche... Barbe...
Némésis ne se souvenait plus du nom, mais elle se rappelait du goût, du sucre sur sa bouche qui la dérangeait mais c'était si bon, si délicieux qu'elle pouvait bien accepter d'avoir la gueule collante, et pleine de sucre puisqu'elle mangerait ensuite d'autres sucreries. Elle en bavait presque. Et déjà Némésis ne se souciait plus de la douleur, du choc, et de la petite chute qu'elle avait engendré. Elle, elle avait hâte d'être au lendemain et de s'amuser, même si les humains lui faisait un peu peur et qu'elle finirait en sandwich écrasée par la foule.


***


Elle était là. Il pouvait l'entendre et sentir sa présence magique. Elle était pleine de magie, presque submergée et pourtant il avait cette impression qu'elle ne le ressentait même pas. Puis elle était comme un aimant, lui même absorbait la magie pour s'en nourrir il pouvait donc la sentir affluer vers celle qui était depuis quelques mois sa cavalière. Il en profitait aussi pour dévorer tout ce flux et ce trop plein.
Après un moment le dragon céda enfin à aller la voir, il se glissa hors de sa tour, le bruit de son corps résonnant, puis il ondula au dessus dans la faille sur laquelle sa tour résidait, ce trou béant, ce ravin qui avait scindé la terre en deux et qui de son obscurité devait abrité moult dangers. Ses griffes raclèrent la roche, il remarqua encore quelques traces de sang sur sa main mais ne s'en préoccupa point, Dahaka n'était pas du genre à se soucier de comment il se présentait. De toute manière, il était bien conscient de la crainte et de l'effet de peur qu'il inspirait quand on le voyait, quand on le regardait. Mais tout ceci lui était tellement égal, il ne se souciait pas  de toutes les choses que pouvaient dire les Hommes, rien ne l'atteignait, rien ne pouvait l'atteindre.

Il se trouvait sûrement dans le dos de Ryuko, étant passé par la faille mais derrière sa tour il avait fait un contour et était remonté sur la falaise afin de la surplomber. Il la regarda quelques instants s'essayer à la magie, se rater tout simplement et laisser tomber. Abandonner comme si elle espérait que la maîtrise ne soit inné, ou que son acquisition soit rapide. Là où certains pouvaient mettre à peine quelques jours d'autres pouvaient y passer des années voir ne jamais y parvenir et mourir sans avoir su maîtriser leur pouvoir. Pourtant parfois Dahaka se disait que s'ils mettaient du temps alors c'était une bonne chose, pour lui un pouvoir immédiat résultait d'un pouvoir plutôt faible ou d'une personne si forte ou subissant un traumatisme si puissant que son pouvoir se déliait totalement pour aider la personne en qui il vivait. Tandis que les pouvoirs puissants mettaient du temps à être apprivoisée et n'était-ce pas le mieux ? Si un gamin maîtrisait trop rapidement une force au dessus de ses capacités physiques et morales donnait au final la mort ou la folie au possesseur.
Ses mains se posèrent sur la falaise dos à la gamine, il fit craquer la roche qui chuta en petit morceau le sol. Son corps se chargea de magie, les boules de sa queue devinrent azur et en face de sa cavalière une petite explosion retentit avant que Dahaka ne se glisse, se tenant au maximum près du sol, autour de la jeune fille, l'encercla pour finalement se tenir bien droit, bien haut de manière à ce que ses grandes mains ne touchent pas le sol.

Son regard braqué sur elle semblait l'analyser, la jauger et peut-être même la juger. Il ne disait rien, se muait, se terrait dans le silence parce que Dahaka se sentait indifférent aux humains, pourtant il se sentait comme plus attaché à cette gamine. Pas dupe, intelligent même, le dragon savait qu'il la protégerait si besoin, qu'il ne la laisserait pas aller à la folie, ou au devant de la mort. Même s'il pouvait la trouver insouciante, enfantine ou alors, comme tous les enfants de son âge, a vouloir déjà tout contrôler sur leur corps et leur vie il savait qu'il ne serait pas indifférent à ses besoins. Tant qu'elle respectait le fait que sa tour était inviolable alors il pouvait bien accepter ce qu'elle voulait de lui, tant qu'elle respectait le fait qu'il n'était pas un jouet alors il pouvait bien accepter de l'écouter et de la guider.
Ne tente pas de force un pouvoir qui ne t'obéis pas. Attend juste le moment où il se déverrouillera de son gré.
Même si sa nature faisait qu'il n'était pas bavard ce n'était pas pour autant qu'il ne parlait pas, même si c'était plus une transmission de pensée. Dahaka n'avait pas dit ça avec méchanceté ou gentillesse, juste son calme et sa neutralité, sans trahir le fait qu'il lui donnait le bon chemin à prendre au lieu de faire le mauvais choix et finir par se faire consumer par son propre pouvoir.

Enfin, le dragon préféra passer à autre chose, si bien qu'il lui demanda ce qu'elle voulait faire pour l'instant, n'appréciant guère la proximité avec la tour Teajin. Si les autres humains commençaient à voir que Ryuko pouvait y aller sans encombre alors ils pouvaient décider d'investir les lieux. Même si cet endroit était plutôt rude, mort et ne contenant qu'un sol dur, poussiéreux et sûrement pauvre en nutriment. Mais bien des curieux lorgnaient sur cette tour qui pour le dragon était l'unique lien avec un passé qu'il ne connaissait pas, avec une race dont il semblait presque le seul représentant. Même si en soit il ne semblait pas affecter par l'origine de sa race, la présence ou non d'autre dragon de son style ni même sa propre origine il avait ce besoin de protéger cet endroit de toute intrusion, comme si bien au final, toute cette histoire le touchait. Ne serait-ce qu'un tout petit peu. Puisque cette tour était le havre de paix de Dahaka, mais aussi un lieu à haute magie, ainsi que son propre tombeau.


***


Cela faisait un moment qu'ils marchaient. Vers le sud cette fois-ci en réalité. Même si King n'en montrait rien il se retrouvait un peu agacé, lui qui désirait se rendre dans le Nord. De plus ils avaient bifurqué alors qu'ils avaient bien avancé. Si bien que dès lors l'homme ne cessait de passer sa main dans ses cheveux, signe de son irritation malgré un visage totalement impassible ou alors il gardait ses mains dans les poches, sans dire un mot. La jeune femelle n'osait donc ouvrir le bec de peur de se faire rembourrer malgré le fait que ce n'était pas le genre de son cavalier qui réfléchissait assez pour faire une phrase qui montrait son souhait de ne pas parler sans être blessante. Au final c'était plutôt son indifférence qui faisait du mal à Yume, et cela, le jeune homme en avait assez conscience.

Plus tôt dans la matinée, alors qu'ils avaient réussi à grimper plus haut dans les terres froides la dragonne terrestre entendu des villageois s'exclamer. Non pas parce que son cavalier venait de leur rapporter la tête d'un leshen qui s'était vu un peu trop excentrique en attaquant des villageois mais parce qu'une fête allait bientôt avoir lieu à la capitale. Mais aussi et sûrement dans les autres grandes villes même si Cylnaes devait rester le lieu des plus grosses parades et des meilleurs stands ainsi que feu d'artifice. Pendant plus d'une heure après cet événement la dragonne était restée silencieuse. Ne contant plus les histoires qu'elle avait pu entendre au fil de leurs chemins. Bien entendu cela n'avait pas échappé à King qui, s'il apprécia le silence un moment, voulu aussi que Yume réagisse un peu comme à son habitude.
-Quelque chose te tracasse ?
Il s'était arrêté, lui faisait face et lentement le cœur de la dragonne se mit à faire des bonds, à sauter dans tous les sens et le sang battait ses tempes comme un marteau sur une enclume ! S'il découvrait...
Elle n'avait pas spécialement peur de son cavalier, mais il portait cette aura, se regard pénétrant qui l'obligeait à tout avouer, à tout révéler. Comme si elle se sentait acculée, poussée vers un coin où elle ne pourrait s'enfuir sans que cela soit une mauvaise ou une bonne chose. Elle se mordit la langue, la douleur lui fit grimper quelques larmes au niveau des yeux et elle recula de quelques pas. Puis enfin elle secoua la tête, signifiant que tout allait bien et qu'ils pouvaient continuer.

Yume voulait s'y rendre, rencontrer du monde, faire de nouvelles rencontrent peut-être même ! Pourtant elle savait que c'était plus dangereux pour King qui se retrouverait presque cerné par l'armée et s'il se faisait découvrir c'était certainement la prison qui l'attendait et peut-être à vie comparé à ses anciens compagnons de crime. Alors la dragonne des ombres refusa de faire un choix égoïste, ils étaient des voyageurs, des gens qui ne vivaient qu'avec une carte et une boussole pour se repérer dans l'endroit où ils se trouvaient, des gens qui n'étaient que de passage.
Elle n'avait pas remarqué que son cavalier s'était approché, le stress et l'angoisse, mais aussi la tristesse la rendaient aveugle et entièrement soumise aux sentiments négatifs qui se dégageaient de son corps.

Sans sourire, sans rien sur le visage comme toujours, King posa la main sur la tête de sa dragonne. Ce n'était pas quelque chose de difficile de deviner les choses auxquelles elle pensait, puis il avait aussi entendu parler de la fête. Même s'ils perdaient la notion du temps à force d'être perdu dans les chemins, où dans ces routes invisibles il se souvenait brièvement de cette fête récente. Ses doigts caressèrent un moment le haut du crâne, juste entre les deux oreilles, l'endroit où elle préférait le plus au point qu'elle en ronronnait presque.
-Bien, retournons dans le sud.
Après tout il pouvait bien faire ça, ils voyageaient et par conséquent retourner à la capitale dans le jour ou à un autre moment ne changeait pas grand chose puis cela faisait plaisir à Yume. Elle le suivait partout, sans se plaindre alors qu'ils marchaient encore et encore, sans crier de douleur lorsqu'elle se faisait mal et sans rien dire lorsqu'elle continuait de marcher même avec une cheville foulée, et lui lui cachait ce qu'il savait sur ce qu'elle recherchait. Il pouvait donc bien l'emmener voir une fête. Après tout, s'était-il dit, même pour lui cela faisait un moment, un long moment qu'il n'avait participé à aucun événements.

Son agacement par la suite fut plus un petit moment de réflexion, il se passait la main dans les cheveux pour montrer qu'il réfléchissait, et les gardait dans ses poches lorsqu'il trouvait une réponse et se concentrait de nouveau sur le paysage. Yume comprenait ses gestes comme de l'irritation alors que King s'imaginait juste divers et possibles scénarios quand à son retour à la capitale. Ils avaient beaucoup à parcourir, un peu plus de mille kilomètre en allant tout droit et sans suivre les routes -ce qu'ils faisaient à peu près-.
-King grimpe sur mon dos !
-Tu ne sais pas voler.
La femelle gonfla les joues, vexée, il était vrai qu'elle ne savait pas voler mais alors ? Elle pouvait être très rapide ! Avec une moue boudeuse elle lui bondit dessus, passa sa tête sous jambes pour qu'il se retrouve sur son dos et la dragonne partie d'un seul et violent coup. Ses ailes légèrement ouverte pour lui permettre de courir comme un chien mais en nettement plus rapide. S'il y avait bien un jeu auquel elle gagnait tout le temps c'était la course de vitesse sur de longue distance !


***


Les sillons creusés se remplissaient lentement d'eau, de cette eau putride et verte, pleine d'algue et de petits os. L'énorme chose noire, rampait dans ce marais qui était sa demeure, déchirait la terre, brisait les branches et ces arbres déjà morts. Hormis lui il n'y avait plus d'âme dans cette mélasse, ni serpents, ni monstres et encore moins d'humains. La langue fourchue claqua comme à son habitude, et un sifflement strident couvrait le croassements de quelques oiseaux de malheurs. Ce dragon ne pouvait pas voir tout son corps, si bien que plus bas, vers sa queue, quelques monstres tentaient d'y planter leurs crocs, de dévorer cette chair énorme qui pourrait les nourrir encore et encore jusqu'à la fin de leur vie. Pourtant leurs crocs ricochaient sur les écailles du dragon serpent, ils se brisaient les dents à vouloir les faire pénétrer dans ce monstre à la peau presque indestructible. D'un moment de queue il projeta ceux qui désiraient le dévorer. Deux cents mètres plus loin la tête du dragon n'entendit pas les craquements, les os se tordre et les corps prendre un angle trop étrange pour affirmer qu'ils étaient encore en vie.

La faim le tiraillait, il se sentait affamé malgré le temps qu'il avait dormi, usant nettement moins de nutriments, de forces. Mais son dernier repas remontait à déjà trop de temps, peut-être plus de six mois? Alors même en dormant son corps voulait manger, dévorer, se nourrir. Cependant rien à engloutir, comme si le marais lui même savait qu'il ne fallait pas nourrir une atrocité pareil. Cela mettait ce dragon dans une colère noire. Il avait besoin de dévorer, d'engloutir des villages entiers, plus, il avait besoin de détruire, d'entendre les cris et les pleurs. Son regard laiteux fixait droit devant lui, et sa quête d'humain commençait.

Très peu de villages naissaient et survivaient autour de la Tourbe aux serpents, entre les villageois qui refusaient de créer des maisons à cause des serpents qui bien entendu ne se tenaient pas aux limites du marécage, mais aussi à cause des rumeurs de fantômes qui subsistaient autour de cet endroit. Pourtant le pire restait la mise en garde d'anciens rescapés sur Arai. Sur ce dragon qui ressemblait en tout point à un cobra géant. Sur ce danger, que même le gouvernement avait dit, interdit même, la construction de village trop près de cet endroit. Si bien qu'à force le dévoreur devait toujours s'exposer un peu plus, toujours aller chercher sa nourriture plus loin, comme si l'armée voulait le guider vers un traquenard. Comme s'ils pouvaient, ne serait-ce que l'effleurer, que traverser ses écailles dures que même ses propres crocs ne pouvaient transpercer. Comme s'ils pouvaient l'atteindre.

Arai releva la tête, apercevant quelques dragons au-dessus de lui, mais, même s'il faisait deux cents mètres, ils étaient trop haut pour qu'il puisse ouvrir la gueule et utiliser sa propre force pour se projeter un peu en hauteur. Il ne pouvait pas se lever comme cela sans s'enrouler autour de quelque chose : le poids de son corps le balancerait forcément vers l'avant.
Il était donc sorti des marécages putrides et sales qui l'avaient abrité durant un moment, durant son long sommeil. Alors, comme à son habitude il se réveillait pour aller manger, avant d'aller se rendormir dans la chaleur des feu-follets et dans l'humidité de la Tourbe aux serpents.
Un grondement sifflant s'éleva de nouveau, alors que le dragon râlait de ne pas pouvoir refermer ses crochets sur ces si petits dragons comparés à lui. Il rampait alors vers le fleuve Yvel, espérant trouver près de cette rivière des villages à raser, des personnes à tuer et à engloutir.

Si Cylnaes interdisait la construction de village près de la Tourbe aux serpents alors Arai leur ferait regretter de devoir le pousser à aller plus loin à chaque fois. C'était une erreur de le laisser se rapprocher autant de la civilisation puisque, tant qu'il avait à dévorer, il ne s'en privait pas. Il était un destructeur, une abomination. Alors vouloir le priver de nourriture, c'était le sous estimer gravement. Mais c'était surtout le rendre fou de rage et lui donner une bonne raison de répandre son venin sur les villages et les villageois.

Notamment quand, dors-et-déjà, le profil des maisons se dessinaient au lointain et qu'il apportait avec lui comme une aura de chaos, de désespoir et de fin, là où dans la tête du dragon, la joie et le bonheur souriaient d'un air sinistre et déplaisant.


***


L'onde était dorénavant calme, les pêcheurs étaient partis, remerciant la dragonne qui avait amené des poissons à foison dans leurs filets. Elle était retournée dans les profondeurs, nageant entre quelques mégalodons qui refusaient de s'en prendre à une force si calme, si pure. Puis pour ceux nageant un peu trop rapidement ils subissaient un courant fort du à ses deux grandes nageoires ou sa queue. Et quand celle-ci, avec les nageoires, touchait l'un de ces requins légèrement trop grand ils s'écartaient le plus rapidement possible, subissant un choc sur leur peau, leur squelette et leur corps tout entier. Comme un appel d'air violent, mais cette fois dans un courant appelant vers l'arrière au moment même où la nageoire continuait son cercle pour finalement s'écraser avec force sur ce danger.

Kishibe s'enfonçait dans les profondeurs, dans la noirceur qu'elle éclairait de ses organes lumineux, tout comme la plupart de sa race qui rendait les fonds marins plus lumineux que la lumière du jour. Pendant un court instant la femelle secoua la tête pour échapper à quelques requins voulant goûter à ses cornes puis enfin elle stoppa sa descente. Elle n'était pas encore assez profond pour les Hommes plongeant, ni assez loin pour que les rayons du soleil ne s'évanouissent dans le liquide. Pourtant ce n'était pas d'aller encore dans les ténèbres, de plonger dans cette ombre qui quelques kilomètres à peine plus bas ne deviendrait qu'un jour illuminé de lueurs bleutées et azurées, qui la faisait nager ici. En vérité Kishibe partait, elle s'en allait de cette mer dangereuse et ce saut tantôt sonnait plus comme un salut et un au revoir à tous les pêcheurs qu'elle quittait pour le moment. De manière générale Kishibe restait un mois environ dans chacune des mers parfois un peu plus dans l'Astrale et la sanguine qu'elle pouvait ne pas voir pendant deux mois. Pourtant elle préférait passer plus de temps dans l'Abyssion, berceau de sa naissance mais aussi l'endroit où le danger était plus élevée. En ce moment cela faisait deux longs mois que les pêcheurs devaient l'attendre dans la mer Astrale, si bien que la dragonne commença son court périple dans les Canaux vif-argent.

Le changement de paysage était radical, elle passait d'un milieu relativement profond où sur plusieurs kilomètres il n'y avait que de l'eau, aucune falaise, aucun sol même, à un lieu plus étroit, légèrement profond pour permettre à un membre de l'espèce de Kishibe de nager. Puis surtout, surtout, il y avait beaucoup de plante. L'eau, quelques kilomètres après que la dragonne ne se soit enfoncée dans le canal, était devenue plus marron, vaseuse, même elle remuait les sédiments en nageant le plus près de la surface. Sa plus grande corne frottait contre la roche et y laissait comme à son habitude un petit sillon, et quelques fois une grande algue s'enroulait autour de sa queue. Ce n'était pas foncièrement dérangeant, elle ne les sentait qu'à peine et continuait sa route en les arrachant.

La chose qui l'embêtait le plus était la vision. Cette eau terreuse qui se mêlait avec la couleur de la roche. Mais aussi ces grandes plantes qui grimpaient au niveau de son visage et s'emmêlaient dans sa barbe. C'était certes beau à voir mais plus dérangeant puisque si au niveau de sa queue elle pouvait vite l'arracher, au niveau de la tête la chose était plus délicate : Kishibe ne pouvait la secouer sans risquer de créer un tremblement en se heurtant de manière violente à la berge. Elle souffla quelques bulles, comme si elle soupirait, continuant calmement son chemin en positivant, se disant qu'elle avait l'habitude après et que ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Même si le chemin était un peu longuet en fin de compte, et qu'il allait lui falloir plusieurs heures pour arriver à l'autre mer. Même si elle devait parfois gêner les quelques pêcheurs du canal puisque les poissons s'écartaient afin de passer sous elle, sûrement par peur de se faire avaler. Pourtant Kishibe n'avait pas spécialement faim, elle se portait même très bien et son chemin était calme et agréable pour elle. Quoi de mieux afin de bien commencer la journée après tout ! Malgré une eau vaseuse... Ce n'était qu'un détail !


***


L'armée était un peu su le qui-vive, lui aussi avait été envoyé en patrouille dans les rues de Cylnaes afin de noter les diverses choses même si au final il ne repérait rien d'anormal. Ou bien il faisait plutôt mal son travail, après tout, même s'il avait quelques années derrière lui il était plutôt tête en l'air, pas spécialement observateur et ses compagnons se moquaient souvent de lui sur ça. Après tout, il était plus taillé pour le combat dur et pur, certes il n'était pas dénoué d'intelligence, c'était plus un choix : lui aimait la baston, moins l'observation et la passivité.

Glissant sa main dans sa tignasse blonde qui faisait se retourner sur son chemin beaucoup de femmes, il se disait simplement qu'il aurait préféré s'entraîner à la caserne plutôt que de devoir surveiller les rues de la capitale. Puisque au final il faisait plus une balade qu'un réel tour de garde. Il se surprenait même à regarder à l'intérieur des cafés ouverts et des magasins dont les devantures semblaient appeler à la festivité. Dans le fond vivait l'incompréhension : on fêtait la fin de la guerre le lendemain, pourquoi diable il y aurait des délinquants ou des castagnes un jour de paix ? Pareillement pour la veille et le lendemain ! Il était d'accord que quelques jeunes chercheraient à voler où faire les cons, puis le soir peut-être quelques personnes ayant trop bu mais pour lui cela ne nécessitait pas le déploiement de la garde. Juste de quelques types dont le métier était de veiller sur la population, voir les bleus de l'armée mais pas des types comme lui avec à leur actif plusieurs années de pratique. Dans un sens il se sentait presque vexé qu'on l'envoie faire ce genre de chose. Un travail qui n'était, ne pouvait, pas être à sa hauteur et pourtant il n'avait pas ce loisir de se montrer rebelle face à ses supérieurs.

Enfin... pour le moment il pensait plus que son attitude faisait un peu gamine à boycotter ce sale boulot en prenant presque du bon temps et s'il ne portait pas l'uniforme de soldat il serait très certainement déjà parti acheter un truc à manger et dépêché de trouver une midinette pour la soirée et tout le lendemain. C'était des vrais attrapes-filles ce genre de fête. Il en souriait avec un air apaisé rien qu'à y penser. Certes l'origine de ça était tout récent, et beaucoup pensaient au véritable but de cet événement : la célébration de la fin de la guerre, pour autant d'autres voyaient plus ça comme une aubaine pour avoir un peu de sexe.

Il s'imaginait déjà avec une femme à petite poitrine comme il les aimait, plutôt petite et aux hanches larges -les femmes appelaient ça un A- aux cheveux courts et roux, aux grands yeux verts... Il voulait seulement passer du bon temps comme la plupart des hommes jeune adulte, et en bonne santé après tout ! L'on ne pouvait lui reprocher une telle chose. Pourtant ses plans volèrent en éclat de manière soudaine, abrupte et inapproprié. Il fut stoppé net dans sa rêverie lorsque son œil fut attiré sur sa gauche, par une ruelle propre, bien éclairé où un gamin regardait tranquillement quelqu'un se planter des ciseaux dans le poignet.

-Tu vois... Tu n'y arrives pas, tu n'es pas capable de mourir, tu veux te dire et penser que tu en es capable mais au final tu es comme tout ces paysans. Juste un lâche qui n'est même pas capable de me trouver un livre et encore moins de bien se planter un ciseaux dans les veines. Je comptais sur toi tu sais, changea-t-il soudain de ton, j'avais un peu d'espoir que tu sois légèrement au-dessus de ces humains faibles et pathétiques... Aw, il semble que je me sois trompé, de nouveau sarcastique.
-HEY TOI, qu'est-ce que vous faites ?!
Le gamin assit sur un énorme bidon, les jambes croisés et la tête posée sur ses mains elles-mêmes sur les genoux, se tourna légèrement pour voir le nouveau venu. Le soldat eu un relent de dégoût en voyant tout le sang face à ce sourire narquois et fier comme s'il venait d'atteindre un but. Il ne pouvait pas voir ses yeux cachés par quelques mèches d'un étrange gris-bleu mais le tout sous une capuche étrange. Ce n'était qu'un gosse n'est-ce pas ? Pourtant ses mots... Ses mots l'avaient fait trembler, au point même qu'il avait voulu fermer les yeux et repartir mais son sens de la justice et de l'honneur l'avait arrêté dans cette envie et l'avait ensuite poussé à faire à hurler. Le mioche ne se sentit nullement concerné et il reporta son attention sur l'autre qui regardait le sang couler de son poignet et le ciseaux levé dans l'autre main avant de reprendre d'une voix calme, nullement affectée par la scène :
-Tu as raison, vas y, meurs. Je ne te retiendrai pas de toute manière alors fait ce que tu as à faire, si tu veux t'ôter la vie alors fais le. Après tout, je n'ai nullement besoin d'un moins que rien comme toi, incapable de localiser un livre alors qu'il est le fils d'une famille d'occultiste.
Cette fois-ci le soldat sortit son arme, un huit millimètres, il mit en joue son arme sur ce mioche encapuchonné tout en s'approchant de celui blessé. Il le sentait tellement brisé qu'il n'eut aucun mal à lui faire lâcher la pair avant de prendre son téléphone et d'appeler des secours avec une équipe de personne au pouvoir de soin rapidement. Le gamin le regardait sans rien dire ni rien faire, nullement inquiété de la situation.
-Dites, je cherche un livre, aux reliures plus noirs que les ténèbres et aux écritures incompréhensible... Le gouvernement ne l'aurait-il pas en sa possession ?
-... Petit encu...
L'équipe arriva déjà sur place, et dès lors, le mioche laissa tomber et s'enfuit. Il se mit à sa poursuite, mais sa vitesse était trop déconcertante, et son pouvoir ne lui était d'aucune utilité, de plus appeler son dragon ici ne servait non plus à rien. Pourtant il avait tenté de le rattraper sur plusieurs bons kilomètres. Sans succès. Le gamin c'était tout simplement évaporé, et dorénavant son sourire semblait hanter son esprit, il ne revoyait que cet air hautain et ce rictus malsain alors qu'il incitait quelqu'un au suicide.
Le soldat porta sa main à sa bouche. Il se sentait mal. Sa tête tournait. Le monde vacillait. La bile remonta. Puis il vomit un mélange de repas et de bile contre un mur. Dégoûté il vomit une nouvelle fois. Ses jambes le lâchèrent, et sans même réfléchir il arrêta de se porter. Il tomba, la tête contre le mur où le vomi avait giclé, les mains et les genoux dedans. Il se sentait mal.


-J'aurais pu m'en sortir sans toi salope inutile.
Ses paroles acerbes l'affectèrent mais elle ne le montra point. Elle l'avait aperçut alors qu'il s'enfuyait et sans réfléchir avait passé ses bras à la douce odeur de raisin sous lui pour le soulever. Dorénavant ils se trouvaient sur le toit d'un étrange café où les gens combattaient pour avoir une ardoise vide. Il s'était assit sur le rebord, les jambes pendant dans le vide, le regard rivé sur son portable alors qu'il regardait le gps incrusté. Finalement son livre lui échappé encore une fois alors qu'il s'était senti si près du but. Les humains étaient si décevant après tout, il devait tout faire lui-même.
-Misu...
-Tais-toi un peu et va-t-en. Je ne veux pas te voir traîner dans mes pattes dragonne qui ne vaut pas mieux qu'une merde.
Baissant un regard triste la femelle de raisin retourna plus près du sol, ondulant à hauteur humaine, sans rien dire lorsqu'elle se faisait bousculer afin de soudainement reprendre un air joyeux et de distribuer de temps en temps du raisin. Ou bien, quelques fois, d'aider un enfant perdu en lui prenant la main pour le guider jusqu'à ses parents. Mais elle ne pouvait faire ça à son cavalier, car il n'était plus un enfant, mais un adulte de vingt-cinq ans.
Grape n'avait plus le droit d'agir comme une sœur, une mère ou une amie pour lui, car elle n'était qu'une dragonne faible, ne pouvant le transporter qu'en le tenant ou parfois sur son dos sous ses autres formes, mais elle ne pouvait le transporter sur de longues distances. Misuto était déjà grand, et il la haïssait chaque jour un peu plus.
Pourtant elle ne voulait pas montrer ça au monde qui l'entourait... Elle, elle voulait juste distribuer un peu de bonheur, de joie et de sucrerie aux gens forts, aux gens faibles, à ceux qui lui demandaient, à ceux qui n'osaient pas. Tant qu'elle avait ça, alors Grape endurait l'ignorance de son cavalier, sa grossièreté et ses paroles rudes. Et elle endossait chaque parole avec un sourire et un grain de raisin. Et ce, même si elle avait voulu passer le lendemain avec lui, prendre plaisir à cette célébration, s'amuser, rire, regarder de belles choses et au final passer un bon moment avec ce cavalier qu'elle ne pouvait se résoudre à détester afin de, au moins pour une fois, ressembler à un simple duo dragon cavalier normal.
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyMer 13 Juil - 23:59

Le dragon jaune souffla des naseaux, soupirant d'impatience, se demandant si sa cousine n'avait pas oublié leur rendez-vous. Enfin, ce n'était pas comme si il avait quelque chose d'important à faire si qu'il était pressé, se poser sur un flanc de montagne et regarder la ville préparer la fête du lendemain n'était pas désagréable, il y avait une léger vent frai qui allait parfaitement avec la chaleur commençante des rayons du soleil. Et puis il pensait à la fête de demain, qui allait sûrement attirer de belles dragonnes qui viendrait, pour certaines, chercher la compagnie de quelques mâles. Sur un point, les dragons et les humains avaient parfois les mêmes aspirations. Welo secoua la tête pour virer quelques une de ses poils de devant sa figure, poussant un autre soupir, la vie était souvent composé de ces moments de rien, d'attente, ou il y avait plus qu'à regarder le temps passer. Enfin, sa vie de dragon un peu paresseux, évidemment.
Le reptile à plumes sursauta lorsqu'un cri retenti derrière lui, ses longues oreilles noires pivotèrent une demi-seconde avant sa tête, voyant Némésis lui foncer dessus. Pas le temps de réagir, et de toute façon il se serait laissé faire pour lui faire plaisir, il se fit lourdement plaqué, et lâcha un "ouf" lorsque ses poumons se vidèrent d'un coup. Malheureusement pour lui, la cabriole ne s'arrêta pas en si bon chemin, et avec le poids de sa cousine sur le dos, Welo bascula dans le vide sans pouvoir contrôler sa chute... par réflexe, il essaya d'ouvrir ses ailes, mais de toute façon... impossible de porter Némésis sur son dos, et en plus il n'arrivait pas à débloquer l'une de ses ailes, alors la gravité prit rapidement ses droits sur les deux corps malchanceux. Le dragon jaune ne vit pas passer la chute tellement elle était rapide, mais ce qu'il sentit passer, ce fut la douleur lorsqu'il s'écrasa lamentablement sur une point rocheuse. Il avait l'impression d'avoir fait un plat dans une piscine et qu'ensuite, on lui avait jeté des rochers sur le dos, ça lui brûlait les nerfs. Enfin, ce n'était que passager, et lorsque Némésis se redressa enfin, le dragon jaune prit une grande inspiration pour se remettre à son tour sur ses pattes, un peu chancelant et étourdis. Il vérifia qu'il n'avait rien de cassé ni aucun vertèbre démise, puis se tourna vers sa cousine. Assez peu étonné qu'elle lui ait sauté dessus, d'ailleurs, il aurait dû s'y préparer.

– Si on compte nos bleus, je suis certain que je l'emporte ! s'exclama Welo en s'asseyant sur son arrière-train. Et... c'est mes plumes ? J'espère que ça ne fait pas un trou... ou qu'il ne se voit pas trop.

Il n'y avait rien de plus disgracieux qu'une aile de plume à laquelle il manquait des plumes ! Selon le reptile évidemment. Mais bon après tout, il pourrait bien inventer une belle histoire de combat épique pour justifier cela devant des femelles n'est-ce pas. Le dragon jaune fit un grand sourire à sa cousine, tout en faisant un mouvement de tête digne des meilleures pub l'Oréal pour enlever un peu la poussière de ses poils noirs.

– Une barbe à papa ? Mon dos me dit que tu devrais ralentir sur les sucreries, ou sinon ça va devenir potelé par ici ! lui répondit Welo en lui pinçant la joue. Et puis, on s'amuse à embêter les humains dans le désert, mais on s'empêche pas de déguster leurs inventions sucrées, hm ?

Le reptile à plumes étendit un peu ses ailes, les secouant légèrement pour remettre les plumes correctement. La journée s'annonçait bien ! Il faisait beau, et en plus, il avait sa cousine à qui parler, parce que ça faisait un moment qu'il ne causait plus vraiment à sa cavalière, cette dernière lui disant souvent de la laisser bosser. Il avait plein de choses à raconter du coup, si bien qu'il commença par demander comment allait sa famille, et s'il y avait eut des naissances ou pas, parce que l'arrivée d'un œuf était toujours synonyme de fête entre dragons, dans sa famille en tout cas.

Après quelques minutes de trajet debout dans le tramway, Holly entra dans le quartier général et alla directement demander à l'homme à l'accueil si le commandant était déjà arrivé, mais apparemment, non. Elle s’apprêtait donc à attendre, mais une femme, qui travaillait aux services de communications, vint la voir, chargée d'une pochette semblant bien remplie. Soupirant d'avance à l'idée de recevoir encore de la paperasse à faire, Holly fit de son mieux paraître motivée pour ça. Mais, il n'en fut rien.

– Bonjour capitaine, commença la femme. Ce matin nous avons reçut plusieurs ordres de missions et autres demandes d'effectif de la part des autres villes. Tenez, vous en avez reçut une aussi.

Elle ouvrit alors sa pochette bleue, et fouilla quelques instant entre les pages pour en sortir une plusieurs feuilles doubles toutes couvertes d'écritures. Holly parcourra alors tout cela des yeux.

– À Tol Barad ? Ce n'est pas la porte à côté, pensa-t-elle tout haut.

– Oui, et si vous voulez mon avis, vous devriez emporter quelques affaires, cela risque d'être long, la conseilla la femme.

Après quelques secondes à relire l'intitulé de la mission, la capitaine fit un signe de tête affirmatif, de toute façon ce n'était pas comme si elle pouvait refuser. Et encore moins comme si elle avait envie de refuser.

– Je vois.... Bien.

Holly posa sa pile de dossier dans les bras de la femme en face d'elle.

– Remettez ces rapports au commandant lorsqu'il arrivera, tout est complet.

– À vos ordres, capitaine. Et bon séjour à l'ouest !

Sur ce, Holly ne fit pas plus. Ressortant du quartier général, elle réfléchit un instant et contacta Welo pour le prévenir.

Désolée de t'interrompre Welo, mais on a du travail.

Le dragon de son côté leva la tête, et la tourna légèrement vers la ville. Mentalement, il demanda de quoi il retournait, et sa cavalière lui expliqua brièvement que mission prioritaire et tout ça. Partir maintenant ? Alors qu'il venait à peine de retrouver sa Némésis ? Grosse déception. La journée n'était pas si cool que ça... ces humains ! Ils étaient toujours aussi pressés. Ils aurait au moins put attendre la fin de la journée avant de leur confier une mission, et en plus, à l'autre bout de l'île. Devant le ton pressant de sa cavalière, le dragon jaune émit un petit grognement avant de se relever.

– Désolée cousine, mais y'a une mission prioritaire dans l'air, l'informa Welo. C'est ça faire partie de l'armée que veux-tu ! Et ça fait classe devant les dragonnes.

Il fit un grand sourire, pas la peine de se montrer triste, après tout ils pourraient se revoir plus tard, même s'il avait sûrement un regard déçu. Pour une fois qu'il revoyait quelqu'un se sa famille... et c'était maintenant qu'il devait partir. Welo leva une patte et frotta affectueusement le crâne de Némésis en continuant à sourire.

– On se reverra un de ces jours, en attendant prends soin de toi ma p'tite hein ! Et évite les mauvaises fréquentations. Désolé pour la barbe à papa, la prochain fois je t'en offrirais plein promis.

Sur ces bonnes paroles, le dragon jaune étendit ses ailes, se tournant vers le rebord et se laissa tomber dans le vide, volant sans beaucoup de motivation pour retourner vers la ville.

Welo, part devant.

Holly avait reprit le tramway en sens inverse, pour retourner à son appartement prendre quelques affaires pour le voyage. Elle n'était pas très inquiète du logement sur place, il y avait toujours des hôtels ou des auberges, et comme elle était en mission officielle, c'était aux frais de l'armée. Bizarrement elle respirait un peu mieux... ça lui ferait sans doute du bien, de quitter la capitale quelques temps, elle n'était jamais allée à Tol Barad en plus, mais à ce qu'on lui avait dit, la ville était assez unique, postée juste en bordure de l'île principale, et très aérée. Bien sur elle n'y allait pas pour le tourisme, elle était en mission, mais ça voulait aussi dire qu'elle était exemptée de beaucoup de travail de papiers, pour qu'elle puisse se concentrer sur cette fameuses mission. Le Cap était aussi une ville où les dragons ont une place particulière, peut-être plus que dans les autres, car ils sont indispensables aux bon fonctionnement, ils aident les humains à traverser les cieux pour atteindre les autres villes et commercer... peut-être aurait-elle plus de temps pour voler sans se presser, du coup. Cela faisait longtemps qu'elle se sentait enfermée, qu'elle avait l'impression de passer sa vie derrière un bureau. Et être blasée ainsi alors qu'on avait juste 24 ans... c'était triste. Oui, elle avait besoin d'air, d'aller respirer dans la ville aux éoliennes. Cela faisait un moment qu'elle ne s'était pas sentie un peu optimiste, tiens. Et c'était un sentiment rafraîchissant.
Une fois chez elle, Holly ne perdit pas de temps pour faire ses valises. C'était simple, elle prenait le minimum syndical, des fringues, une trousse de toilette, son ordinateur portable, et bien sur la pierre blanche. Tout cela allait tenir dans un sac à dos, le reste pouvait s'acheter sur place. Appartement verrouillé, électricité coupée, la jeune femme descendit les escaliers à peine dix minutes après être entrée, pour se rendre au garage de l'immeuble. Si elle avait dit à Welo de partir devant, c'était bien parce qu'elle voyait là une occasion de sortir enfin son véhicule favori. Dans sa place de garage, la moto n'avait pas bougée, attendant sagement. Retirant le tissu poussiéreux qui l'a recouvrait, Holly ne put s'empêcher un léger sourire. Bon sang, combien de temps cela faisait qu'elle n'avait pas simplement roulé ? Ça lui paraissait une éternité. La capitaine vérifia l'état général, et tout était fonctionnel. Après avoir attaché son sac sur le porte-bagage, elle poussa la moto jusqu'à l'extérieur, puis l'enfourcha.
Lorsque la clé de contact tourna, la moto noire fit rugir son moteur, comme si elle attendait depuis trop longtemps de pouvoir relâcher sa puissance et montrer ce qu'elle avait dans le ventre. Une douce musique pour Holly, pressée de voir une route dégagée devant elle, il faisait beau pour ne rien gâcher, et c'était un plaisir de rouler à moto par ce temps, de sentir le vent s'engouffrer dans sa veste, de doubler entre deux voitures, de se pencher à raser le sol pour tourner. Après avoir ramené sa queue de cheval, la jeune femme enfila son casque et baissa la visière... évidement, il fallait encore sortir de la ville. Mais une fois les feux rouges et les limitations de vitesse passée, les grandes routes tranchant à travers la campagne de l'île permettaient de filer. Comme si elle s'enfuyait d'un carcan longtemps subi, la jeune femme laissait son véhicule avaler les kilomètres, suivit d'en haut par Welo, qui l'avait finalement attendu. Il réduisait la vitesse de son vol pour pouvoir la suivre. Bien sur, ils iraient beaucoup vite en volant, mais.... pour le dragon, qui s'amusait à voler au-dessus de la route bétonnée, hors de question de retirer l'un des rares instants de loisirs qu'il restaient à sa cavalière.

***

La zone était vraiment sèche. Malgré la présence de la tour, Ryuko comprenait aisément l'absence des villages dans les alentours, les humains préféraient toujours les coins les plus faciles à vivre. Ici l'air était chaud et poussiéreux, cela lui asséchait la gorge et lui donnait soif, et même si ce n'était que le matin, la chaleur semblait rester sur le sol. L'après-midi, sans doute que le soleil donnerait mal à la tête, et pourrait-on cuire un œuf au plat sur la roche. Assise sur une pierre, le dos courbé, elle regardait passivement le bâtiment qui siégeait de l'autre coté du ravin, tapotant ses doigts sur la pierre comme si elle jouait du piano invisible, en s'imaginant ce qu'il se passerait si quelqu'un arrivait à y entrer. Peut-être qu'ils serait frappé par une malédiction horrible, et que c'était pour ça que le dragon empêchait les gens d'y pénétrer. Ou alors, il y avait un genre de trésor qu'il voulait garder pour lui tout seul. La jeune fille ne savait pas, elle n'avait jamais osé demandé à Dahaka vu que le sujet lui paraissait sensible... elle ne savait jamais ce qu'il pensait, il était toujours aussi... placide ? Détaché ? Si on lui demandait de le décrire, elle ne saurait même pas quoi dire.
Occupée à imaginer des théories farfelues, elle sursauta lorsqu'un éboulis de cailloux craqua derrière elle. À peine le temps de se retourner que par réflexe de défense, son bras se leva devant sa figure lorsque l'explosion retentit juste à coté d'elle, et même, un réflexe par peur d'être attaquée. Vu qu'elle n'était jamais complètement rassurée en présence du dragon. Bien qu'elle essayait de ne pas le montrer, du coup, ceci l'agaça très rapidement, déjà qu'elle était sur les nerfs depuis l'habituelle très courte nuit et le réveil, que ses muscles étaient, comme à l'habitude, crispés et sous une tension nerveuse. Le dragon s'était enroulé autour d'elle, sans pour autant la toucher, lorsqu'elle leva ses yeux ternis vers l'étrange masque qui lui faisait office de tête. Ryuko n'aimait pas soutenir le regard de ses espèces d'orbites vides, accompagné du sourire figé que le masque arborait, ça lui donnait un genre d'air un peu malsain, et être toisée silencieusement était un peu perturbant.

– Ce n'est pas drôle Dahaka, tu pourrais dire un "salut" normalement, râla-t-elle en se détournant.

Ne tenant pas vraiment en place, elle n'alla pas se rasseoir, mais machinalement toucher un morceau du corps du dragon, celui le plus proche d'elle, un morceau avec deux grandes pointes.Voilà autre chose qu'elle n'arriverait pas à décrire. Elle caressa la matière de la main gauche, en marchant le long du morceau, c'était un peu rugueux, mais ça n'avait pas l'air d'être du bois, ou peut être du métal, ou encore un genre de carapace. Elle aurait bien voulu essayer d'en prélever un bout pour voir si elle arriverait à planter son cran d'arrêt dans cette matière. Et pour voir s'il y avait de la chair et du sang en-dessous, ou si c'était entièrement de matériaux. Mais évidemment, pas sur que Dahaka soit d'accord. Ni qu'elle y arrive. L'adolescente ne savait pas pourquoi elle aimait bien toucher cette matière, mais c'était agréable, comme si ça lui permettait d'être un peu moins énervée, ou peut-être était-ce la présence tranquille du dragon ? Dans tout les cas, elle avait moins mal à la colonne vertébrale et ressentait légèrement moins le besoin impérieux de s'agiter et de dépenser de l'énergie. Lorsque la voix de Dahaka résonna dans son esprit, Ryuko qui jusque là respirait posément, retira soudainement sa main et grimaça, répondant comme à son habitude directement et sans prendre le temps de réfléchir.

– Et si ça prend trop de temps ? J'vois pas comment un pouvoir pourrait avoir une volonté de toute façon. Si on ne le force pas un peu, il ne va jamais se réveiller, non ? … Et puis arrête de parler dans ma tête, c'est... dérangeant.

Elle avait aussi du mal à comprendre comment on pouvait s'habituer a entendre quelqu'un d'autre parler dans son esprit. Et puis même, comment les cavaliers faisaient si leur dragon pouvaient lire dans leurs esprit.. et d'autres questions étranges qu'elle préférait garder pour elle. Enfin de toute façon, elle préférait ne pas embêter Dahaka à lui poser des questions. Lorsqu'il lui demanda ce qu'elle voulait faire, Ryuko haussa les épaules, sans vraiment savoir. Elle ne savait déjà pas ce qu'elle faisait ici, alors... en marchant à l'intérieur de l'arc de cercle formé par le corps de matériaux, elle donnait de léger coups de pieds dans les petits cailloux, et par réflexe, sortit son portable, qui, au passage, allait bientôt s'éteindre par manque de batterie. Pas de nouveaux messages... elle avait pensé que sa mère l'aurait encore harcelée pour qu'elle rentre et aille un peu au lycée, mais non. Enfin, évidemment qu'elle n'avait pas de messages, il n'y avait pas de réseau par ici, la compagnie n'avait sûrement pas jugé utile d'installer des lignes de téléphone dans un coin aussi perdu. En fixant la date, elle se rappela soudainement que demain n'allait pas être un jour comme les autres, la capitale allait être animée. L'occasion de s'amuser un peu. Ryuko, qui avait seulement jeté un coup d’œil sur l'écran, rangea son portable et s'approcha du dragon, se plaça en-dessous de ses mains griffues.

– Tu voudrais bien me ramener vers Cylnaes ? … S'il te plaît ? 'Faut que je rentre, ça fait quatre jours que j'ai pas donné de nouvelles...

Elle mettait toujours les formes pour demander à Dahaka de la porter – sans doute la seule personne avec laquelle elle faisait parfois l'effort d'être polie – parce qu'après tout, ce n'était pas comme si elle avait le droit de lui grimper dessus quand ça lui chantait, comme certains dragons avaient l'air de l'accepter de la part de leurs cavaliers... dont certains ne les considéraient peut-être que comme un genre de monture haut de gamme. D'ailleurs, elle ne prenait pas le oui pour acquis et s'attendait toujours à un refus, bien qu'elle avait son scooter, mais traverser tout les monts Celrons et rejoindre la capitale lui prendrait bien la journée.

***

Une fois de plus, le volcan grondait comme si un monstre énorme était en train de se réveiller et allait se redresser, sortant de terre en séparant les deux flancs des montagnes noircies par la chaleur du lieu. À l'endroit ou elle était née, la Crète de la fournaise, aucune plante ne survivait, il ne restait que quelques troncs fossilisés et des squelettes aux os fondus, reste des repas des grands prédateurs et du passage des charognards. Le volcan Léviathan vomissait son magma ardent sur les côtés de son cratère, crachant une épaisse fumée noire et étouffante, parfois accompagnée de quelques morceaux de roches qui retombaient rapidement dans la lave. Cet environnement faisait le bonheur de la dragonne noire, occupée à se baigner dans la pâte rougeoyante et incandescente formant plusieurs bassins entre le trio de volcans, zone dégageant sûrement une chaleur insupportable pour la plupart es espèces. Seules celles ayant muté pour pouvoir survivre arrivait à se mouvoir sans difficultés. Sa mâchoire de métal était d'un rouge vif, de même que les plaques soudées sur ses épaules et sa nuque, la lave écarlate parsemée de rainures noires passait entre ses écailles, en révélant les sillons. Le torse fendu en deux, laissant apparaître une entaille fumante, Torn était couchée dans un bassin, le magma la recouvrant jusqu'au ventre, diffusant une agréable chaleur lui apaisant les muscles. Le jour pointait à peine, pourtant l'endroit était éclairé comme en plein jour grâce à la lumière des flammes et des roches brûlantes. S'était réveillé il y a à peine une heure, la dragonne bailla largement en lâchant un grondement sourd. Cela faisait un petit moment qu'elle n'avait pas prit ce genre de bain revigorant, et c'était très agréable, cela lui détendait les muscles comme un humain qui irait se prélasser dans un sauna. En parlant d'humain, le sien était assez loin, et elle pourrait parier qu'il s'était encore paumé dans un coin dépourvu de clients intéressants. Qu'est-ce qu'il ferait pas sans elle celui-là ! Torn se leva alors, s'étirant comme un chat et laissant la lave s'écouler le long de ses écailles, ce qui resterait sécherait et se détacherait tout seul de toute façon. Bon ! Il était tant d'aller donner un coup de main à son cher petit machin à la peau beige et son affaire de marchand ambulant, après tout il fallait bien que ça marche ! En plus, elle était bien motivée pour aller pigeonner quelques pauvres portefeuilles crédules. Torn s'ébroua en sortant du bassin, et étendit ses ailes en prenant une longue inspiration, s'imprégnant de la chaleur de ce lieu avant de le quitter de rejoindre les forêts.
Elle prit donc son envol, d'une violente impulsion de ses pattes arrières, laissant une large trace de griffes sur le sol stérile. Pendant plusieurs heures, la dragonne fila à vive allure, suivant son instinct pour retrouver sa petite boule de chair molle. Et par le pouvoir de l'ellipse temporelle, alors que le jour avançait et qu'elle avait volé un bout de temps, Torn le retrouva donc, comme elle l'avait prédit, paumé. La dragonne passa par-dessus les arbres, et prit un peu d'altitude, freinant son allure pour faire un demi-tour et venir se poser à la lisière de la forêt, en ayant au passage arraché quelques branchage. Sans une once de délicatesse, le dragonne noire atterri en meurtrissant le sol, et fit quelque pas pour aller s'adresser à con cavalier, sans même un bonjour.

– Lev, Lev, Lev... Je peux savoir pourquoi t'es encore perdu en plein milieu d'une forêt ? Tu penses que c'est comme ça que tu vas rencontrer beaucoup de clients ? Je sais que t'aime bien la nature et tout ça, mais c'est pas une raison pour aller causer avec les ti zozio et délaisser ton taf, mon gars.

Tout en parlant de sa voix rauque, elle bougeait les pattes comme si elle s'étirait, pour faire tomber les morceaux de lave séchée qui restait encore entre ses écailles. Ne perdant pas le sens des priorités, elle ne laissa pas vraiment le temps à son cavalier de s'expliquer.

– En plus, demain il y a la fête, à la capitale. Hors de question de manquer une occasion pareille, imagine le bénéfice que tu pourrais te faire avec autant de monde.

Puis, sans lui demander son avis, elle l'attrapa avec sa patte comme s'il était une figurine en plastique, pour aller le déposer sur son dos.

– Allez, allons-y, peau-rose.

Bien sur pas question de partir sans la marchandise. En écartant les troncs d'arbre qui l'a gênait sans s'inquiéter des dégâts qu'elle faisait à la forêt, Torn alla cherche le bazar de son cavalier, à savoir une sorte de carriole remplie de bric-à-brac destiné à la vente. Il faudrait encore aller installer tout ça une fois arriver à la ville ! La dragonne attrapa le chariot fermement entre ses pattes, puis se mit ses pattes arrières, fixant la cime des arbres de ses yeux jaunes. La forêt était plutôt dense, ça allait être compliqué de décoller... enfin ! Compliqué, sûrement ce qu'aurait pensé un autre dragon, pour Torn, ça l'amusait. Elle ouvrit grand la gueule, et après une courte mais puissante inspiration, crachat un violet jet incandescent en direction des arbres, en hauteur. Pendant une bonne vingtaine de seconde, la dragon rasa complètement les branches et les feuillages qui lui bouchait la vue vers le ciel, levant ses ailes pour protéger son cavalier et le chariot des retombées. Le bois craqua de tous les cotés, et une fumée grisâtre s'éleva bientôt, le plasma ayant mit le feu sur le haut des troncs.

– Baisse toi, kimono-san, ou ça va roussir ta jolie touffe blonde ! s'exclama Torn en prenant son élan pour décoller.

Elle venait de faire un bel arc de cercle de forêt cramée, et le feu continuait... mais après tout, ça seraient aux humains de gérer ça. Un dragon avec un pouvoir de l'eau n'avait qu'à venir jouer les pompiers, et c'était plié... se fichant des conséquences de toute façon, la dragonne décolla, passant entre les branches noircies, et prit la direction de la capitale à vive allure, ils seront sans doute bientôt arrivés.
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Feather
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyJeu 14 Juil - 22:39

Tôt dans la matinée, le vent s'était levé dans l'Est des Terres Gelées. C'était l'été, le fleuve était devenu dangereux à traverser, la glace étant devenue beaucoup trop fine pour marcher dessus, la banquise avait fondue et des pâturages de lichens s'étendait jusqu'au plaines du Val-aux-loups, juste au sud de la région mais trop enfoncé dans les terres pour faire partie de la zone de littoral. L'été apportait une certaine chaleur qui changeait les terres et pourtant, depuis ce matin, sur le village de  Froideroche, à la fourche du fleuve Weiss, on était revenu au négatif. Le villageois s'étaient tous réfugiés au Chien à Trois Pattes, l'auberge taverne épicerie et fournisseur de la ville et accessoirement, le seul magasin à au moins vingt lieus à la ronde d'après ce qu'on disait. Le propriétaire était la quatrième génération de la famille qui gérait ce bon vieux chien et bientôt son propre fils reprendrait l'affaire. Si Froideroche tenait encore debout, c'était grâce à ça, avec les nouvelles technologies, de moins en moins de personnes venaient s'y perdre ici, on ne croyait plus aux trésors cachés, ni à l'or des rivières, on s'embêtait moins à croire aux chimères dans ces lieux où on ne peut se déplacer qu'avec un dragon pour survivre, les motos neiges étaient trop fragiles et trop coûteuse à faire tourner. On profitait du mauvais temps pour préparer la fête à venir. Il était hors de question de faire ça dehors alors on poussait les tables et les bancs pour décorer la grande salle. On faisait des repas bien gras dans lui cuisine, on préparait le bois pour un grand feu. On installait des décos ici et là même si la plupart n'avait aucun rapport avec le thème qu'on allait festoyer. Pour les habitants de Froideroche, la raison des préparatifs importaient peu, c'était surtout une bonne occasion de bien manger et de bien boire avec tout le monde.
Dans fête, joie, chaleur et nourriture, il y a toujours un perturbateur. Alors que tout le monde était là, on remarqua qu'il manquait quelqu'un lorsque la porte s'ouvrit, laissant entrer vent et blizzard et accessoirement un glaçon de fourrures, laine, sac en cuir rempli de papier, fusains, matériel de survie, le tout gelé comme en hiver et sous tout ça, il y avait probablement un humain qui n'arrivait même plus à plier ses membres à cause de la glace formée sur ses habits. Tous se levèrent avec un « FELIX ! » à l'unisson. La plupart se levèrent pour aider le nouvel arrivant à défaire ses affaires, plaçant sac, manteau, bottes et bonhomme près du feu. Il n'y avait qu'un fou qui ne se mettait pas à l'abri pendant un blizzard et c'était lui cependant, à force, de moins en moins de personne en étaient inquiètes, ça devenait habituel. D'ailleurs notre homme s'en remis bien vite, une fois débarrasser de ses couches protectrice et légèrement réchauffer, il sortit de son sac une pile de feuilles brunes, abîmées et gribouiller de partout, le tout relier par ses soins. Parfois un croquis menaçait de s'échapper, signe qu'il avait été glissé là plus tard et à la va vite. Un tas de feuilles illisible et humidifié par la neige et la glace qu'il posa avec lourdeur sur le comptoir.

« Tiens Dan, tu m'enverras ça à Cylnaes s'il te plaît. D'ailleurs j'ai du courrier ?
-Tu reviens aussi gelé qu'un glaçon et la première chose que tu me demandes c'est de t'envoyer un de tes rapports complètement dégueulasse, c'est déchiffrable au moins ? Ils vont user les stocks de papier à t'engueuler. T'as reçu au moins trois lettres à cause de ça ce mois-ci.
-Vous vous êtes encore amusé à lire mon courier ?
-Évidemment, t'as reçu ta paye d'ailleurs, vingt d'or et cinquante d'argent, tu vas pouvoir payer ta tournée. »

C'était un peu la tradition ici, on payait la tournée à chaque fois qu'on recevait son salaire, ouvrir le courrier des autres n'était réservé qu'à lui, ici, on aimait les ragots, on lisait pour tout le monde le journal histoire de savoir ce qu'il se passait chez ces fous de sudistes. Félix ne faisait pas partie de l'armée et ne travaillait pas vraiment pour eux mais ses supérieurs si alors son courrier était forcément intéressant, notre météorologue se doutait que si les hommes de Froideroche râlaient pour son écriture, c'était à cause d'un contenu pas assez diversifier de des lettres qu'il recevait.

« -T'as reçu une convocation aussi, une réunion importante dans quelques jours, tu devrais partir demain au plus tard si tu ne veux pas la ra...
-Je n'irais pas. »

Dan leva un sourcil, chose assez facilement remarquable chez lui puisqu'il avait tout en gros. Gros nez, grosses lèvres, grosses mains, gros menton, gros sourcils. Il ressemblait à un rustre bourrin mais en réalité, c'était plus l'ours en peluche du village, il aimait savoir que son magasin était vital et que c'était lui qui s'occupait des gens d'ici. Le fait que Félix ait l'âge de son fils le différenciait des autres aussi, tout comme une apparence assez fine qui ne correspondait pas au nord, Dan mettait un point d'honneur à se mêler des affaires du jeune du village.

« Tu vas te faire virer.
-Je sais mais je ne compte pas continuer à travailler pour eux de toute façon.
-T'es malade ?! Tu gagnes le double ne nous tous ici, tu vas pas arrêter ce boulot quand même ?!
-T'inquiète Dan, ils vont faire quoi ? Me gueuler encore dessus, me menacer de me virer puis venir chouiner parce qu'ils trouvent personne ? J'y vais jamais à ces réunions et j'ai autre chose à faire, je prépare une expédition pour aller encore plus haut dans le nord. Au  delà d'Ombrecroc, là où l'homme n'a jamais mis le pied, là où seul les dragons sont maîtres.
-Ils doivent pouvoir te la financer ton expédition si tu allais à leur réunion tu sais... »

Félix fut plonger quelques instants dans ses pensées, comme s'il se demandait finalement si Dan n'avait pas raison. Il avait l'argent pour son expédition, il économisait depuis un moment déjà et si on allait dans ses coffres à la banque, on serait bien surpris de ce qu'on y trouverait mais se faire financer le voyage pouvait toujours permettre de crâner un peu au retour. Finalement, le jeune homme se retourna vers les autres, ouvrant les bras pour les inviter.

« Hé, c'est jour de paye aujourd'hui, c'est ma tournée ! »

~~

Il avait abandonné, d'un commun accord cependant, son cavalier à trois kilomètres du petit village d'homme dans lequel il avait un logis même s'il n'y allait guère souvent à cause du fait qu'il fallait mettre du chauffage, que ça coûtait cher et que ce n'était rentable qu'au bout d'une semaine, son cavalier dormait souvent à l'auberge, Aslak en profitait en général pour faire ses petits plaisirs de dragon seul et retrouver une certaine liberté qu'il n'avait plus depuis Félix et qu'il n'aurait plus non plus s'il avait eu femelle et enfants. Il avait donc abandonné son cavalier à trois kilomètre de Froideroche... en plein blizzard certes mais son humain était un costaud malgré son apparence de crevette, il en avait vu des pires.
Aslak était parti seul le fleuve Weiss comme l'appelait les humains, défiant les intempéries, défiant le vent qui soufflait dans sa crinière grise, la neige que ses grosses pattes foulaient, le froid contre qui sa fourrure protégeait. Il courait ainsi dans les plaines des Terres Gelées, son souffle formant une colonne de vapeur blanche qui se perdait dans la tempête. Il était la force dans la force, la plupart des dragons ressentaient ça quand ils volaient, lorsqu'ils défiaient tornades et ouragans, mais Aslak préférait courir, son espèce volait peu et ses quatre ailes étaient sagement repliées contre ses flancs alors qu'il laissait sa longue queue typée once derrière lui. Il était fier, les dragons l'étaient toujours et braver les éléments regonflait cette fierté que beaucoup avait l'impression de perdre en s'associant aux hommes. Son clan s'était moqué de lui quand il avait pris Félix sous son aile, certes pas méchamment, on voyait plus cette affection comme un nouvel animal de compagnie. Les autres avaient un peu moins compris pourquoi il partait avec cet humain, Aslak se le demandait encore, parfois son ancienne vie lui manquait et il la retrouvait dans ces moment de solitude où il redevenait un dragon du nord.
Il finit par arriver au fleuve en lui même. L'eau avait un peu baisser et la fine couche de glace était à quelques mètres en contrebas, laissant le dragon blanc et gris sur un promontoire glacée. La tempête s'était un peu calmée, il y avait moins de vent même s'il neigeait encore à gros flocon. Pousser par sa nouvelle énergie, la bête gonfla ses poumons d'air glacée avant de tout extérioriser par un énorme rugissement qui résonna en échos à plusieurs lieux d'ici. Sa voix était forte, habituellement il s'en servait pour marquer son territoire, ici, c'était juste pour montrer à ce monde gelée qu'il était encore là et bien vivant.
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyLun 25 Juil - 22:50

(Bon ben j'osef et je post)

Il survolait le vide, à présent. Le vide séparant les Terres gelées de l'île principale, reliées uniquement par un bout de terre, mais Skulrak avait préféré quitter la terre pour avancer en ligne droite, survolant ainsi le creux. Dire qu'en bas, ça grouillait encore plus d'humains... des humains qui avait fait de leur environnement un enfer. Peut-être qu'avec le temps, Argeya subira le même sort. Le dragon squelette s'en fichait, lui, il estimait avoir fait son temps, mais sûrement y a-t-il des dragons prêt à raser les villes humaines pour préserver la santé de leur île. Mais après tout, si cela se passait ainsi... le dracoliche y prendra sans doute part. Quoi de plus amusant après tout ? Peut-être pourra-t-il vivre ce moment, si la mort ne décidait pas de reprendre son dû jusque là. De toute façon, il voulait vérifier où en était la civilisation humaine... il n'avait pas l'impression d'avoir dormi longtemps, mais c'était toujours intéressant de voir ça. Peut-être avaient-ils encore gagné un peu plus de terrain sur l'île, construisant leur édifices moches et gris mais si amusant à détruire, c'était un peu comme retirer un kapla dans une tour instable. On cassait les piliers ou les fondations, et le reste de la tour s'effondrait sur elle même comme si elle était faite de sable, comme un misérable château de carte sous un coup de vent. Cela serait assez drôle à faire... mais évidemment, il y avait ces autres imbéciles de dragons qui vivaient avec les humains, et qui seraient prêt à les défendre, à mourir pour eux. Skulrak oubliait peu à peu le lien qui l'avait uni à un humain, peut-être que ce dernier l'avait aidé lors de son amnésie, mais maintenant, il ne ressentait plus rien envers les humains, ce n'était que des bestioles à la peau fine qui pullulaient sur Argeya comme des cafards sur un lit d'hôtel formule 1. Il jetterait bien toutes ses saletés dans un lac avec de l'eau bien glacée.

À travers les nuages blancs, un morceau de falaise se dessinait dans le lointain, il arrivait bientôt en vu des falaises de l'île principale. Dès que le paysage fut en vu, il ne lui fallut que quelques minutes pour se mettre à survoler la terre, émergeant des épais nuages qu'on pouvait voir souvent aux abords de l'île. Ses orbites et ses côtes laissaient des traînées bleues et vaporeuses derrière lui alors qu'il filait dans les airs, perdant peu à peu de l'altitude pour regarder ce qu'il se passait vers le sol. Les terres de la Toundra boréenne, voilà un moment qu'il ne s'était pas intéressé à ces paysages. Ses os sentaient la température descendre légèrement, il n'aimait pas vraiment cela mais de toute façon, il savait bien qu'en allant dans le sud, ça n'allait pas en s'arrangeant. Le squelette perdit encore de l'altitude, s'il se souvenait bien, il y avait un village dans le coin, il se demandait bien pourquoi ces imbéciles d'humains étaient venu se poser dans un endroit pareil, et il ne parlait même pas de ceux qui bravaient les climats des Terres gelées. Si le dracoliche avait de la chair, on verrait sûrement un sourire se dessiner sur ses mâchoires, il avait bien l'intention d'aller effrayer un peu des villageois et toutes leurs superstitions stupides.

Le pauvre village était non loin de la mer nordique, il avait surtout l'air d'être habitué par des pêcheurs vu les nombreux bateaux amarrés au port. Le dracoliche replia ses ailes et fonça sur vers les maisons, non sans y mettre les formes et pousser des longs rugissements caverneux tel un fantôme. Alors qu'il volait au-dessus des toits, il voyait déjà les humains s'agiter en bas, faire rentrer les enfants dans les maisons, aller se cacher dans leurs pauvres habitations, comme si ces trucs allaient changer quelque chose... il n'avait qu'à les détruire, ça serait si facile. Le dracoliche tourna quelques minutes autour au-dessus du village, attendant de voir s'il y avait un cavalier quelconque avec un dragon qui voudrait venir le défier en combat pour se débarrasser de lui. Mais finalement, rien ne vint. Un peu déçut de ne pas trouver un adversaire à sa talle, le dragon d'outre-tombe vira de bord et fonça sur le clocher du village. Il se posa violemment dessus, faisant crisser ses griffes et fissurer la pierre. Au sommet de l'espèce de tour, Skulrak se dressa de toute sa hauteur, détruisant le sommet au point de mettre à nue la cloche de bronze qui émit des tintements sinistres. Il écarta ses ailes, posant ses orbites fumantes d'une lueur bleue sur les humains en bas, qui reculaient et poussaient des cris. Ah c'était bel et bien amusant, de les voir s'affoler devant lui, cela lui rappelait ses années, lorsqu'il était couvert de chair, lorsqu'il était au sommet de sa puissance. Une époque longtemps révolue, une époque où les humains avaient des vraies raisons de craindre les dragons, ou les offrandes et les prières étaient de mise dans l'espoir d'apaiser la colère des dieux reptiles et de ne pas voir son village se faire détruire. Écartant ses côtes, le dracoliche se redressa et en ouvrant grand la gueule, poussa un lourd rugissement rauque, allant parfois sur les aiguës, les humains en bas se bouchant les oreilles pour supporter le cri. Il n'y avait tellement rien d'intéressant, ici ! De pauvres pêcheurs qui vivaient dans le froid de la Toundra. Skulrak serra ses griffes, les plantant dans la pierre du clocher qui commençait à devenir instable, puis avec une impulsion, termina de le détruire en décollant. Il changeait rapidement d'avis, et finalement, effrayer un village était beaucoup trop facile, sans dragon pour lui tenir tête, tout perdait de sa saveur. Malgré tout, c'était vers le sud que les humains et les cavaliers se rassemblaient, c'était par ici qu'il voulait aller pour trouver du challenge et beaucoup plus de gens. La capitale des humains... cela faisait du temps qu'il ne l'avait pas vu, il se demandait bien comment elle était, encore... il savait bien que cela allait l'énerver, de voir que ces humains avaient encore gagné du terrain.
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyMer 27 Juil - 0:00

Toute cette histoire l'avait bien fait rire au final, elle qui au départ voulait seulement surprendre son cousin et qui à la fin se retrouvait à faire un roulé-boulé sur le flanc d'une montagne... c'était si excitant ! Du moins de l'avis de la dragonne. Mais Welo la connaissait assez bien pour savoir que Némésis n'avait pas réellement le sens du danger, que sa timidité faisait sa méfiance sans quoi elle serait sûrement en train de trouver tout le monde gentil et adorable. Déjà qu'elle ne se souciait point du physique de la personne en face... Il était vrai que Némésis disait toujours « ce n'est pas parce qu'il a un air patibulaire qu'il est forcément méchant ! » mais parfois les gens dangereux avaient un visage marqué... Bon, parfois ils semblaient super gentil. De ce fait personne ne se méfiait que Némésis était...

En bref la dragonne sombre et or était toute heureuse de ses retrouvailles avec le mâle. Elle ne savait pas si comme elle il revoyait souvent sa famille ou si au contraire non mais dans tous les cas Némésis montrait, dévoilait même, un air resplendissant de joie et de bonheur à la présence de son cousin. Ils auraient pu se voir tous les jours qu'elle aurait montré le même visage : celui d'une dragonne heureuse et à l'air un peu gamin. Pourtant lorsque le mâle lui promit sa barbe à papa, le sourire qui s'afficha sur son visage fut celui d'une belle adulte satisfaite, l'un de ces sourires qui fait rougir, qui surprend aussi venant de la part d'une dragonne souvent hyperactive et plutôt enfantine. Mais cette part adulte se dévoilait pourtant bien souvent : avec les inconnus, sûrement à cause de son caractère plus sauvage refusant de se faire marcher sur les pieds, et donc qui ne lui permettait pas de montrer au premier coup d'oeil son côté enfant et grande gamine.

Néanmoins alors que la journée avait bien commencé, que la joie vibrait et que tout ceci annonçait pour eux deux une fête grandiose sous le signe de la bonne humeur et de l'allégresse, Welo lui fit une annonce plus ou moins déconcertante qui fit s'évanouir un court instant son sourire. Alors comme ça, il devait déjà partir ? Némésis n'était pas spécialement le genre de dragonne à vouloir retenir les gens, elle était plutôt déçue mais comme lui, elle montra sa bonne humeur : préférer montrer une bonne image comme au revoir plutôt qu'un air triste qui pourrait faire de la peine à son cousin. Puis après tout, elle savait bien qu'il cherchait une dragonne alors s'il disait qu'il faisait parti de l'armée il pouvait grappiller quelques chances ! Même si en tant que femelle Némésis pouvait affirmer que celles qui avaient un peu de son caractère devaient se ficher totalement de l'armée (mais elle se gardait bien de lui dire). Puis là où il se rendait il pourrait faire de nouvelles rencontres, et si dans la capitale il n'avait pas encore trouver une dragonne peut-être allait-il la trouver son âme sœur ? Ame sœur... Némésis ne croyait plus à tout ceci depuis un long moment. Alors qu'il s'éloignait un peu, la dragonne prit elle aussi son envol et se dépêcha de le rejoindre pour un court instant :
-Si tu rencontre ta dragonne et que tu as des petits, elle reprit son souffle, tu as intérêt à en appeler un part mon nom sinon jamais je ne te pardonnerais pour ce défilement et le non payement de ma barbe à papa !!
Puis, en riant et sans attendre de réponse, l'ombre lumineuse se pencha sur le côté afin de quitter une bonne fois pour toute son cousin.

Elle aurait pu retourner dans le désert, suivre la fête à Austrerivage, de loin comme à son habitude puisque Némésis refusait de s'approcher des humains. Mais elle en décida autrement : quitte à avoir fait l'aller elle pouvait trouver un endroit où nicher dans les Monts Celrons pour deux nuit : celle du soir et celle du lendemain. Ainsi elle participerait à la fête en se faisant du mal pour se maintenir parmi les Hommes. Enfin elle n'était pas complètement haineuse envers eux, seulement plus méfiante qu'avec les dragons mais aussi elle avait peur, et sa manière de ne pas le montrer était de se montrer froide et distante envers des humains qu'elle aiderait très certainement si un jour ils se retrouvaient perdu. Enfin, Némésis finit par se poser dans une rue assez large mais sans trop de monde, se tenant droite, les ailes sur les flans et le regard émeraude visitant l'endroit, elle se disait qu'elle se sentait soudainement seule.

Némésis connaissait la solitude, durant ses voyages longtemps et longuement elle avait volé seule, pourtant elle appréciait la compagnie, alors, quand elle avait laissé Welo s'envoler, la solitude s'était abattue sur son être. Elle qui d'habitude aidait les pauvres bougres dans le désert était cette fois celle qui était perdue, sans repère dans la plus grande ville d'Argeya. Qu'elle ironie du sort.
-Bon ! Arrêtons de se rendre morose, il doit bien y avoir des dragons comme moi pour m'accompagner !
Positivant comme d'habitude la dragonne secoua la queue, envoyant quelques poils ors par-ci par-là avant de se fondre dans les rues pour commencer à visiter et trouver quelques repères pour le lendemain.


***

Les battements d'ailes ralentirent, la vouivre commença à se rapprocher du plancher des vaches, le vol avait été calme, ou du moins, Arashi ricanait encore de la situation de sa cavalière : pendant tout le trajet l'homme qui s'avérait être un noble et un représentant important dans le gouvernement s'était plain encore et encore de son statut car « monsieur désirait passer la fête avec sa famille de riche et pas s'éclater à aller faire une réunion sur le statut de l'île ». Zéro avait écouté d'une oreille distraite, se disant qu'elle aurait dû lui demander plus que trois cent cinquante couronnes d'or. Le prix était cher, mais en réalité pour une mercenaire Zéro était dans la moyenne des prix, peut-être un peu plus haut mais sa renommée n'était plus à mettre en cause alors non, trois cent cinquante couronnes d'or ce n'était pas grand chose. Puis au fond, pour supporter ce type ça en valait la peine...

Dans l'ambiance électrique de l'énervement de Zéro, le mâle aperçut déjà les tours du château, les toits des hautes maisons et quelques marchands qui commençaient à pénétrer dans la ville par divers chemins. Demain allait être la journée où les marchands ambulants allaient pouvoir faire leurs ventes et leurs bénéfices : avec l'autorisation du château ils pouvaient gagner une place de stand et commencer à vendre, certains faisaient des goodies de quelques figures importantes de la guerre (dans certains cas une peluche ressemblait étrangement à Arashi...), d'autres vendaient de la nourriture pour satisfaire les besoins de chacun et bien entendu pour les enfants mais aussi pour les grands l'on trouvait différentes sucreries. Arashi sentait d'ici tous les petits pions qu'il allait pouvoir manipuler.

Se posant aux abords de la ville, dans une grande propriété bien entretenue, au manoir grandiose et magnifique, rappelant à la mercenaire la propriété de sa famille. Cela faisait si longtemps qu'elle n'y était plus allée. Depuis son enfance sûrement. Si bien que la demeure des Eavel devait ressembler à un bois, un tas de ronce, de déchets, et de hautes herbes néfastes en plus d'un manoir aux murs lézardés, à l'intérieur gris de poussière, blanc de toiles et noirs de ténèbres. Mais aussi rouge du sang de sa famille. Au fil des années le manoir avait été fermé, les clés données à la mercenaire qui avait toujours refusé d'y remettre les pieds, et quelques jeunes en mal de frayeur avaient réussi à répandre des rumeurs de fantômes, de lieux hantés et maudits par le pouvoir de malédiction de la sœur One. Mais au final cette demeure ne devait dorénavant n'être plus qu'un amas de poussière, de saleté et d'araignées, peut-être même un refuge pour les animaux si ceux-ci avaient pu trouver un trou dans les murs du manoir. Zéro vivait dorénavant dans la ville ou sur les routes, mais le souvenir de sa vieille propriété était encore vivace dans son esprit : une vieille demeure, faites des plus belles tapisseries, des plus beaux tapis, de pierres et de bois massifs. Dont chaque pièce était ornée d'un lustre de mille cristaux. Sur un étage, dont sept chambre, une grande salle de bain et un cabinet de travail se trouvait au premier, mais aussi une bibliothèque. Au rez-de-chaussé l'on pouvait trouver une autre salle de bain, nettement plus luxueuse elle comportait une baignoire incrustée qui ressemblait à une grande piscine ou l'eau coulait de la gueule d'une vouivre, symbole des Eavel.
Du fait que le manoir s'étende plus sur la largeur et la longueur que sur la hauteur puisqu'il ne comportait qu'un étage, l'on trouvait aussi au rez-de-chaussé une salle d’entraînement, une grande cuisine, un grand hall, un immense salon et une grande salle à manger et une salle pleine des trophées de chasse des aïeux. A la cave qui lorsque la mère des Eavel était encore en vie était une cave très lumineuse et qui faisait plutôt pièce où il est bon de vivre, l'on y trouvait vins, nourritures...
Dans les souvenirs de Zéro la bâtisse était splendide, et adjacent au manoir l'on trouvait une seconde demeure, tout aussi grande en hauteur mais qui cette fois ne comportait point d'étage : c'était uniquement une immense salle allant en hauteur, qui à l'époque ressemblait à une serre. Arbres, plantes, fleurs, petite et factice rivière ou zones plus arides glissant dans cette salle de verre permettait aux dragons d'y vivre tout en gardant intimité et plaisirs de la chasse grâce à divers animaux implantés dans cet endroit. Ceci, en plus du bout de forêt que comportait l'immense jardin de Zéro. Plusieurs fois Arashi lui avait dit, rappelé même, que cela ne servait à rien de payer une somme considérable alors qu'ils n'y vivaient même pas, chaque fois la mercenaire s'était gardée de dire quoique ce soit, mais dans le fond il savait qu'elle ne pourrait supporter d'y vivre seule. De se souvenir de cette nuit dont elle n'avait pourtant aucune honte, aucun remord. Seulement, la solitude dans ce lieu la rendrait folle, la rendrait plus susceptible à des pulsions toujours et encore plus terribles et dangereuses.

La vouivre blanche fixa l'autre dragon, son seul regard le laissant soumis, alors que leur cavalier échangeait l'argent. Les pièces d'une bourse bien garnie se heurtèrent laissant un délicieux bruit s'élever dans l'air tandis que l'instant d'après Zéro grimpait de nouveau sur le dos du mâle qui reprit une nouvelle fois son envol, direction la banque pour un rapide dépôt dans sa salle avant de survoler pour la énième fois la ville en quête de contrat. La journée banale d'un mercenaire de ce nom après tout. Pas de repos, pas d'arrêt, toujours se montrer fort et inaccessible afin de mettre les patrons en confiance mais d'une main de fer pour savoir les garder à leur place et ne pas leur faire oublier qu'entre lui et eux ils étaient les plus forts. D'un air fier Arashi n'attendit plus pour discuter de cet étrange bonhomme et se moquer de l'idiotie humaine et de la précarité de certains dragons trop pourrie gâté. Lui était trop fier, trop puissant, trop sauvage pour voir d'un bon œil la décadence de certaines races trop accrochées à leur pauvre humain.


***

Le dragon brisa son enroulement autours de l'humaine en laissant finalement pendre une partie de son corps dans le vide et ce toujours sans toucher la terre. Il la fixer, l'entendait mais son visage laissait toujours cet air dérangeant, et à l'intérieur de lui-même il n'était pas non plus très expressif. Distant, il n'était pas spécialement froid, le dragon serpentin était plus du genre silencieux et observateur que bavard. Plus encore, il ne comprenait pas en quoi discuter mentalement pouvait mettre mal à l'aise, ni même pourquoi il devait la saluer. Pour lui il n'y avait aucune raison de se saluer, banale futilité et parler mentalement lui permettait de ne pas devoir faire entendre le son de sa voix qui ne viendrait pas de sa grande gueule souriante de ce sourire sinistre. Si bien qu'il continua à lui parler dans son esprit, pour lui ce refus n'était qu'un caprice de la part d'une enfant dans son âge de possible rébellion.
Tu es simplement trop jeune pour comprendre toutes les nuances d'un pouvoir. L'inné n'est pas le pouvoir, l'acquis l'est. Ce qui signifie qu'un pouvoir grandit en même temps que toi, qu'il s'élève et comme la maturité un jour il prend forme. C'est son éveil.
Son corps émit une nouvelle fois le son du carillon alors qu'il bougeait la tête, peut-être n'allait-elle pas comprendre ? Allait-elle lui dire ou le garder pour elle ? Dahaka à force d'observation avait pu cerner une part du caractère de ce qui était sa cavalière. Ce n'était pas si difficile après tout. Alors qu'elle parlait pour lui demander de la ramener, le dragon se retourna, l'air nettement moins calme et apaisé qu'auparavant, son regard se porta sur un flan un poil trop aventureux. Ces derniers étaient sensibles à la magie et alors qu'il tentait de se glisser à l'intérieur de la tour la queue du dragon se mit à briller et une nouvelle explosion creusa la roche, laissant des marques de brûlure sur un sol arride. Bien souvent, lorsqu'il s'absentait trop longtemps, des groupes de monstres prenaient pour habitat le socle de la tour Taejin. Endroit où il ne sentait pas le danger et où la seule porte était visible dans le cercle de la tour, permettant ainsi de prévoir toute forme d'indésirable. Pourtant ces monstres se faisaient souvent avoir : après tout un lieu aussi grand mais vide ne devenait-il pas un lieu étrange et dangereux ? Une belle grotte non habitée était beaucoup trop rare pour être vraie, si bien qu'à chaque fois les monstres devenaient eux-même indésirable pour un dragon susceptible par rapport à son territoire.

Alors que la fumée s'élevait Dahaka ne montra aucun signe d'atteinte, il ne broncha pas comme si son attention n'avait pas quitté la gamine. Par ailleurs cette enfant se montrait toujours polie, peut-être même légèrement soumise quand elle lui parlait, du moins c'était ce qu'il pensait. Dahaka ne comprenait pas les émotions comme la peur, l'angoisse ou le stress, ni même la joie et la tristesse, il ne portait pas Ryuko sur un pied d'égalité non plus, mais s'il la sentait soumise il ne pouvait comprendre pourquoi. De manière général il était simplement indifférent.
Sans répondre à la demande de la jeune enfant, son cri résonnant comme une lamentation se fit entendre plus comme un avertissement pour les monstres un peu trop en manque d'aventure alors qu'il prenait dans ses grandes mains la gamine qui lui tenait dans la paume d'une de ces mains aux longs doigts griffus. Avec son ondulation lente qui pourtant le menait à une vitesse acceptable l'étrange dragon s'éleva au-dessus de la faille qui accueillait sa tour. Ils n'étaient pas spécialement loin de la capitale mais au lieu de s'y rendre en ligne droite Dahaka s'octroya un détour sur le chemin qui menait à sa demeure. Il n'était pas dupe, au fil des mois il savait que Ryuko venait ici en scooter et qu'elle le laissait quelque part plus bas. La gamine lui rappela au cas par ailleurs, lui demande s'ils pouvaient aller le chercher, de base le dragon comptait y aller, elle le renseigna sur son emplacement et au final l'objet se retrouva lui aussi dans le creux de la main en compagnie de sa propriétaire. Maintenant ils se dirigeaient juste vers une capitale grouillante et vrombissante. Dire que sa tour et ses abords étaient si calmes et si paisibles... Déjà qu'il comptait rester peut-être un moment afin de protéger l'humaine qui lui servait de cavalière durant une journée festive mais aussi une journée propice aux vols et à l'agression.


Presque commençait-il à ressentir et à connaître l'émotion du regret tient donc.
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyDim 2 Oct - 21:31

[Uh j’ai mis tellement longtemps à faire ce post que je ne savais même plus où et comment repprendre mes personnages (désolé si il y a des incohérences u.u) le pire c’est sûrement le fait que mon père aille changer notre boxe le jour où je dois poster –je serais même pas surprise que ce post ne soit en ligne que dimanche en fait- C’était bien galère comme il faut maaaiiis malgré tout j’ai enfin finis ! Comme quoi… J’essairais de poster le prochain beaucoup plus vite (si je croule pas sous l’apprentissage des Kanji)]

« Et un café au lait pour mademoiselle ~ Veuiller m’excuse pour l’attente et attention, il est brûlant »

Annonça Light alors qu’il déposa la tasse fumante devant la cliente non sans accompagner le dernier mot avec un large sourire charmeur à l’intention de la jolie demoiselle ce qui lui valut un regard noir de la part de son compagnon servit un peu plus tôt et assit juste à côté. On ne change pas les vieilles habitudes après tout. Cependant Light ne s’attarda pas plus longtemps ne souhaitant pas se faire une nouvelle fois remonter les bretelles par son patron parce qu’il en profitait trop pour draguer quand il était serveur.  Même si il n’était pas souvent à ce post pour rien après tout…

« Garçon ! L’addition, formule combat, s’vous plait ! »

Retentit la voix d’un cavalier alors qu’il se levait déjà de sa chaise apparement pressée d’en  découdre et d’effacer son ardoise. Light, étant le serveur qui s’était occupé de lui depuis son arrivé dans le café, se dirigea donc vers lui un sourire léger sur le visage quand il répondit calmement :

« Veuillez me suivre »

La suite fut comme toujours. Ils rejoignirent l’arrière boutique et alors qu’un autre serveur du restaurant s’assurait du bon respect des règles et que le combat ne dérape,  comme habituellement Light ne fut pas long avant d’envoyer son adversaire au tapis sans le moindre ménagement il ne rengaina son arme que lorsque son collègue annonça la défaite de leur client. Il allait devoir payer sa note. Les clients hautains comme lui étaient décidément les plus satisfaisnat à battre, parfois un serveur est traité assez irrespectueusement. Le concept de leur café était parfais pour se défouler quand les clients franchisaient la ligne rouge.  Et jusqu’ici Light n’avait pratiquement perdu aucun de ses combats ce qui lui donnait une petite notoriété pour les personnes connaissnat le café,  autant mêler l’utile à l’agréable il travaillait tout en se maintenant en forme.


Reira  volait depuis maintenant assez longtemps pour qu’elle soit incapable de donner une durée de temps exacte.  La dragonne blanche avait toujours pour habitude de s’éloigner le plus loin possible les jours où son cavalier travaillait. Son endurance lui paraissait toujours sans limite dans ces cas comme la sensation de liberté qui en découlait.  Jamais la dragonne ne se plaignait du fait d’avoir quittée sa vie « sauvage » pour suivre son cavalier, et jamais elle ne s’en plaindrait. Elle s’entendait à merveille avec son humain et les activités humaine l’avait toujours intriguée…

Pourtant malgré tout son attachement pour les humains elle ne pouvait s’empêcher de ressentir cet appel omniprésent pour les endroits plus sauvgae d’Argeya.  La solitude d’u dragon parcourant les cieux, observant les différents paysages défiler à toute vitesse en dessous d’eux ou ressentir les températures changer si il volait de plus en plus en hauteur.  Le calme de la nature qui cachait à merveille le côté sauvage et impitoyable qu’elle pouvait avoir, Reira auriat beau dire, cela aurait toujours le dessus sur n’importe quelle ville ou lien avec humain qu’elle pouvait avoir.

****
Comme toujours la capitale était bombé demonde. Si ce n’est encore plus que d’habitude avec les fêtes qui arrivées censées commencer  dans les jours même à arriver.  Cylnaes habituellement très animé l’était encore davantage aujourd’hui, et ce n’était pas un point qui irait en s’arrangeant dans les jours à venir, dommage pour les personnes n’appréciant pas la foule et son brouhaha incessant. Cependant tout n’était pas que désavantage, Cylnaes était toujours très animé et ses rues avaient la particularité d’être un mélange homogéne entre la modernité et les vieilles traditions, les décorations qui commençaient à s’installer ne faisait que renforcer ce constrate qui n’était pas forcément désagréable pour les yeux.  

Ceci même pour Iwaizumi dont la mine presque continuellement renfrogné ne laisserais pas pensé qu’il pouvait tout simplement apprécier certaine architecture argeyenne en harmonie avec les batiments les plus récents qu’avait créer l’avançé thecnologique sur l’île aux dragons.  Sûrement résultat du fait que lui, en tant que non-cavalier, n’avait pas l’habitude de voir les paysages argeyens que l’on peut  apprécier et observer uniquement ou presque à dos de dragon, il n’en appréciait que davantage les petits détails propres à chaque villes d’Argeya dans lesquelles en tant que membre de l’armée, il passait beaucoup de temps.

Enfin tout ceci n’est que détails qui ne sont pas les plus important ici. Iwaizumi n’avait pas franchement le temps de s’arrêter pour admirer la façade d’un batiment rustique ou les décorations et déguisements extravagants que les civils étaient en train d’installer ou d’essayer. Pas plus qu’il n’avait le temps de patrouiller en faisant bien attention à la foule, car quand il y avait autant de mondeil fallait forcément surveiller que rien de suspect se déroulait, enfin pour ce point il avait repéré quelques soldats envoyés pour cela et si il n’avait pas encore haussé le ton c’est que chacun faisait son boulot.  

Non si Iwaizumi jouait un peu des coudes –enfin sincèrement profitait de sa modeste taille pour traverser rapidement la foule- c’était parce qu’on lui avait demandé de rentrer pour consulter les derniers rapports qui venaient d’arriver. Certains c’étaient un peu fait attendre ce qui expliquait son empressement… En plus du fait que tout faire à pied avait pour désavantage d’être assez long.  Et parmis eux se trouvait quelques mises à jours sur les avis de recherches actuels q’ils devraient effectuer, pint fort intéressant d’ailleurs. Iwaizumi sortit définitivement de ses pensées en arrivant au château royal où le quartier général de l’armée s’y trouvait également.  Pas un seul signe d’essouflement alors qu’il avait fait demi-tour pour traverser une bonne partie de la ville, le brun se dirigea en direction de son bureau sur lequel devait déjà reposait certains rapports qu’il attendait.

****
Lev ne fut pas vraiment surpris de voir Torn débarque non loin d’où il se trouver non sans causer pas mal de dégats aux pauvres arbres ayant le malheurs de se trouver non loin d’elle lorsqu’elle atteirt. Le lien entre un cavalier et son dragon était plutôt pratique dans le sens où il avait put sentir sa dragonne se rapprocher, comme toujours  elle en profita d’ailleurs pour lui faire une nouvelleleçon sur le fait qu’il n’était définitivement pas au bon endroit pour trouver des clients et que ce n’était pas comme ça qu’il fairait des bénifices… à se demander qui tenait vraiment le commerce entre eux deux.  Mais le blond était habitué et il ne protesta pas vraiment quand Torn l’attrapa sans ménage d’une patte pour le poser sur son dos. Ecarte, et abimant, encore davantage  qelques arbres, elle récupéra la roulotte où se trouvait tous leurs bric à brac. Une fois qu’elle eut tout ce qu’elle souhaitait, Torn créa une ouverture au dessus d’eux et Lev eut le réflexe de se  plaquer le plus possible contre les écailles de sa dragonne souhaitant éviter de se faire toucher par les giclés de son magma.

Ce ne fut que lorsqu’ils furent dans les airs que Lev prit enfin la parole.  Il avait croisé ses bras appuyés contre le cou de sa dragonne avant de poser sa tête dessus soupirant avec lassitude néanmoins totalement habitués à ce genre de chose :

« Vraiment Torn tu ne pourait pas faire plus attention  à la nature qui t’entoure ? Juste de temps à autres  ce serait cool »

Il ne disait pas tant cela pour la nature en elle-même, certes il y était bien plus dans son élément que dans n’importe quelle ville étouffante bombé de population humaine, mais il n’était pas pour autant un grand défenseur des zones vertes.  Si il faisait cette remarque c’était surtout parce que ce genre de comportement lui avait déjà attiré des ennuis, après tout les cavaliers dragons étaient en partis responsable du comportement de leur compagnon –comme inversement en territoire totalement sauvage, draconnique, l’était les dragons envers leurs cavaliers-. Et il y avait bien plus amusant que devoir écouté toute la tirade d’un paysan  furieux –et ce mot n’était pas assez fort- d’avoir vu la moitié de ses récoltes crâmé, ou de recevoir une amende au montant salé pour dégradation d’une quelconque zone protégée.  Bref si Lev pouvait éviter de s’attirer inutilement des ennuis, il le faisait volontiers.  

Ces lasses pensées furent interromput quand ils arrivèrent enfin à destination.  Torn s’était posé dans un endroit dégagé et bien sur prévu à cet effet,  Lev se glissa alors tout  de suite e son dos pour pouvoir poser le pied à terre. Il retint un léger air boudeur et lasse en remarquant le monde présent en ville et le bruit insuportable, selon lui, qui s’en dégageait. Vraiment il regrettait déjà sa forêt et ses « p’tits zoziots » comme l’avait si bien dit Torn quand elle l’avait retrouvé. Et l’idée de devoir installer sa cariole et tout le bazar qui l’accompagnait n’était pasdu tout motivante, même avec les bénéfices quela fêtes qui se préparait pouvait bien lui apportait.
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Feather
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptySam 8 Oct - 16:34

[nouveau perso]


Il était tapis là, enrouler sur lui même, dans l'ombre d'un coin, regardant de ses yeux dorés le petit groupe de jeune adultes qui le cherchaient pour se faire un peu d'argent de poche. Pour eux, tout ça n'était qu'un jeu, pour lui aussi au final même si dans ce jeu là, il valait mieux qu'il ne perde pas. Ils étaient plutôt bien équipés par rapport à d'autres : filets, petite cage, extincteur, nourriture. Ils pensaient qu'il le piégerait mais ça, c'était sans compter sur la petite expérience qu'il commençait à avoir dans le domaine. Ce qui les différenciait vraiment des autres trappeurs habituels, c'était que ceux là avait osé se rendre directement dans les égouts, et même plus, ils s'approchaient dangereusement de son nid. Lui avait beau être un « petit », mine de rien, il était élevé à l'instinct  et pas conséquent, ça ne lui plaisait pas vraiment la possibilité qu'on trouve sa cachette alors il prit une bonne boucher d'air nauséabonde, fit sortir une bonne dose de gaz de son organe qui le fabriquait et recracha le tout d'un seul coup, envoyant l'étincelle qui enflamma le couloir.
Ces humains, ils avaient l'habitude de lui courir après, mine de rien ils s'étaient couvert et au lieu de paniquer ou de s'enfuir en hurlant, ils se servir de leur extincteur. Alors il leur passa au dessus, traversant le nuage de poudre blanche et de feu qui mourrait, il les sentit frôler sa queue  et crier quelques mots qu'il ne comprenait pas, lui ne parlait pas la langue des humains, ni celle des dragons d'ailleurs, un peu plus celle des rats mais au final, il ne connaissait que la sienne. Quelques battement d'ailes et il surgit de la terre, faisant voler la plaque de la bouche d'égout, fuyant ses poursuivants qui eux ne volaient pas, s'élevant dans les airs d'un vol frénétique, faisant tournoyer sa queue trop longue.

Ce qu'il avait oublié, c'était que dans ce monde, les hommes montaient les dragons, enfin, il n'était pas assez plongé dans la partie civilisé d'Argeya pour  penser du moins. Alors que le petit serpent ailé noir qu'il était s'élevait dans le ciel, il entendit rapidement le fort beaucoup plus fort de dragons adultes avec les humains qui étaient descendus dans les égouts. Trop petit pour les semer, plus dans un geste de panique qu'autre chose, il se retourna pour lancer une série de boule de feu que le groupe évita soigneusement, laissant ces petits morceaux de brasier s'écraser sur les maisons en dessous. Déjà la sirène qu'il connaissait bien retentissait, celle de ce groupe qui balançait de l'eau sur toutes ses petites bêtises du genre.
Il essaya de rallonger encore la distance même s'il savait que pour le moment, ça commençait à sérieusement chauffer pour ses fesses, accélérant le battement de ses ailes, commençant à grandement se fatiguer. Déjà son vol n'était plus très droit. Avec l'énergie du désespoir, il lança encore une boule de feu (il aurait aimé plus mais la réponse se résuma à un petit nuage de fumée). Aussi étonnant que cela puisse être, le groupe arrêta la poursuite et fit demi-tour, comme s'il avait enfin réussi à les chasser. Content de lui, il reprit le bon sens de vol, enfin il allait le faire lorsqu'il s'écrasa lamentablement sur quelque chose de dur, de blanc et d'énorme par rapport à lui. Il émit un espèce de petit jappement grognement à cause du choc, secouant la tête pour retrouver ses esprits avant d'apercevoir qu'il s'était écrasé sur la tête d'un autre dragon en vol, dragon qui avait probablement décourager l'autre groupe. Il se plaqua sur la tête de l'autre, ramenant ailes et pattes contre son corps comme ci ça pouvait le cacher alors que sa longue queue commençait à s'enrouler inconsciemment autour de la gueule pour ne pas tomber.

***

« Hé les gars ! Félix s'est fait viré ! »

Le désigné cracha la bière qu'il était en train de boire. La porte du Chien à Trois pattes venait de s'ouvrir avec fracas accompagné de cette phrase, du vent froid, de la neige et d'un homme envelopper dans un épais manteau, des grosses bottes, des moufles et une sacoche en cuir, agitant un morceau de papier qui souffrait de l'intempérie.

« Oh salut Félix déjà rentré ?
-C'est quoi la merde que tu racontes ? »


L'homme qui venait d'entrer n'était ni plus ni moins le facteur (ainsi que le télégraphe, les nombreuses tempêtes empêchait d'avoir le téléphone tout les jours) du coin. En général, il faisait bien son travail, respectant la discrétion  des lettres sauf lorsqu'il y avait écrit « Strauss » dessus. L'intimité du courrier n'existait plus pour lui et ça depuis bien longtemps, pourtant le concerné ne s'y habituait jamais.

« Ça vient d'arriver mon gars, tu reçois ta dernière paye ici dans quelques jours, t'es viré. La région intéresse plus apparemment.
-Files moi ça »

Félix attrapa la feuille, enfin, il l'arracha carrément des mais de ce facteur à la manque pour y lire ce qui était écrit. Ce n'était pas un mensonge, il était bel et bien viré mais pas vraiment pour la raison énoncé. Certes la région n'intéressait pas vraiment et certes c'était ce qui était écrit sur la feuille qu'ils suspendaient les finances pour les recherches là-bas mais il y avait autre chose. On fermait ses comptes aussi, il devait se rendre à sa banque vider ses coffres dans quatre jours sous peine de se faire saisir tout son contenu. Félix avait toujours cru que les informations trop flou qu'il avait enregistrer ne lui proposerait pas de problème mais visiblement, on avait décidé de faire plus attention. On notait les habitants de l'île et les dragons, on y collait des étiquettes. On comptait tout et on y mettait tout ces jolis petits chiffres sur un morceau de papier. Mine de rien, son travail jusqu'ici avait contribué également à tout noter dans les zones les plus tranquille et reculer d'Argeya mais au final, il s'était lui même fait avoir : Félix Strauss n'existait plus depuis au moins quatre ans. La société évoluait et on ne pouvait plus n'être personne et justement lui posait problème parce qu'administrativement, il n'existait pas vraiment.
Assez énervé, bien décider d'aller régler ce petit problème, il fit une boule de la lettre qu'il jeta dans le feu alors que tout le monde le regardait avec des yeux ronds. Chacun ici le savait, le gouvernement n'abandonnerait pas une zone potentiellement exploitable comme ça et aucun gars mis à part un fou comme Strauss n'accepterait de prendre ce post sauf s'il venait du coin et les autochtones n'étaient pas assez cultivés pour ça.

« Va falloir que j'aille à Cylnaes...
-Hé bien, ils ont finalement réussi à te motiver à descendre, j'vais de te faire atteler un dragon, tu t'arrêteras à la Mer Nordique en récupérer un autre chez mon frère pour aller dans le sud.
-C'est bon Dan, prépare juste mon sac, je vais appeler Alak. »


On le regarda  en soupirant, ils le connaissaient bien leur Félix mais c'était le dragon qui allait faire la gueule encore. Mettez un être prévu pour résister aux froids extrêmes au sud et voyez le résultat que vous obtiendrez. D'ailleurs ça ne manqua pas, Alak rentra à l'appel, assez contrarier d'avoir écourter sa chasse, devenant carrément grognon à la nouvelle.

« Tu peux pas prendre un autre dragon ? J't'attendrais ici, je surveillerais le village.
-Alak, tu viens avec moi à Cylnaes, c'est comme ça, que veux-tu que je fasse avec un autre dragon ?
-C'est le SUD, tu sais, là où y'a du soleil TOUTE L'ANNEE !
-Hé bien comme ça tu montreras aux dragons de là bas que ceux du nord ne sont pas des mauviettes et qu'ils vont partout où ils veulent, même sous le soleil. »


Le dragon blanc réfléchit un instant tandis que son cavalier lui installait les sacs de voyages sur le dos. Il n'avait pas tord le bougre, c'est pas un sudiste qui allait monter dans le nord aux grands froid ça c'est sûr, puis ça leur en mettrait plein les mirettes de voir un grand bestiaux comme lui, avec la musculature pour traverser les blizzards et la fourrures épaisses du guerrier nordique qu'il état, lui n'était pas parés de jolies petites écailles colorées au moins.

Dragon convaincu, affaires prêtes, un au revoir aux copains et Félix était sûr la route, Alak traversant le ciel sombre et le vent glacé des cieux du Nord, direction le sud et sa capitale.

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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyDim 9 Oct - 21:17

Petite Annonce :

Avec Loupwolf, on a réfléchi et on s'est dit que cela pourrait être une bonne idée de...
Faire la fiche "espèce" de nos dragons !

Alors soyons plus clair, en soit, on vous propose de créer une fiche pour chaque espèce de dragon.
Cependant rappelons qu'une espèce se définit par un critère de ressemblance (individus ressemblant à un individu pris en exemple) et un critère d'interfécondité (individus pouvant se reproduire avec une descendance fertile). Or, on sait tous que nos dragons sont très divers et variés mais qu'ils peuvent pour la plupart se reproduire ensemble.

Donc, ce que l'on vous propose c'est de faire notamment au critère de ressemblance, au pouvoir, caractéristiques qu'ils ont. N'oublions pas que nos dragons sont souvent déjà des sous-espèce (en prenant Arashi par exemple, c'est une vouivre, mais pas que ça car il est relativement grand pour une vouivre etc)
Il se peut que certains de vos dragons soient de la même espèce, voyez ça ensemble aussi o/

Ensuite, on cherche une, deux voire trois personnages qui pourraient au cours de l'aventure répertorier les différentes espèces puisque toutes ne sont pas connues (même celle de vos dragons n'est pas obligatoirement connue (je pense notamment au dragon de Feather par exemple puisque si j'ai bien compris, cette espèce s'est perdue (cependant même si aujourd'hui elle est moins fréquente, par le passé des gens ont pu faire son recensement)

En résumé :

-Faites la fiche "espèce", votre dragon en fera parti (plusieurs dragons peuvent en faire parti, à voir entre joueurs, une espèce fait partie d'un grand ensemble)
-proposez la candidature de votre perso pour compléter ce bestiaire des dragons au fil de l'aventure (pas obligatoirement des dragons de joueur)

La fiche de l'espèce ne doit pas comporter un nom scientifique cependant, n'oublions pas : ce n'est pas notre monde, donc on ne sait pas quelle langue pouvait bien exister auparavant !
Donc en soit : un nom en "français" simple, image, une légère description physique, comportementale, pouvoirs possibles, environnement (propice à sa croissance) et répartition. Si vous voulez aller plus loin vous pouvez pousser le comportement : type de cris, période de reproduction, etc...

Voici un exemple sur un Triton crêté : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Je ne vous demande pas autant de précision, de chose bien entendu, c'est un exemple.

Pour la répartition, voici une carte de l'île, vierge, à compléter avec un figuré de surface, voire ponctuel si vous voulez mettre aussi quelques chiffres sur la population : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyDim 9 Oct - 22:30

Skulrak volait à une vitesse soutenue, et surtout, à une bonne hauteur, au-dessus de quelques nuages pour réduire les chances de rencontrer un autre dragon... ou pire, un dragon accompagné d'un cavalier. Car plus l'on descendait vers le sud, plus ces derniers se faisaient fréquents, en particulier, évidemment, à l'approche de la ville. Il ne voyait même pas ou il allait, si ça se trouvait, il l'avait même dépassée sans s'en rendre compte. Enfin ce n'était pas comme si c'était bien grave, qu'est-ce qu'il allait faire la bas, de toute façon ? Se faire reluquer par d'autres dragons d'un œil méfiant ? Ou par des humains pseudo scientifiques qui le verraient bien sous un microscope ? Mais Skulrak, pour l'instant perdu dans le temps après avoir passé longtemps en hibernation sous l'eau glacée du lac, se demandait ou en était l'île.
À sa droite, il remarqua des nuages qu'ils connaissaient. Les nuages gris éternellement parcouru d'éclair, ceux encombrant les cieux autour des grands Pics foudroyés. Ils étaient encore très loin, mais cela lui faisait un point de repère. Mécontent de son allure, il décida d'arrêter de penser et de se concentrer uniquement sur sa vitesse, qu'il voulait grandissante.
Les petites nervures glaciales qui parcouraient ses os commençaient à fondre aux extimités de ses membres et de sa queue, les zones de son squelette les moins baignées par la lueur bleuté et froide, lorsque Skulrak perdit de l'altitude, émergeant des hauts nuages comme un spectre du brouillard. La ville était là, dans son champ de vision, devant ses orbites vides allumés de fumerolles luminescents. Toujours aussi moche, toujours aussi sale, comme une vieille tâche grise et carré en plein milieu du paysage. Le dracoliche décida de se poser dans la forêt, pour de marcher à terre jusqu'au lac contre lequel était la capitale, pour dégivrer un peu ses os et retirer le givre encombrant ses articulations. Entre les arbres, le squelette géant se déplaçait silencieusement, se mouvant avec facilité entre les troncs, faisant reculer les animaux devant la vision d'un mort-vivant venu envahir leur habitat naturel d'habitude si vivant. À chaque pas, de minuscules cristaux transparents venaient fondre sur le sol chauffé de la forêt, entre les branchages et la terre molle, et parfois, un lambeau de chair putréfié se détachait des os grisâtres et partait en poussière lorsqu'une légère brise arrivait à s'infiltrer entre les feuillages. Les arbres lui procurait de l'ombre, protégeant ses os sensible à la chaleur des rayons du soleil d'été. Pourtant, d'ici il pouvait entendre la ville et les humains grouiller, peut-être même plus que ce dont il se souvenait. Des quelconques festivités seraient-elles à l'œuvre ?
Après un temps de marche, il arriva sur la berge du lac, les eaux scintillantes reflétait les arbres mais aussi, dans le lointain, certains immeubles assez hauts. Au lieu de plonger dans l'eau fraîche, Skulrak préféra se mettre à longer la berge, sans quitter des orbites les formes des bâtiments lointains se détachant sur le ciel bleu. De là ou il était, ces buildings n'était pas plus grands que sa patte, pourtant, la zone était déjà bien plus animée que les cieux glacials et silencieux. Il voyait des dragons voler au-dessus, certains décrivant de large cercle, d'autres allant se poser alors que d'autres s'en envolaient. Sans doute que quelque chose se préparait.

***

Bla bla bla... pourquoi fallait-il toujours qu'il parle comme s'il était un personnage de jeu vidéo ? À force Ryuko se demandait s'il était vraiment toujours comme ça ou si c'était pour faire genre devant une gamine. Comme elle si attendait, elle ne comprit pas tout de suite ce que lui racontait le dragon... et si elle y avait réfléchit deux secondes, sans doute qu'elle aurait enregistré, mais... le fait qu'il ne l'écoute pas et continue tranquillement à s'incruster dans son esprit l'énerva rapidement, alors de son côté elle fit de même, et n'écouta pas ce qu'il lui expliquait, et s'en contenta de s'en ficher. Pour elle c'était normal, elle ne voyait pas pourquoi elle ferait cet effort puisqu'il ne le faisait pas de son côté. C'était quoi son problème ? Il voulait pas parler avec sa bouche ? Monsieur était trop bien pour prendre la peine de s'adresser oralement ? Bon sang qu'est-ce qu'elle haïssait quand il faisait ça, c'était son esprit à elle, si elle n'avait pas envie d'entendre quelqu'un d'autre causer dedans, alors elle avait pas envie, c'était tout. Elle ne savait même pas comment le bloquer ou l'empêcher de lui parler mentalement, ni même si c'était faisable. Quoi, elle respectait le fait qu'il ne veuille pas qu'elle s'incruste dans sa tour, alors pourquoi lui, il se permettait de s'incruster dans son esprit ? Enfin, elle n'allait pas se plaindre – même si elle grommela quelques mots qui écorcherait facilement les oreilles – non seulement le dragon s'en ficherait comme de sa première écaille et en plus ce n'était pas comme si elle n'avait pas l'habitude, pire elle avait les mêmes impressions que lorsqu'elle était avec sa mère. Ou plutôt, lorsqu'elle s'engueulait avec sa mère, et c'était partout pareil. Par réflexe, la jeune fille recula d'un pas lorsque le dragon se retourna, sur l'instant elle cru qu'elle l'avait vexé ou quelque chose dans le genre en lui demandant s'il pouvait l'emmener à la grande ville, elle ne savait jamais a quoi s'attendre avec lui. Ryuko ne remarqua le flan que lorsque Dahaka l'attaqua, ce n'était pas la première fois qu'elle en voyait un mais c'était toujours intéressant à voir. Elle aurait préféré s'en approcher pour l'observer, mais le monstre ayant fait l'erreur de s'approcher un peu trop de la tour, le dragon n'hésita pas, et la jeune fille ne pouvait s'empêcher de voir son sort si jamais elle aussi essayait d'entrer dans l'édifice, une belle explosion. On aurait dit un adolescent qui piquait une crise à chaque fois que quelqu'un osait entrer dans sa chambre. Enfin, à défaut de comprendre autre chose Ryuko rapprochait ça avec ce qu'elle connaissait, bien qu'elle même se fichait de la chambre qu'elle avait chez sa mère, vu le peu de temps qu'elle y passait.

Elle grimaça lorsque le dragon se mit à crier, et finalement il l'attrapa dans sa paume, il était donc d'accord pour la ramener... sérieusement, il ne pouvait pas dire un simple ok au lieu de faire tout un cinéma ? En plus, fort comme il l'était, il n'aurait aucun mal à tuer les monstres qui osaient s'incruster dans la tour pendant son absence... et puis, si un humain venait mais qu'il repartait avant le retour du dragon, alors il n'y avait pas de problèmes n'est-ce-pas ? Mais la seule préoccupation de la jeune fille sur le moment fut de se cramponner pour ne pas tomber. Elle n'arrivait pas non plus à comprendre comment les cavaliers pouvaient être contents de voler avec leur dragon, pour elle, c'était avant tout un très mauvais moment à passer. Voir le paysage défiler à une vitesse folle, sentir le vent claquer, c'était juste horrible, elle avait l'impression d'être dans l'un de ces manèges à sensations. Et bon sang qu'elle détestait les manèges à sensations. Après avoir récupéré le véhicule, Ryuko ferma les yeux pour ne pas voir l'altitude. Ce n'était pas la vitesse qu'elle n'aimait pas, mais le fait de n'avoir aucun contrôle dessus, son cœur se mettait à battre vite et pas d'une manière agréable. Et encore, heureusement qu'il faisait plutôt beau, elle n'imaginait pas voler dans les vents glaciales ou ceux brûlants du sud. Non, voler n'était pas amusant, c'était même fatiguant et éprouvant vu comment tout ses muscles étaient crispés et son esprit sous tension, par moment elle arrêtait même de respirer sans s'en rendre compte. L'adolescente ne faisait que supporter cette torture en priant que ça passe vite et en se disant que si les humains étaient fait pour voler, alors ils naîtraient avec des ailes.

[Ellipse temporelle no jutsu]

C'était plutôt rare qu'elle sente son corps fourbu, d'habitude elle n'arrivait jamais à se sentir complètement fatiguée, ni à avoir vraiment l'envie de se reposer, mais après avoir volé avec Dahaka, elle avait souvent mal de partout tellement elle se mettait elle-même sous tension. Ce fut donc avec un soulagement mal dissimulé que Ryuko retrouva enfin le sol après ce qui lui avait paru des heures. Mêmes ses jambes étaient fébriles, mais normalement, ça lui passerait en moins d'une minute. Ils étaient non loin de la ville mais pas trop proche non plus, sur l'un des bords du lac Eldar contre lequel était la capitale, sur un chemin de pierre, au milieu des arbres. Le jeune fille sauta des mains du dragon, posant pied à terre, contente de retrouver la terre ferme.

– Euh, merci..., marmonna-t-elle en redressant son scooter.

Et maintenant, elle n'avait plus qu'à rejoindre la route bétonnée qui menait directement à Cylnaes. Ryuko releva un instant la tête vers Dahaka. Elle ne trouvait aucune raison de lui demander de rester, et elle doutait que l'argument "je sais pas pourquoi mais j'ai pas envie qu'on se quitte tout de suite" soit réellement efficace. Sans doute préférerait-il retourner dans sa tour pour aller virer les potentiels intrus, se dit-elle, et de toute façon, elle n'osait pas lui demander, déjà qu'il avait dû se faire violence pour s'éloigner un peu de sa tour, c'était pas pour y rester longtemps, supposait-elle. Puis de toute façon, elle ne savait même pas pourquoi elle avait le besoin de s'accrocher à un dragon qu'elle ne comprenait pas et qui avait surtout l'air d'avoir envie qu'on le laisse tranquille. Ça l'a rendait triste sans qu'elle sache non plus pourquoi.

– Bon ben, à plus...

Le niveau de conversation n'allait pas bien loin, de toute façon, on ne pouvait s'attendre à plus entre deux personnes n'aimant pas causer. L'adolescente retira la béquille et enfourcha son scooter, l'allumant en même temps de pousser sur sa jambe pour se donner de l'élan. Le chemin de pierre n'était pas bien long avant de se faire remplacer par une route de béton, et même en évitant les voies rapides où les voitures fonçaient à des vitesses dangereuses, Ryuko pu entrer rapidement eux abords de la ville, dans la banlieue. Enfin, pas la banlieue toute naze ou elle habitait, ici c'était plutôt du genre pavillons chic pour les petites familles de bourgeois. L'endroit parfait pour que la nuit, une bande de jeunes vienne zoner pour faire peur ou dépouiller les gosses à papa qui se prenaient pour des durs parce qu'ils restaient dehors après 22h. Les derniers téléphones à la mode se revendaient bien sous le manteau ou au marché noir. L'activité nocturne parfaite, elle pouvait se faire de l'argent tout en profitant de son faible besoin de sommeil, et le temps que les patrouilles de flics se pointent, les agresseurs étaient déjà loin et en train de se payer une tournée avec le pognon ramassé.
Mais pour l'instant, elle passa simplement sans s'arrêter, voulant avant tout aller s'acheter à manger. Et puis, demain c'était la fête, c'était à ce moment qu'il fallait profiter de l'inattention des gens et de la joie ambiante, ce n'était pas les sources de distractions qui manquaient... il fallait seulement se faire plus discret pour éviter de se faire remarquer par les gardes ou l'armée qui patrouillaient. Enfin pour Ryuko, ce n'était qu'un jeu d'infiltration grandeur nature. Auquel elle gagnait bien souvent, connaissant parfaitement les rues, les petits passages dérobés, les ruelles bien serrées pratiques pour s'enfuir rapidement, pour perdre ses poursuivants ou se cacher d'un dragon survolant la zone.

Une fois arrivée en bas de son immeuble, la jeune fille alla poser son scooter dans le garage, coincé dans la petite place souterraine, la voiture de sa mère n'était pas là de toute façon, cette dernière était évidemment au travail. En ville, Ryuko préférait se déplacer à pieds – ou plus souvent, en courant – c'était même plus rapide qu'en véhicule vu la célérité dont elle pouvait faire preuve et le trafic souvent encombré des rues. Surtout en ce moment, où les magasins se préparaient à la fête de demain, la circulation étaient ralentie par les camions de livraisons et les zones interdites d'accès pour installer les scènes ou les barrières de sécurité. Marchant un peu sur le trottoir en ouvrant son sweat noir et rouge à cause de la chaleur, l'adolescente vérifia ce qu'elle avait... une pauvre pièce de cinq couronnes d'argent, elle n'allait pas aller très loin avec ça. Ah si elle était un dragon comme Dahaka, elle n'aurait pas ce problème au moins, une partie de chasse, de la viande crue et c'était plié. Elle se demandait d'ailleurs comment faisait ce dernier pour manger avec une bouche pareille, ça ne devait pas être des plus pratique. En traversant la rue, elle croisa deux enfants assez jeunes, en train de manger des raisins tout en marchant, et n'hésita pas à aller les interpeller pour leur demander où ils en avait trouvé. Suivant la direction indiquée par les gosses, Ryuko trouva la source des raisins, à savoir un genre de dragon qui ressemblait à une grappe de raisin géante, justement. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait ce reptile fruitier distribuer de quoi manger aux gens. Bon d'habitude elle n'aimait pas trop aller mendier ou réclamer, mais cette fois, elle avait trop faim pour résister, et de toute façon, ça n'allait pas être la première fois. Loin d'être timide, elle se mit à trottiner rapidement.

– Hé la grappe de raisin géante ! l'interpella-t-elle en courant.

Après avoir sauté un muret, elle s'approcha du dragon – dont elle ne connaissait même pas le nom au passage.

– Tu donnes toujours du raisin gratuitement ?

***

N'ayant uniquement l'idée de rejoindre la capitale rapidement, Torn se pressa de faire le voyage, ses ailes frôlant la cime des arbres, dérangeant le feuillage par les bourrasques crées. Elle ne répondit pas à la remarque de son cavalier, ce n'était pas la première fois qu'il lui disait quelque chose dans ce genre, mais elle était plutôt d'accord avec lui. Enfin, même si elle le voulait, ça lui serait difficile de ne rien détruire dans une forêt, à cause de sa carrure plutôt solide et large. Son ossature n'était pas vraiment fait pour se mouvoir avec agilité entre les troncs. Mais puisque que son petit humain aimait tout ce qui était vert et piaillant, la dragonne souffla des naseaux en signe de compréhension. Et puis c'était surtout que... ps question de donner une seule pièce de plus aux agents de la protection et leurs amendes stupides. Ils gagnaient plus ou moins honnêtement de l'argent, c'était pas pour que l'état se le mette dans les poches !
Torn choisit un endroit bien dégagé pour se poser en ville, et fit même attention à ne pas abîmer le beau sol construit par les humains avec ses griffes, se posant plutôt doucement. Il n'y avait pas grand monde autour d'elle lorsque que la dragonne posa ses quatre pattes par terre, après tout les gens avaient eut le temps de l'entendre arriver, et n'aimant pas les courant d'air qui mettaient leurs brushing en vrac, ils s'étaient pas mal écartés. Une fois qu'elle eut posé le chariot rempli de bazar sur le sol de cette très large place, elle replia rapidement ses ailes et replia ses pattes pour se coucher, gardant tout de même le torse bombé et le cou droit, comme pour signifier qu'elle prenait la autant de place qu'elle le voulait. On lui avait même plutôt dit que cette attitude correspondrait plus à un mâle d'ailleurs.

-"Bien, bien, bien. Allez Lev, installe donc le stand, et comme il faut, hein. Moi je supervise."

Annonça Torn en agitant la lame fixée au bout de sa queue. En fixant son cavalier de ses yeux jaunes à la pupille fendue, elle remarqua aisément que ce dernier n'avait pas l'air super enchanté devant le travail qui l'attendait. Il valait mieux lui remonter un peu le morale ! Un vendeur déprimé n'était jamais bon pour les affaires. Alors la dragonne ne pencha au-dessus de lui, lui faisant un discours sans doute en lui soufflant involontairement une haleine de souffre chaud en plein sur le crâne.

-"Fais pas une tronche pareille, pense un peu à tout ces portefeuilles qui n'attendent qu'à se soulager du poids des petites piécettes sonnantes. Il faut faire marcher ton affaire, ça me dérangerais de devoir aller piocher dans mon budget pour renflouer tes caisses. Sois heureux d'être entier !"

La dernière phrase, elle le répétait souvent, c'était un peu un genre de phrase d'encouragement. En plus de ça, elle bougea sa patte pour ramener Lev vers elle pour le coller contre les écailles chaudes de son poitrail.

-"Si tu fais un bon chiffre d'affaire, alors je serais – peut-être – d'accord pour t'emmener dans n'importe quel coin verdoyant de l'île..."

Ajouta la dragonne en essayant d'avoir une touche légère dans son ton, bien qu'avec sa voix assez grave et éraillée, cela donnait quelque chose de bizarre. De toute façon, sa voix était beaucoup plus utile pour proférer des menaces ou des insultes que pour chuchoter des gentillesses. En parlant d'insultes... ou était donc la petite dragonne fruitée et son enfoiré de cavalier ? Peut-être étaient-ils en ville. Ah, Torn se disait bien qu'elle irait proposer quelques articles à Grape ! En toute amitié, bien sur. Cette dernière devait être en train de donner à manger à tout les péquenots du quartier, décidément, elle pourrait se faire bien plus d'argent si elle en vendait.
Plongée dans ses pensées, la dragonne fini par penser enfin à relâcher son cavalier, qui allait finir par se faire griller comme un œuf au plat s'il restait trop longtemps plaqué contre les écailles de son torse, endroit qui ne diminuait jamais de température. Cette place serait sans doute un bon emplacement pour mettre le chariot, pensait-elle. Il valait mieux se réserver une bonne place, et puis, pour elle, c'était bien plus pratique que se déplacer dans les rues en faisant attention de ne décapiter personne d'un coup de queue malheureux.
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyLun 24 Oct - 1:40



Le monde affluait de plus en plus, les rues s'agitaient, les commerçants installaient déjà leur stand et la vie de la cité était comme un cœur palpitant d'excitation. Comme à son habitude la dragonne sombre était agréablement surprise, sa légère crainte pour l'Homme s'évanouissait pour laisser place à sa propre excitation et impatience fasse à l'attente du lendemain. Elle secouait sa queue tel un animal et ne pouvait s'empêcher de regarder à droite à gauche, les yeux grands ouverts avec ce réel désir de plus en voir.

Puis le léger rire des enfants qui s'amusaient, ils lui tournaient autour, quelques-uns étaient déguisés en ce qu'elle soupçonnait être la représentation des chevaliers de Vassilias arrêtant ceux déguisés en chevaliers d'Argeya. Ils s'arrêtèrent un instant pour la regarder, il ne lui en fallut pas plus pour se laisser aller, laissant un sourire apparaître sur son visage alors qu'elle se baissait sur ses pattes avant, venant les pousser gentiment. La dragonne drapée d'or leur courra un moment derrière alors qu'ils riaient aux éclats, et même sans les connaître elle se sentait déjà proche d'eux.
L'un des petits s'amusa à passer sous les pattes d'un imposant dragon à la mâchoire de fer, aux écailles très sombres ; Némésis ne pris pas se risque en s'arrêtant avant, se disant que la chaleur que dégageait ce dragon lui rappelait celle du désert. Son regard émeraude glissa sur le chariot empli de babiole avant de contourner l'humain et le dragon. L'enfant avait cependant réussi à lui échapper, puisqu'il réapparu après une dizaine de minutes derrière son dos, lui attrapant la queue pour venir lover son visage dans la touffe de poil jaune. Le reste du groupe les avait par ailleurs rejoint et la femelle affichait un grand sourire tout en se dandinant sur ses pattes.

Elle frotta une dernière fois sa tête contre les enfants alors qu'ils étaient rappelés par leurs parents, elle se sentait plutôt satisfaite de ce temps passé avec les petits alors que son esprit écrivait un nouveau et bon souvenir en leur compagnie. La dragonne secoua un instant la tête, faisant glisser sur ses cornes quelques bracelets sans valeur qu'ils lui avaient offert et orné puis elle décida de grimper sur les toits, voulant profiter de la vue des rues grouillantes sans pour autant devoir prendre son envol. D'un geste agile et souple la dragonne des terres chaudes n'eut aucune difficulté à se propulser pour de quelques battements d'ailes rejoindre les toits. Avec stupeur déjà quelques personnes s'y trouvaient comme si se balader sur les hauteurs étaient la chose la plus normal du monde.
A la manière d'un chat, Némésis avançait une patte devant l'autre, se tenant sur le rebord, observant avec paix et contentement les foules qui prenaient du bon temps dans cette matinée.

Toute la ville se montrait agitait, alors que tout ne commençait que le lendemain, mais tout était déjà prometteur et la femelle avait déjà la sensation que le lendemain signifiait déjà le aujourd'hui, et quand elle arriva près des bordures de la ville elle ne fut qu'à peine surprise par ce monde qui arrivait encore. La nuit risquait elle aussi d'être agité, les arrivant se bousculeraient sûrement jusqu'au lendemain !
Quelques grains de sable s'envolaient, emportés par le vent, grain que Némésis ne pouvait s'empêcher de créer en posant ses pattes sur de la matière, symbole de sa joie et de sa bonne humeur retrouvée.

Finalement la bête choisit d'accéder aux jardins du château qui devait être très certainement accessible -à moins que son cousin ne se soit encore moqué d'elle-. Néanmoins une fois qu'elle y fut, et alors qu'elle se laissait glisser d'un rempart dans l'idée d'atterrir sur le sol un homme traversa sa trajectoire et avant qu'elle ne puisse rugir pour l'avertir Némésis lui tomba dessus. Sa tête heurta quelque chose avant qu'elle ne se redresse un peu : son corps écrasait un pauvre jeune homme d'une petite carrure, les cheveux bruns, il devait sûrement travailler ici. Une petite plainte lui échappa alors qu'elle ne se déplaçait toujours pas, restant à moitié sur ce monsieur alors que son esprit lui revenait tranquillement. Décidément, elle arrivait à esquiver des foules mais alors, bien sûr, elle devait se prendre l'unique homme qui passait par là !




Son corps tordait les troncs, aplanissait les collines et répandaient un souffle de terreur, à force d'errance sans but et dont la seule satisfaction était ce chaos qu'il faisait naître, qu'il embarquait avec lui ou cette destruction dont il était le créateur. Un dragon, un serpent, dont le seul désir de meurtre faisait battre un cœur noircit et las. Un serpent, un dragon, dont le seul nom faisait frémir de peur le monde mais d'excitation les fanatiques qui n'attendaient qu'un réveil pour se délecter d'une fin proche. Un monstre à la langue sifflante et au caractère instable qui changeait le paysage, un désastre qui se rapprochait lentement mais presque de manière inarrêtable des grandes villes. Une faim éternellement dévorante, et juste un désir de vengeance.
Sûrement que lui-même avait oublié pour quelles raisons il se montrait aussi mauvais, aussi perfide mais du plus loin dont il se souvenait il était fier d'être aussi vicieux, aussi dévastateur.

Déjà quelques cavaliers avaient été envoyé, cela faisait des siècles, après cette vieille histoire que les armées se racontaient pour se faire peur, qu'on ne lui envoyait plus de novice. Si quand il était plus jeune ce monstre gigantesque fut pendant un moment sous-estimé, après l'échec fatale et sinistre de plusieurs jeunes cavaliers nouvellement recrutés par l'armée, aucun maître de chaque ville et aucun gouvernement ne recommença l'erreur de ne voir en lieu qu'un danger mineur à cause du fait que sans ailes et sans pouvoir, il aurait dû être « faible et primitif ». Si aujourd'hui chaque soldat aimait faire peur à son cadet en lui contant l'histoire d'Arai sur un ton de plaisanterie et de camaraderie (ainsi que de mauvais goût) chaque ancien connaissait et se méfiait de ce dragon incontrôlable qui par chance dormait lors des grandes guerres. Pourtant et dans le fond, tous avait cette crainte qu'un jour un être ne vienne à son éveil et qu'un glas sonne puisque si cet être que même la Nature commençait à priver de la vie subsistait, et avait la force de se réveiller de manière éternelle alors personne n'osait imaginer les catastrophes et les changements qu'il pourrait opérer si un jour quelques dragons se réunissaient et se dévoilaient sous le même jour qu'Arai.

Si le dragon était plutôt solitaire et ne se doutait que légèrement des rumeurs et histoires sur lui, la peur de quelques alliances entre les bêtes rongeait les membres importants de l'armée quand un cas aussi dangereux que le serpent se réveillait, puisque, après tout, il était loin d'être le seul durant ces millénaires à avoir été recensé comme un danger critique, comme un grave problème dont l'urgence de trouver une solution se faisait de plus en plus palpable.

A cause de son long corps, les informations comme le léger picotement d'une lance ayant eu le désir de se planter dans ses écailles lui arrivaient quelques peu retardées, pourtant le fait que des dragons et leurs cavaliers volaient autour de lui ne le dérangeait pas. Bien au contraire, il appréciait les voir donner des ordres, se rendre compte que presque rien ne fonctionnait et ne pouvoir au final n'être que le spectateur de l'avancement du chaos. A toute région, à tout pays, à tout endroit du monde on trouvait son lot de désastre et si ceux du monde du bas étaient encore flous, inconnu presque ! Ceux d'Argeya avait été partiellement découvert et Arai était inévitablement un désastre.

Le monstre continuait son chemin, toujours lentement, mais le regard fixe, la langue fourchue sifflante et l'odeur de mort qu'il apportait avec lui avait fait fuir les soldats et débuté l'évacuation des quelques villages. Puis déjà la grande ville vers laquelle il se dirigeait devait revoir ses remparts pour se préparer à son accueil. Alors que, déjà, vue du ciel il était observé, grande ligne noirâtre qui se glissait entre un paysage dont il laissait un vide, sa faim le poussait sans cesse toujours plus loin.




Seule une ombre mouvante se faisait apercevoir dans les grandes plaines, une ombre si rapide, si volatile que ceux qui pouvaient, le temps d'une demi seconde, dire l'avoir vu ne pouvait au final que croire à un mirage.
Ses pattes touchaient à peine le sol, une poussée et la revoilà en plein saut, l'air tout enjoué. Son cavalier connaissait sa rapidité, cette vitesse déconcertante dont la race de sa dragonne pouvait faire preuve, pourtant, il se demandait encore comment elle avait pu atteindre une telle vitesse de pointe quand elle avait été enfermée durant une longue période.

Son flot de pensée se dirigeait vers cette question tandis que déjà ils pouvaient voir les haut bâtiments de la capitale. Il pouvait ressentir la joie, le bonheur et le frémissement d'impatience dont Yume faisait preuve, sa cadence avait accéléré, et à chaque fois elle offrait une petite sensation désagréable au cavalier quand elle bondissait au-dessus d'une charrette au dernier moment. Il n'entendait même pas les jurons des commerçants quand elle faisait ça : après tout, ils étaient déjà loin.
Pourtant, il s'obligea de sortir de ses idées, d'arrêter de penser au passé qu'il cachait à cette si jeune dragonne, puisqu'ils se rapprochaient dangereusement de Cylnaes, à une vitesse trop dangereuse pour la foule qui commençait à se former sur les routes principales.
-Yume on s'arrête.
La petite sombre freina nette, King raffermit sa prise pour éviter de partir en avant et alors qu'il remettait pied à terre sous les paroles boudeuses de sa dragonne il se faisait la réflexion que revenir ici n'était pas forcément une bonne idée, qu'il était après tout encore recherché par l'armée pour des actions passés et pratiquement oubliés, pour des actes que le roi avait réprimandé alors qu'il en était lui même l'investigateur. Il sentit qu'on le poussait un peu pour qu'il avance, et alors qu'il se retournait, les sourcils froncés avec son air habituellement supérieur, il ne put que se détendre quand Yume le repoussa une nouvelle fois, agitant sa queue sans se soucier des quelques pics acérés qu'elle pouvait envoyer sur les passants, elle n'avait qu'une envie, qu'un seul désir en ce moment : pénétrer dans cette ville et attendre avec impatience le lendemain.

-Allez King ! Allez ! On va réserver dans un hôtel ! Tu sais j'ai entendu dire qu'il y en avait des très grands qui permettaient à certains dragons de rester avec leur cavalier, on peut tester !
-Je n'ai peut-être pas spécialement envie de partager ma chambre avec toi tu sais.
-Mais...
Il laissa apparaître l'un de ses petits, rares et charmeurs sourires, avant de retrouver son air neutre, secouant légèrement la tête. Se rendait-elle compte que ce genre d'hôtel, déjà rare, était en plus au-dessus de ses moyens ? Il pénétra dans l'hôtel peu cher, mais assez propre pour promettre une bonne nuit, laissant derrière lui une dragonne qui s'assit à côté de la porte, à la manière d'un chien -d'ailleurs un gentil toutou vint s'asseoir à ses côtés-.
Le cavalier renégat laissa quelques pièces pour avoir une chambre, après tout, ce n'était pas ce genre d'hôtel qui était plein avant le jour J, puis après avoir pris sa clé, il grimpa dans l'escalier de bois légèrement poussiéreux, au bois craquant avant d'ouvrir la porte de sa chambre. Comme il s'y attendait la pièce n'avait rien d'exceptionnel : un lit aux draps simples et sûrement froids, une petite table de chevet avec une lampe encore plus simple que le lit et... en soit c'était tout. Une penderie, et il savait que la salle de bain était commune. Enfin, il ne comptait pas rester ici bien longtemps de toute manière. Peut-être un ou deux jours avant de reprendre la route, même s'il voulait faire plaisir à sa dragonne, il ne pouvait pas se permettre de rester trop longtemps dans la ville, cela restait dangereux pour lui même si le monde, même si la foule le cachait. Dans ce genre de moment, la plupart des soldats ne faisaient plus attention, mais on ne pouvait jamais être sûr qu'un ne soit pas sur ses gardes.
Un soupir traversa ses lèvres alors qu'il ramenait ses cheveux blonds vers l'arrière, qu'il délaissait quelques vêtements sales et de voyage pour retrouver quelque chose de plus sombre. Puis enfin King laissa sa chambre, rejoignant sa dragonne sombre à la porte.

***

Il n'était pas retourné à la tour, il n'était pas resté non plus dans la grande ville qui ne lui offrait pas la place de s'installer. Comme une légère mais mauvaise impression le dragon aux sons d'outre-tombe s'était senti quelque peu obligé de rester dans les alentours. Au plus profond il ne pouvait s'empêcher de fixer cette ville qui empestait l'insanité, le malsain et la putréfaction.
Ses griffes rentrèrent dans le bois du chêne contre lequel il se tenait dans cette petite forêt sous laquelle il s'était glissé et qui possédait une étrange odeur de fumé, de cendre et de végétation brûlée ; son corps comme à son habitude flottait au-dessus du sol, il avait cependant enroulé sa queue contre un arbre alors que, à cause de sa forme serpentine, il se tenait en zigzag entre les troncs. Lui habitué bien souvent aux monts et aux plaines, aux terrains ardus et arides se voyait en cet endroit quelque peu mal à l'aise.

Néanmoins sa décision était prise, son corps émit un étrange bruit, son regard se noircit plus qu'il ne l'était déjà, et il laissa place à une somnolence semblable à celle de certains animaux : une partie de lui était endormi tandis que l'autre pouvait encore facilement réagir. Il resterait ici le temps de la fête, le temps que sa cavalière retrouve assez de sécurité -enfin, un semblant normal- Dahaka resterait ici. Il ne voulait qu'il lui arrive quelque chose.
Ne pas retourner à la tour impliquait cependant un afflux important de monstres et peut-être d'imprudents, d'imbéciles et cela le mettait dans une légère irritation, bien entendu qu'il aurait préféré rester dans son domaine, à le surveiller, à La surveiller. Pourtant depuis plusieurs mois il était affublé d'autre chose, d'un second but qui différait de son premier objectif : ce but là était mouvant, n'en faisait qu'à sa tête et son jeune âge refusait d'écouter et de comprendre ce que son expérience, ce que ses erreurs, expériences et réussites avaient pu lui apporter comme sagesse et comme connaissance.

Cette gamine le rendrait fou, il se demandait si elle pouvait gagner en maturité un jour, si elle pouvait se montrait un minimum obéissante et apprendre ou si ce qu'elle vivait l'enfermerait dans une boucle où elle se vexerait aux premières paroles. Son pouvoir en lui s'agita un cours instant alors qu'un cerf lui passa devant, sans même le remarquer, une aura de panique se dégageant de lui, son souffle rauque et pressé confirmant la peur que l'animal ressentait. Par chance pour lui, le dragon au corps étrange avait déjà mangé, par conséquent, et en plus de son état semi-endormi, ses griffes raclèrent un peu plus le bois et le sol sur lequel il s'appuyait sans aller se refermer sur le pauvre cervidé qui pour une fois eut la vie sauve. Pourtant son corps réagit comme par automatisme : ses perles vibrèrent, prenant une teinte électrique... pourtant aucune explosion ne se fit entendre, rien ne se produisit, aucune destruction ne perturba l'ordre de la nature, les perles reprirent une couleur nacre comme si elles aussi décidaient de se rendormir, comme les autres parties de son corps qui ne roulaient plus sur elles-mêmes.
-Cette enfant est incorrigible.
Après s'être concentré sur ce cerf qui pendant un court instant lui avait fait penser à Ryuko. Puis ses pensées s'évaporèrent, le calme de l'endroit était apaisant, une douce et silencieuse berceuse que lui apportait le vent, dont le chant était le long battement, le rapide froissement de l'air du aux ailes des dragons qui passaient au-dessus de la forêt.
Son sommeil se fit plus profond, mais ses impressions ne se calmèrent pas. Il se sentait agité.

***

Elle adorait les voir, elle adorait les regarder, entendre leur petit rire et faire apparaître un sourire sur leur visage pour finalement les voir repartir se régalant de ses fruits, le ventre bien plein et l'idée que ce qu'ils mangeaient était sain. Le dragon fruité pouvait reconnaître quelques visages, elle discutait de temps en temps avec ceux-là. Si son cavalier Misuto n'appréciait pas le fait d'aider les autres, elle, elle ne pouvait pas s'imaginer sans voir les enfants joyeux. Qu'ils soient humain ou dragon, le simple fait de ne pas distribuer de fruit était impensable puisque si personne n'aidait personne alors rien ne pouvait avancer.

« Hé la grappe de raisin géante ! Tu donnes toujours du raisin gratuitement ? »

L'interpellée se retourna, reconnaissant la voix et surtout le léger manque de tact de la jeune fille qui lui faisait face. Avec un sourire, Grape porta ses pattes munies de deux griffes à l'un des grains de raisin, un ni trop grand, ni trop petit, juste ce qu'il fallait pour cette jeune enfant. Sans forcer elle le détacha de son corps, laissant apercevoir un autre raisin sous celui qu'elle tendit à l'enfant. Comme bien souvent, alors qu'elle faisait un grand sourire, elle émit son petit cri de dragon qui ressemblait à un « kyyaaa » tout joyeux. Sa queue s'agita envoyant quelques morceaux ressemblant à du coton un peu partout alors que les grandes feuilles qui ornaient son corps prenaient une teinte nettement plus verte, comme si tout son corps rayonnait comme si la photosynthèse que son corps exerçait modifiait aussi les gènes de son être.

-Alors, comment se passe ton début de journée ? La ville est déjà très agitée, on dirait que nous sommes déjà demain !
Si l'on devait dessiner Grape dans une bande dessiné ou un manga, sûrement que, au-dessus de sa tête, l'on pourrait trouver plusieurs symbole de joie et de bonheur.
La dragonne resta avec Ryuko tandis qu'elle distribuait encore quelques grains de son si délicieux raisin tout en se demandant si son cavalier se montrait encore odieux avec les autres. Il fallait rester radieuse, souriante, parfaite pour offrir son bonheur et peut-être même ce leurrer dans ses propres illusions d'un monde tournant rond, d'un monde allant parfaitement bien afin de ressentir cette joie. Oublier les problèmes, les traîner comme des boulets invisibles pour mieux continuer d'avancer mais aussi pour continuer d'être comme son espèce est : un beau fruit mûr, qui par son rayonnement donne envie d'approcher et de rire.

Cependant ce n'était pas le cas, le cavalier se trouvait encore sur un toit, à regarder les gens passer, exaspéré par leur joie, et leur air si idiot, si peu noble... Tellement pitoyable. Les gens n'étaient que des paysans, des incultes et des pauvres fous qui se laissaient aller à une vie de débauche, sans savoir où ils allaient au final. Puis soudain, Misuto le sentit, il ressentit cette étrange aura magique, ce fourmillement alors qu'il enfonçait ses mains dans sa parka pour froisser un morceau de papier. Un mauvais sourire se dessina sur son visage, l'un de ses sourires sombres, sinistres qui signifiaient clairement que quelque chose titillait son intérêt. Sa famille avait toujours eu cette relation particulière avec la magie, pouvoir contrôler cette énergie brute, si bien que le corps du jeune homme réagissait avec cette puissance anormale qui venait d'apparaître dans les parages.

Il se laissa glisser du toit de ce café minable, l'esprit entièrement occupé par cette source de magie, de puissance qu'il pouvait sentir contre sa peau, qui lui faisait vibrer les entrailles et sans même avoir vu l'être à qui cette aura appartenait, il pouvait sans problème affirmer qui et quoi c'était, d'où cela provenait et le simple fait de savoir, de connaître cela ne faisait que l'agiter encore plus, il pouvait se sentir comme un sale gamin prêt à avoir le cadeau qu'il n'aurait jamais du recevoir. Un gamin satisfait de lui même, sans respect, sans loi et sachant déjà qu'il pouvait tout avoir. Un gamin qui aurait du se prendre plus de trempes que cela étant petit mais qui au final avait mal tourné suite à un événement qu'il avait refusé. Même Misuto, s'il se penchait sur ce qui l'avait fait devenir aussi odieux, n'aurait pu savoir ni comprendre pourquoi mais comme à chaque fois il s'en foutait, tout ce qu'il voulait c'était la destruction, c'était d'arriver à ses fins, qu'importe le moyen employé. Même préparé à sacrifier le monde pour accomplir son objectif. Il n'avait que faire des autres détails insignifiants, et en ce moment, cet adulte ayant mal tourné ne cherchait qu'à voir l'être dont le pouvoir se faisait ressentir au plus profond de ses entrailles, et si son jugement était fondé, alors il ne pouvait qu'avoir cette joie sinistre et mal placée.




Il avait laissé sa cavalière au sol, dans les quartiers administratifs, ceux qui à ce moment de l'année était les plus vides de la ville, un désert quand à côté l'on entendait les cris et les rires, un vide quand l'on voyait les espaces battre de monde dans chaque ruelle. Cette ambiance plus calme, à la manière de certains villages que l'on disait hantés n'était pas pour la déplaire, si bien il savait qu'elle continuerait à pied, à éviter les endroits avec trop de foule. De toute manière, elle avait une petite somme à déposer avant de faire quoique ce soit, et on s'approchait à peine du midi pour qu'elle se permette d'aller à son café, donc elle retournerait au final très certainement au château ou trouverait une bonne poire à plumer, au pauvre riche trop peureux, ou un pauvre riche qui voulait montrer à quel point il l'était en s'offrant les services de Zéro. Alors que la fleur maudite était nettement moins cher que d'autres, elle avait juste cette terrible et funeste renommée.
Lui aussi possédait cette renommée, on lui reconnaissait sa force, sa puissance qu'elle soit brute ou magique, et il ne dira jamais le contraire, bien trop fier de sa propre force qui n'était pas une illusion mais une réalité bien trop dangereuse. Mais aussi, il avait passé tant d'années, dans de décennies, tant de siècles à se battre, à survivre contre une vie impitoyable que l'on ne pouvait pas lui dire de ne pas être fier de ce qu'il était devenu. Son seul reproche était sa haine viscérale envers une bonne partie des Hommes qui pour lui avait juste rendu l'île d'Argeya malade. Comme des cellules cancéreuses, ils avaient pullulé, ils s'étaient développés et prenaient malin plaisir à tout ravager.

Ses ailes puissantes brassaient l'air alors que, à la fois perdu dans ses pensées les plus profondes, Arashi évitaient les autres dragons. Comme une fleur s'ouvrant un matin à la rosée, la capitale avait laissé son odeur aux abeilles qui commençait à s'agglutiner sur ses pétales et dans les cieux. Dans un sens la vouivre géante trouvait cela agaçant : les autres grandes villes festoyaient elles aussi la même fête avec presque autant de moyen, les petits villages étaient nettement plus conviviaux... alors pour quelles raisons les gens venaient le plus ici ? Qu'ils viennent une fois, deux fois pouvait aux yeux du dragon encore passer, mais ils savaient que des gens venaient ici à chaque fois depuis les quatre ou cinq ans que Vassilias avait instauré ce jour.
Perdu dans ses pensées, il fut surpris par plusieurs explosions sur les maisons non loin de son vol, sans réfléchir plus longtemps le dragon de foudre se dirigea vers le lieu de ce chahut, prêt à user de sa magie pour traquer, capturer celui qui avait fait ça. Lorsqu'il s'approcha au-dessus de la fumée qui s'empêtrait sur son corps et se voyait rejetée aux quatre vents par ses ailes il aperçut un petit groupe de l'armée, reconnaissable aux uniformes qui s'était légèrement éloigné, si Arashi ne prenait pas la peine de demander quoique ce soit, le groupe lui intima de regarder vers le ciel alors qu'il filait en vitesse.

Agacé par leur réaction, la vouivre releva le museau mais ne sentit au final qu'une chose lui tomber dessus, un grognement rauque s'échappa de sa gorge tandis que tout son corps réagit en agitant quelques étincelles qui grouillèrent sur son cuir blanc et noir. Son regard de sang se porta sur cette masse noire qui commençait à faire glisser une queue autour de son museau. Sans plus de cérémonie, un plus profond grondement remplacé le premier, sa mâchoire s'ouvrit brusquement pour empêcher l'autre de plus lui enserrer, ses crocs se plantèrent dans le bout de celle-ci et d'un geste violent, Arashi projeta cette chose contre un toit plat. Aussi rapide que la foudre, il se posa sur ce qui lui était tombé dessus, l'une de ses puissantes pattes s'appuyant sur ce corps noir, ses griffes de la couleur de l'or raclant le ciment pour ne laisser que trois longues lézardes et même s'il prenait gare à ne pas poser tout son poids, il surplombait cette chose de toute sa hauteur, de toute son envergure, étalant sa gigantesque ombre sur ce sur qui s'était retrouvé sur son museau. Alors qu'il grondait, prêt à rugir, ses yeux de reptiles détaillaient ce qui se trouvait sous lui : un dragon, plutôt fin mais long, déjà très long ; il était noir et ses écailles lui donnaient la sensation que s'il lui donnait un seul coup de croc elles se déchireraient. Deux pattes qui lui donnaient la caractéristique des vouivres, il possédaient aussi six cornes, il ne connaissait pas d'espèce de vouivre à six cornes, ou peut-être ne s'en souvenait-il plus. Arashi déduisit qu'il était plutôt jeune, que sa longueur donnait lieu à une caractéristique des serpents, que la position de ses ailes et ses deux pattes des caractéristiques d'une vouivre, qu'il n'avait jamais vu ce petit rigolo dans les environs mais que cette description lui disait peut-être quelque chose, il admettait mal qu'un si petit machin puisse brûler plusieurs demeures, et il admettait tout aussi mal que l'armée dépêche un groupe pour une créature tout aussi insignifiante. Il ne savait donc pas ce qu'il était.
Des petits éclairs parcouraient ses pattes, pas assez forts pour lui faire du mal, juste assez pour être désagréable, durant le temps qu'il prit pour l'examiner le mâle ne dit mot, et même le grognement s'était évanoui. Pour autant, Arashi n'avait pas délaissé sa position intimidante et dominante. Puis sans retirer sa patte du ventre de l'animal, le dragon blanc ouvrit la gueule, laissant apercevoir une lueur bleutée signe que son corps avait préparé une boule de foudre qu'il aurait pu laisser tomber sur ce petit. Mais ce ne fut pas le cas.
-Qui es-tu ? Dis moi ton nom.
Arashi ne pouvait pas dire quel âge il avait, il se doutait cependant qu'il était peut-être encore trop jeune pour une phrase longue, compliqué et il se demandait même si ce mioche pouvait parler vu qu'il n'avait pas dit un traître mot compréhensible depuis qu'il l'avait assez brusquement projeté contre ce toi. De ce fait, la vouivre avait prononcé ses mots de manière détaché et calme, articulant bien.
Il pouvait néanmoins sentir quelques regards sur lui, cependant l'on ne pouvait se douter du petit qui se trouvait sous lui puisqu'il le cachait de ses grandes ailes et son ombre le dissimulait assez de ceux qui venaient d'en face. Pourtant ces indiscrets le dérangeaient, si bien qu'il songea qu'il leur fallait changer d'endroit et qu'il n'allait sûrement pas laisser ce petit morveux s'en tirer à si bon compte.

[Précisions : Arai et Kishibe seront maintenant des PNj's parce que j'ai trop de personnages, pas trop d'idées mais que j'adore leur principe (puis faire quelques bons gros dragons je trouve ça intéressant dans l'histoire (du rp et d'argeya) aussi o/)
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptySam 26 Nov - 12:32

[Félix et Aslak sont en voyage, comme y'a rien de particulier avant un moment (histoire d'arriver au moins aux traces du gros serpent méchant 8D) je les jouerais pas avant qu'il se passe un peu de temps xD
J'ramènerais probablement Saï et Elios à un moment aussi]


Le sol sous lui bougeait, il grognait aussi, peut-être bien parce que ce n'était pas le sol justement ce qui expliqua aussi pourquoi ce truc lui BOUFFA LA QUEUE ! Appréciant que très moyennement, le petit dragon noir s'était mis à piailler de douleur avant d'être joyeusement balancer plus loin, son corps longiligne l'obligeant à tournoyer comme une hélice d'un hélicoptère ou comme un boomerang sauf que là, même pas besoin de revenir au point de départ, à peine s'était-il écrasé sur le sol, un peu sonné, la queue douloureuse qu'une masse vint l'écraser pour l'empêcher de s'enfuir.
Vous vous en doutez, ça aussi il ne l'apprécia que très moyennement et notre bébé dragon se mit à gigoter dans tout les sens, faisant claquer sa queue au sol, essayant de pousser de ses petites papattes la papatte beaucoup plus grosse que lui, ressemblant plus à une anguille essayant de s'échapper qu'à un dragon prisonnier. L'autre au dessus de lui avait commencé un grondement mais ne l'avait pas fini, comme s'il se demandait si son nouveau goûté était réellement mangeable ou pas,  il sentait son regard sur lui pendait qu'il gigotait. Il sentait aussi très bien les petits chocs électriques que l'autre lui envoyait, ce qui au lieu de le calmer, avait plutôt tendance à l'excité encore plus, le faisant gigoter de plus belle, le tout accompagné de petit jappement/grognement tout droit tiré un d'un film de dinosaures. Si l'autre le fixait, essayant d'analyser sa proie, le petit lui n'essayait pas du tout, le truc était gros, blanc, griffu, ça lui suffisait largement pour savoir qu'il ne voulait pas rester trop longtemps entre ses pattes.

Au bout d'un moment, l'énorme dragon blanc ouvrit sa gueule vers lui, la gorge illuminée d'une lumière bleue avant de lui dire quelques mots, le même genre que ceux des humains mais avec la voix plus rocailleuse de dragon.Une phrase assez lente, la grosse bêbête faisant probablement attention à ce qu'il comprenne sauf que là était le problème, il n'avait jamais appris à comprendre les mots et en guise de réponse, le petit fronça les sourcils avant avant de prendre une grosse inspiration pour lui envoyé un petit crachat enflammé (bon une boule de feu quoi) au museau, une vrai tête brûlée le gosse, même si ses réserves en feu était pratiquement à sec. Il aurait bien envoyé plus à l'autre mais avait déjà tout usé sur les maisons.
Après cela, il recommença à gesticuler, glissant sur le sol. A force et probablement parce que mine de rien, il avait un corps assez plat, le petit dragon commença à se libérer, glissant le dos sur le sol avant de se retourner pour être debout (bien que sa queue soit encore à moitié sous la patte de l'autre) pour carrément se mettre à engueuler l'autre gros dragon avec son espèce de jappement reptilien, visible mécontent de la condition dans laquelle il avait été mis.
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MessageSujet: Re: Le troisième dragon : reboot   Le troisième dragon : reboot EmptyMar 18 Avr - 16:31

Note

Actuellement, ce rpg ne peut continuer d'exister ici. En effet, nous en avons fait un forum à part entière, bien plus complet et adéquat à notre idée du Le Troisième Dragon Reboot. Je vous invite donc à venir le voir à cette adresse :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] si vous êtes intéressés !


Par conséquent je vais petit à petit archiver tout ce qui peut concerner Le Troisième Dragon Reboot
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